Cours de Terminale S, et option de spécialité, cinquième page

Page modifiée le 06 / 12 / 2003
1 Les questions qui se posent au chimiste

A - La transformation d'un système chimique est-elle toujours rapide ?

2 Transformations rapides ou lentes
3 Suivi temporel d'une transformation
4 Quelle interprétation donner au niveau microscopique ?

B - La transformation d'un système chimique est-elle toujours totale ?

5 Une transformation chimique n'est pas toujours totale et la réaction a lieu dans les deux sens
6 État d'équilibre d'un système, quotient de réaction, constante d'équilibre
7 Transformations associées à des réactions acido-basiques en solution aqueuse, constante d'acidité

1. Les questions qui se posent au chimiste

1 heure classe entière.

// Note : A cette séquence, doit être consacrée 1 heure, classe entière.
Il s'agit d'inventorier les activités du chimiste et les enjeux de la chimie dans la société ; de dégager quelques questions qui se posent au chimiste dans ses activités professionnelles.

1.1. Objectif


L'objectif de cette introduction est de faire apparaître aux élèves l'importance et la place des activités du chimiste dans le monde contemporain au travers de leurs apprentissages antérieurs et de la perception qu'ils ont de la chimie dans leur environnement quotidien et dans l'industrie.
Il s'agit de faire prendre conscience des nombreuses questions auxquelles le chimiste est confronté. Certaines font l'objet du programme de la classe de terminale S, à savoir comprendre les processus d'évolution des systèmes susceptibles de transformations chimiques, les contrôler, maîtriser les protocoles opératoires et disposer d'outils de mesure permettant de réaliser des contrôles de qualité ;.

1.2. Commentaires


Le travail du chimiste dans le monde contemporain peut être classé par types d'activités dont certaines ont déjà été vues par les élèves au laboratoire : extraire, identifier, analyser, créer, purifier, protéger, recycler, formuler, etc.
Il est envisagé dans cette introduction de dégager quelques préoccupations du chimiste dans la société à travers une réflexion sur le rendement, la durée de fabrication et donc les coûts de production en chimie industrielle (chimie lourde et chimie fine), les impacts sur l'environnement avec le recyclage et l'élimination des matériaux.
L'enseignant sefforce d'organiser les réflexions et les réponses des élèves en les regroupant et en les classifiant en vue de faire émerger les quatre questions que le programme explore :
- La transformation d'un système chimique est-elle toujours rapide ?
- La transformation d'un système chimique est-elle toujours totale ?
- Le sens spontané d'évolution d'un système est-il prévisible ? Et son corollaire, le sens d'évolution d'un système chimique peut-il être inversé ?
- Comment le chimiste contrôle-t-il les transformations de la matière ?
Après avoir donné des éléments de réponse aux trois premières questions, la dernière partie permet de montrer quelques exemples de stratégies mises en œuvre par le chimiste pour résoudre quelques uns des problèmes qu'il rencontre; les exemples dans cette partie sont essentiellement pris en chimie organique.
 

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A La transformation d'un système chimique est-elle toujours rapide ?

2. Transformations rapides ou lentes

Avec la leçon suivante, 9 heures classe entière et 2 TP.

2.1. Quelques rappels

2.1.1. Avancement x d'une transformation chimique

Équation chimique
Cu 2+ + 2 HO- = Cu (OH)2
Quantité de matière à t = 0, en mol
n0 (Cu 2+)
n0 (HO-)
n0 (Cu (OH)2)
Quantité de matière à la date t, en mol
n0 (Cu 2+) - x
n0 (HO-) - 2 x
n0 (Cu (OH)2) + x
Quantité de matière finale, en mol  
L'avancement x se mesure en mole.

2.1.2. Réaction d'oxydoréduction


Un oxydant est une espèce chimique susceptible de prendre un ou plusieurs électrons ; un réducteur une espèce susceptible d'en donner.
Un couple d'oxydoréduction est constitué par un oxydant et un réducteur conjugués. Ils sont reliés par une demi-équation d'oxydoréduction (qui est une écriture formelle).

Exemples : Oxydant + n é = Réducteur
Fe3+ + é = Fe2+

Une réaction d'oxydoréduction est un transfert d'électrons d'un réducteur (appartenant à un couple) vers un oxydant (appartenant lui aussi à un couple).

2.2. Dosage d'oxydoréduction, équivalence


Avant l'équivalence, le réactif limitant est celui ajouté à la burette ;
après l'équivalence, c'est le réactif introduit initialement dans le bécher.

L'équivalence est atteinte lorsque les réactifs sont dans les proportions stœchiométriques.

2.3. Travail pratique, cinétique de la réaction entre l'eau oxygénée et les ions iodure.

2.3.0. Matériel nécessaire


Au bureau : 1 L d'une solution d'ions thiosulfate de concentration 1 mol . L-1, 250 mL de solution d'iodure de potassium à 1 mol . L-1, 1 flacon d'empois d'amidon, réserve d'eau distillée, 1,5 L d'acide sulfurique à 1 mol . L-1 et 100 mL d'eau oxygénée à 112 volumes (10 mol . L-1), 4 verres à pied, 1 pipette jaugée de 5 mL et 1 de 1 mL (à défaut, une pipette graduée), 2 pipetteurs, 18 paires de lunettes de sécurité.  Bidon de récupération des déchets liquides non organiques.

Pour chaque poste de 2 élèves : 1 burette graduée avec support, 1 agitateur magnétique, 1 erlenmeyer, 1 éprouvette graduée de 100 mL, 2 verres ou béchers (poubelles), 1 chronomètre.

Notes pour le professeur :
La vitesse de réaction est de la forme v = K [I- ]m[H2O2]n [H3O +]p.
Nous faisons en sorte que dans les conditions de l'expérience, les 2 dernières concentrations soient constantes

Ainsi  v = K' [H2O2]n. Donc log v = n log[H2O2] + log K'. Ce travail pratique permettrait (à un niveau supérieur d'enseignement), en mesurant v à différentes dates, de déterminer l'ordre n de la réaction, par rapport à H2O2. Cet aspect est traité dans le compte rendu sous Excel, du travail pratique suivant (suivi d'une cinétique par colorimétrie).
 
Retenez que la combinaison de plusieurs fonctions exponentielles n'est pas une exponentielle.

Remarquez que ce travail pratique se prête assez mal à l'écriture d'un tableau d'avancement, car les ions iodure sont régénérés. Par contre, la diminution de la vitesse de réaction au cours du temps est flagrante.

La concentration de l'eau oxygénée pose problème, car par dismutation selon l'équation

H2O2 = H2O + 1/2 O2

elle diminue au cours du temps. Il faudrait, préalablement au TP, doser l'eau oxygénée avec des ions thiosulfate, afin de trouver l'asymptote à la courbe x = f (t) tracée par les élèves. Cette réaction est très lente et nécessite l'emploi d'un catalyseur, le molybdate d'ammonium. Elle devient alors assez rapide pour une concentration en eau oxygénée de 0,5 mol. L-1.

2.3.1. Principe :

Figure 1

Réaction 1 : Lente ; c'est celle que nous étudions.
Réaction 2 : Rapide ; elle nous sert à doser la quantité de diiode formé, lors de la réaction 1.
Réaction 3 : Très lente ; ce qui nous permettra une astuce expérimentale.
// Notes : les ions iodure I- peuvent être notés I3-, car  I- + I2-> I 3-.
La coloration brune du diiode est renforcée grâce à l'empois d'amidon.

Nous pourrions lancer la réaction 1 à une date t = 0, fractionner le mélange réactionnel en échantillons de même volume, évoluant en parallèle, de manière identique. Puis doser la quantité de diiode formée, à des dates successives. Quelle précaution expérimentale faudrait-il prendre pour ces dosages ?

Une astuce expérimentale consiste à ajouter dès le départ une petite quantité d'ions thiosulfate. Ceux-ci réagissent rapidement avec le diiode formé (mais pas avec l'eau oxygénée), dont la coloration n'apparaît donc pas... jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'ions thiosulfate. A ce moment, consultez votre chronomètre et reversez la même petite quantité d'ions thiosulfate.

2.3.2. Manipulation :
Remplissez la burette graduée d'une solution d'ions thiosulfate de concentration 1 mol . L-1. Comment procédez-vous ?

Versez dans un erlenmeyer 5 cm3 de solution d'iodure de potassium à 1 mol . L-1, un peu d'empois d'amidon, le tout complété à 50 cm3 , avec de l'eau distillée. Comment procédez-vous ?

Préparez dans l'éprouvette graduée un mélange de 50 cm3 d'acide sulfurique à 1 mol . L-1et de 1 cm3  d'eau oxygénée à 112 volumes (10 mol . L-1), ou 10 cm3 d'eau oxygénée à 1 mol . L-1. Quelles précautions devez-vous prendre ?

// Note : En divisant par 10 les concentrations de l'eau oxygénée (et donc du thiosulfate de sodium, mais pas forcément des autres réactifs), la vitesse de la réaction devient insuffisante et ne permet la mesure que de 5 à 6 points en une séance de travail pratique.

Placez l'erlenmeyer sur l'agitateur magnétique. Versez à l'aide de la burette 1 cm3 de solution d'ions thiosulfate à 1 mol . L-1.

A la date 0 (départ du chronomètre), versez l'éprouvette graduée dans l'erlenmeyer. Chaque fois que la coloration due au diiode apparaît, notez la date et reversez à la burette 1cm3   de solution d'ions thiosulfate. Si une quantité incorrecte est versée, contentez-vous de la noter et poursuivez.
2.3.3. Équations :

Écrivez la demi-équation électronique correspondant au couple eau oxygénée, eau.

Écrivez la demi-équation électronique correspondant au couple diiode, ions iodure.

Écrivez la demi-équation électronique correspondant au couple ion tétrathionate, ion thiosulfate.

Écrivez l'équation correspondant à la réaction 1.

Écrivez l'équation correspondant à la réaction de dosage 2.

Établissez le tableau d'avancement de la réaction 1, aux dates t = 0, t ; pour l'avancement final, vous supposerez que la réaction est totale et que les ions iodure sont régénérés, donc ne peuvent être limitants. Quel est le réactif limitant pour la réaction 1 ?

A partir de l'équation de la réaction 2, trouvez la relation entre la quantité y d'ions thiosulfate ajoutée et l'avancement x de la réaction 1.
2.3.4. Exploitation des résultats :

Construisez un tableau comportant les dates, les quantités d'ions thiosulfate versées et d'eau oxygénée consommée, l'avancement x. Tracez la courbe d'avancement de la réaction en fonction de la date.
Lorsque cette notion aura été définie en cours, déterminez graphiquement la vitesse volumique de la réaction à la date t = 0 et à la date t = 200 s. Comment la vitesse volumique évolue-t-elle au cours du temps ? Vos résultats sont-ils cohérents ?
Trouvez graphiquement le temps de demi-réaction t 1/2.
Résultats personnels et problèmes
 
volume de thiosulfate versé, en mL 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
date t, en s 0 33 67 109 156 214 286 386 534 841

// Note : Il semble que le Soleil provoque des dismutations

2.4. Transformations rapides ou lentes


Les qualificatifs "lent" et "rapide" n'ont pas de valeur dans l'absolu. Ils dépendent des souhaits de l'expérimentateur et de l'instrumentation qu'il utilise. Il est nécessaire que le temps de réponse de l'instrument d'analyse soit petit par rapport au temps de relaxation du système vers son état final.

Exemple de réaction rapide : Décomposition explosive du nitrate d'ammonium.
Exemple de réaction lente : Estérification.

Nous définirons la vitesse de réaction dans la leçon suivante.

2.5. Facteurs cinétiques

2.5.1. Rôle de la concentration, pour les solutions


La vitesse de réaction augmente en général avec la concentration des réactifs.

Expérience de cours : Rétroprojecteur ; HCl à 1 mol . L-1, Na2S2O3 (thiosulfate de sodium) à 0,2 mol . L-1, ou même moins car le précipité est trop opaque. Préparez 3 béchers contenant 10 mL de Na 2S2O3 et 40, puis 20, puis 10 mL de HCl, complétés à 50 mL avec de l'eau distillée. Le réactif limitant est Na2S2O3 ; nous mettons en évidence le rôle de la concentration de HCl.
S2O32- + 2 H3O+= SO 2 + 3 H2O + S

2.5.2. Rôle de la température


La vitesse de réaction augmente en général avec la température.

On admet qu'une élévation de température de 10°C double la vitesse d'une réaction.

Expérience de cours : Solution d'ions iodure à1 mol . L-1, et d'ions peroxodisulfate à 1 mol . L-1 .Répartir 2,5 mL de chaque dans 3 x 2 tubes à essai, 2 dans la glace, 2 à température ambiante, 2 dans de l'eau chaude.

Applications : Trempe chimique, conservation des aliments, cuisson des aliments à la cocotte minute, contrôle des processus chimiques industriels.

2.5.3. Autres facteurs cinétiques : État de division pour les réactifs solides, éclairement, nature du solvant, catalyseur...

2.6. Exercices


Pages 39 et suivantes, exercices n° : 17, 18, 19, 22, 23 (Type bac).
L'exercice 22 comporte une erreur dans son énoncé (la courbe correspondant à l'expérience 3 coupe son asymptote) et son corrigé (ils n'ont pas pris en compte le doublement de volume lié au mélange des 2 réactifs).

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3. Suivi temporel d'une transformation chimique

3.1. Vitesse volumique de réaction


La vitesse volumique v, à une date t, d'une réaction se déroulant dans un volume V (constant), est numériquement égale au quotient de la dérivée par rapport au temps de l'avancement x de la réaction, par ce volume V.

v(t) = 1 / V . (dx / dt)
Elle s'exprime en mol . L-1 . s-1.

3.2. Détermination expérimentale de la vitesse volumique de réaction


Le terme dx / dt est donné par le coefficient directeur de la tangente à la courbe x (t), au point considéré.

Attention : Tracez bien une tangente et pas une sécante. Contrairement aux mathématiques, tenez compte des unités sur chaque axe, mol et s.

// Remarque personnelle à l'attention des professeurs, des correcteurs d'épreuves du baccalauréat et des futurs enseignants de physique :
J'ai constaté que, en dehors des erreurs classiques sur les calculs de quantités de matière et de concentrations, en dehors des erreurs d'unités lors des calculs de vitesses, les élèves ont du mal à tracer avec une précision suffisante les tangentes, le plus difficile pour eux, étant le tracé à la date zéro. Certains pensent que à cet instant la vitesse est nulle, car la réaction n'a pas commencé, d'autres, plus mathématiciens, sont gênés par le fait que la fonction n'est pas dérivable au point t = 0. (En fait, si on effectue un enregistrement de l'activité, en continu, en commençant avant le mélange des deux réactifs, il s'avère que la courbe physiquement obtenue, est bien à dérivée continue - Ce qui veut dire qu'il est impossible de mélanger instantanément les deux réactifs. La discontinuité, bien pratique sur le plan pédagogique, est introduite par notre méthode de mesure discontinue.)
Mais la dernière difficulté est d'ordre pratique : Lorsque les élèves doivent tracer la tangente, au point t= 0, ils ont tendance à donner une pente trop forte à leur tracé. La raison est qu'il ne peuvent pas utiliser en ce point une (quasi) symétrie locale de la courbe, celle-ci présentant une pente discontinue.
Voici les résultats d'un sondage effectué sur un groupe de 26 élèves, traçant les tangentes à une courbe faussement expérimentale, calculée à partir d'une fonction exponentielle : A une date 600 s, le résultat calculé est de 0,0841 mmol . L-1 . min-1. Ils trouvent graphiquement, en moyenne 0,0838 mmol . L-1 . min-1, avec un écart-type de 0,0146 mmol . L-1 . min-1. Soit une erreur de 17  %, mais bien centrée autour de la bonne valeur.
A la date 0, ils trouvent en moyenne 0,748 mmol . L-1 . min-1, avec un écart-type de 13 %, alors que le résultat calculé est de 0,703 mmol . L-1 . min-1. Leurs résultats sont plus homogènes, mais systématiquement trop grands.
Il serait bon que cette difficulté soit prise en compte dans les barèmes du baccalauréat.

3.3. Évolution de la vitesse volumique de réaction, au cours du temps

Lorsque la date t tend vers l'infini, la vitesse volumique de réaction tend vers 0.

3.4. Temps de demi-réaction


On appelle temps de demi-réaction t 1/2, la durée nécessaire pour que l'avancement parvienne à la moitié de sa valeur finale.

C'est aussi la durée nécessaire pour que la moitié du réactif limitant disparaisse.
// Notez l'analogie avec le temps de demi-vie des isotopes radioactifs.

La valeur de t 1/2 nous permet de choisir la méthode la mieux adaptée au suivi de la cinétique.

3.5. Une technique d'analyse, la spectrophotométrie

3.5.1. Absorbance


Un spectrophotomètre comporte une source de lumière blanche, émettant un flux lumineux parallèle F0, suivie d'un système permettant de ne laisser passer qu'une seule longueur d'onde. Le faisceau lumineux traverse ensuite une cuve remplie du liquide à étudier. A la sortie un détecteur reçoit un flux F, correspondant à une certaine tension de sortie.
Commençons par des exemples numériques : Supposons que le filtre absorbe 90 % de la lumière. Il en laisse donc passer 10 %, c'est à dire un flux F1 = 0,1 F0.
Si la cuve, pleine d'un liquide parfaitement transparent, absorbe 30 % de la lumière, F2 = 0,7 F1 = 0,7 x 0,1 F0.
Si le solvant remplissant la cuve absorbe 10 % de la lumière, F3 = 0,9 x 0,7 x 0,1 F0.

Ce résultat, dépend du filtre et du solvant employés ; cela justifie qu'avant toute mesure, nous devions effectuer le réglage du zéro d'absorbance du colorimètre (appelé aussi réglage du blanc, qui devrait plutôt s'appeler réglage du transparent, puisque la lumière employée est colorée par le filtre), pour ne tenir compte que de la perte de lumière due à l'absorption par les espèces chimiques qui nous intéressent. Nous réglons la tension de sortie du détecteur, à la valeur correspondant à 100 %, soit une transparence parfaite.
Supposons maintenant que nous versions dans la cuve, supposée donc ne plus absorber la lumière, une solution absorbante de concentration c. Supposons qu'elle absorbe 90% de la lumière ; il n'en passera que 10 %, soit 0,1 F100%.
Imaginons que nous ajoutions une deuxième cuve identique, derrière la première ; il passera 0,1 x 0,1 F 100%.

Absorbance pourcentage transmis écrit en puissance de 10
0 100 % 1 = 100
1 10 % 0,1 = 10-1
2 1 % 0,1 x 0,1 = 10-2
L'absorbance double ; or elle est due aux particules absorbantes ; si celles-ci sont toutes placées dans la première cuve, cela revient à doubler la concentration.
Cela nous permet de comprendre la
Loi de Beer-Lambert :
L'absorbance due à une espèce est proportionnelle à la concentration de cette espèce, pour une épaisseur donnée de solution.
Notez que : Nous voyons que Fi / F0 est donné par une suite de produits. Choisir une échelle logarithmique permet d'obtenir une suite de sommes. L'absorbance est donc définie par : A = - log (F/ F0). A est une grandeur sans dimension.

3.6. Travail pratique n° 1 : Suivi d'une transformation chimique par spectrophotométrie

// Note : Ce travail pratique n'a pas été essayé. Il est inspiré par la lecture critique de plusieurs ouvrages de chimie : Plusieurs privilégient le "protocole" à la réflexion des élèves ; ils comportent (à mon humble avis) des erreurs graves de raisonnement, ou ne poussent pas les mesures jusqu'à leur conclusion. Il me semble cependant qu'il est plus formateur de manipuler moins (qu'apportent les dilutions à répétition ?) et de réfléchir plus. Les points nécessitant une profonde réflexion des élèves seront indiqués en italique.
3.6.1. Présentation


Nous allons suivre la réaction du peroxodisulfate d'ammonium sur l'iodure de potassium ; elle produit du diiode I2, qui se lie à un ion I-, pour donner un ion coloré, I3- . Le peroxodisulfate d'ammonium sera le réactif limitant, de telle manière que la concentration d'iodure de potassium variera très peu au cours de la transformation, et qu'il restera toujours suffisamment d'ions iodure pour donner les ions colorés I3-. Notons, de plus, qu'à la longueur d'onde choisie, 600 nm(ou 575 nm), l'iodure de potassium et le peroxodisulfate d'ammonium sont beaucoup plus transparents qu'une solution d'ion coloré I3-.

3.6.2. Matériel et réactifs nécessaires :


Pour chaque groupe : 1 colorimètre à filtre (spectrophotomètre simplifié, dont le monochromateur est remplacé par un filtre), 1 filtre de couleur bleue (440 nm), 2 cuves à colorimétrie, 1 chronomètre, 1 petit bécher, 1 baguette de verre pour agiter, 1 pissette d'eau distillée, 1 éprouvette graduée de 100 mL.
Au bureau : 4 verres à pied, 4 pipettes jaugées de 10 mL, 4 propipettes, 250 mL de solution d'iodure de potassium de concentration 0,5 mol . L-1, 250 mL de solution de peroxodisulfate d'ammonium de concentration 0,1 mol . L-1, 250 mL de solution de diiode (contenant aussi des ions iodure) de concentration 0,01 mol . L-1, réserve d'eau distillée.  Bidon de récupération des déchets liquides non organiques.
// Note : Préparation de la solution de diiode : Les ions iodure sont indispensables à la mise en solution du diiode solide; préparez la solution longtemps à l'avance, la dissolution se fera d'elle même.

3.6.3. Manipulation
3.6.4. Exploitation
3.6.5. Étalonnage du spectrophotomètre
Lors des calculs précédents, nous avons supposé la transformation totale. Il serait souhaitable de le vérifier. Pour cela, préparons une solution d'ion coloré, I3-, de concentration 0,1 mol . L-1, et après réglage du zéro sur de l'eau distillée, mesurez son absorbance.
Proposez un protocole destiné à vérifiez, le plus simplement possible la loi de Beer-Lambert de relation linéaire entre absorbance et concentration.
// Note : Il suffit pour nous de vérifier que le point situé "au milieu" des 2 autres est bien aligné avec eux.

3.7. Variante, TP n° 2 : Suivi d'une transformation chimique par spectrophotométrie

3.7.1. Présentation // Note : C'est ce TP qui a été retenu. Il a été testé avec succès.


Nous allons suivre la réaction de l'eau oxygénée sur l'iodure de potassium, en présence d'acide ; elle produit du diiode I2 , qui se lie à un ion I-, pour donner un ion coloré, I3 -. L'eau oxygénée sera le réactif limitant, de telle manière que les concentrations d'acide sulfurique et d'iodure de potassium varieront très peu au cours de la transformation, et qu'il restera toujours suffisamment d'ions iodure pour donner les ions colorés I3 -.Notons, de plus, qu'à la longueur d'onde choisie, 440 nm, l'iodure de potassium et le peroxodisulfate d'ammonium sont beaucoup plus transparents qu'une solution d'ion coloré I3 -. L'eau oxygénée se dismutant, nous emploierons une solution préparée avec de l'eau oxygénée achetée récemment. Car nous ne possédons pas le catalyseur (molybdate d'ammonium) qui permettrait son dosage par les ions thiosulfate (voir leçon précédente).

3.7.2. Matériel et réactifs nécessaires :


Pour chaque groupe : 1 colorimètre à filtre (spectrophotomètre simplifié, dont le monochromateur est remplacé par un filtre), 1 filtre de couleur bleue (440 nm), 2 cuves à colorimétrie, 1 chronomètre, 1 petit bécher, 1 baguette de verre pour agiter, 1 pissette d'eau distillée, 1 éprouvette graduée de 25, 50 ou 100 mL.

Au bureau : 5 verres à pied, pipettes jaugées de 10 mL, 3 de 5 mL, 2 de 1 mL, 3 propipettes en état, 500 mL de solution d'iodure de potassium de concentration 0,1 mol . L-1 (à défaut 1 mol . L-1), 250 mL de solution d'eau oxygénée de concentration 0,1 mol . L-1(1,1 volume), 250 mL d'acide sulfurique de concentration 1 mol . L-1, 250 mL de solutions de diiode (contenant aussi des ions iodure) de concentrations 5 . 10-3mol . L-1 , 2 . 10-3 mol . L-1, 1 . 10-3mol . L -1, réserve d'eau distillée. Bidon de récupération des déchets liquides non organiques.

// Note : Préparation de la solution de diiode : Les ions iodure sont indispensables à la mise en solution du diiode solide; préparez la solution longtemps à l'avance, la dissolution se fera d'elle même. Dans 1 litre d'eau, vous pouvez ajouter 1,27g de diiode et 5 g d'iodure de potassium, pour obtenir une solution de concentration de 0,01 mol . L-1. Elle sera ensuite diluée 2, 5 ou 10 fois. Certains colorimètres saturent à une absorbance de 2, pour une concentration en ions triiodure de 0,01 mol . L-1.

3.7.3. Manipulation

3.7.4. Exploitation

3.7.5. Exploitation complémentaire, avec un tableur


Tracez dans Excel la courbe d'absorbance en fonction de la concentration.
Ajustez cette courbe par un segment de droite dont vous relèverez l'équation.
Il est possible de forcer Excel à chercher une équation du type y = a x, au lieu de y = a x + b.

Tracez la courbe d'avancement en fonction de la date, x = f (t).
Excel n'est pas capable d'ajuster cette courbe par une fonction exponentielle. Pour y parvenir, tracez la fonction Xfinal - avancement x, où Xfinal est l'avancement final (l'ordonnée de l'asymptote à la courbe précédente x = f (t)). Choisissez d'abord un Xfinal un peu trop grand.
Déclarez Xfinal comme une constante pour Excel.
Puis faites-le varier de manière à maximiser le coefficient de régression R2 (qui doit être proche de 1).

Sur la première courbe x = f (t), portez l'asymptote que vous venez de trouver. Correspond-elle à l'avancement x maximal attendu pour la transformation ? Quel est le pourcentage d'erreur relative ?

3.7.6. Étalonnage du spectrophotomètre


Lors des calculs précédents, nous avons supposé la transformation totale. Il serait souhaitable de le vérifier. Pour cela, mesurez l'absorbance d'une solution d'ion coloré, I3-, de concentration 0,01 mol . L-1, après réglage du zéro sur de l'eau distillée.
Proposez un protocole destiné à vérifier, le plus simplement possible la loi de Beer-Lambert de relation linéaire entre absorbance et concentration.

// Note : Il suffit pour nous de vérifier que le point situé "au milieu" des 2 autres est bien aligné avec eux. Donc de diluer 2 fois la solution d'origine. Il pourrait être utile de tracer la courbe pour des concentrations plus faibles, 1/10 et 1/100° de la concentration initiale.

3.7.7. Premiers résultats personnels

En 75 minutes (avec 1 mL d'eau oxygénée), l'absorbance passe de 0 à 1,033. La concentration finale en ions triiodure calculée à partir de la quantité versée d'eau oxygénée est de 2,9 . 10-3mol . L-1 , celle donnée par l'asymptote à la courbe d'absorbance, de 3,15 . 10 -3 mol . L-1, soit une erreur relative de 8 %, avec un prélèvement d'eau oxygénée manquant de précision.
La loi de Beer Lambert est bien suivie, une concentration de 5 . 10-3 mol . L-1, donnant une absorbance d'environ 1,655.
Les indications du colorimètre fluctuent beaucoup pour les absorbances supérieures à 1 ; cela est dû au fait que l'intensité lumineuse parvenant au détecteur est divisée par 10 ou plus, ce qui aggrave le bruit de fond.
Voici ce travail pratique traité dans Excel (95).

3.8. Exercices


Pages 57 et suivantes, exercices n° : 10, 12, 14 (Exercice mal construit ; il aurait été préférable de donner une courbe d'avancement en fonction de la date, plutôt que de concentration. 1 erreur dans le corrigé, qui ne tient pas compte du cœfficient stœchiométrique 2 dans l'équation donnée => coefficient 1/2 dans le résultat).
Pages 76 et suivantes, exercices n° : 13, 14.

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4. Quelle interprétation donner au niveau microscopique ?

// Note : Le chapitre 5 de votre livre traite ceci de manière trop compliquée.

4.1. Pour qu'une réaction chimique ait lieu, il faut que les réactifs se rencontrent


Dans une solution, les particules devant réagir sont éloignées les unes des autres par les molécules de solvant. Du fait de la température, elles sont animées de mouvements d'agitation, provoquant des mouvements incessants, au cours desquels, il leur arrive de se rapprocher.

4.2. Collision


Lorsque deux particules de réactifs s'approchent (pour simplifier, nous appellerons cela un choc), elles peuvent réagir ou pas. (Environ 1 réaction, donc 1 choc efficace, sur 10 milliards de chocs). Il y a un seuil énergétique à franchir. Or l'énergie cinétique des particules en mouvement augmente avec la température.

4.3. Influence de la concentration et de la température, sur le nombre de chocs et de chocs efficaces par unité de temps.

Le nombre de chocs efficaces est proportionnel aux concentrations de chacun des 2 réactifs.

Lorsque la température augmente, la vitesse et l'énergie cinétique des particules augmentent. Cela accroît donc le nombre de chocs et de plus augmente le pourcentage de chocs efficaces.

4.4. Conclusion

La vitesse volumique de réaction augmente avec les concentrations et, généralement, avec la température.

4.5. Retour sur la mesure expérimentale de vitesse volumique


Une question tracasse certains élèves : Pourquoi tenir compte du volume ? Quel volume prendre en compte ?
En effet, lors du travail pratique précédent, nous avons préparé 40 mL de mélange réactionnel dans le bécher, puis nous en avons prélevé quelques mL, pour le colorimètre. Faut-il considérer les 40 mL, les 2 ou 3 mL, 38 ou 37 mL restant dans le bécher ?

Je vous propose l'argumentation suivante : Imaginez que vous ayez rempli la cuve à colorimétrie, après avoir bien agité le milieu réactionnel, mais que vous l'ayez posée dans le bécher. Bien sur, vous ne pourrez plus faire de mesures ; mais la transformation chimique est-elle la même dans le bécher et dans la cuve ? Oui, car les dimensions de la cuve sont énormes, pour les phénomènes microscopiques qui se produisent.
L'avancement est-il le même dans les 2 récipients ? Non, car il s'exprime en quantité de matière. L'avancement est proportionnel aux quantités initiales mises dans chaque récipient.
L'avancement dans chaque récipient, divisé par le volume de chacun est-il le même ? Oui.

Donc, le plus simple est de considérer le volume de 40 mL, et l'avancement dans ce volume, comme s'il n'y avait pas eu de prélèvement(s).

Le programme officiel a donc bien fait de se concentrer sur la vitesse volumique, qui ne dépend pas de la technique de mesure employée, pas de prélèvement (TP de la leçon 2), 1 prélèvement (TP de la leçon 3), plusieurs prélèvements (autres TP possibles).

4.6. Exercices


Pas d'exercices.
 

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B La transformation d'un système chimique est-elle toujours totale ? 3 leçons suivantes, correspondant à 4 TP, 9 H classe entière
Cette série de 3 leçons comporte des graphiques. Sur ce site, ils sont au format .gif et ne donnent donc pas une très bonne qualité à l'impression. Certains (domaine de prédominance, titrages d'un acide par une base, avec méthode des tangentes et dérivée, titrage d'une base par un acide, avec dérivée, titrage d'un acide à différentes concentrations) ont été placés dans un document Word 95, au format Emf qui permet une meilleure qualité à l'impression.

5. Une transformation chimique n'est pas toujours totale et la réaction a lieu dans les deux sens

5.1. Rappels du cours de première S

5.1.1. Acide et base selon Brfnsted


L'acide éthanoïque CH3COOH est susceptible de céder un proton H+ ; c'est un acide au sens de Brfnsted.
L'ion éthanoate CH3COO- est susceptible de capter un proton H+ ; c'est une base au sens de Brfnsted.
Ces 2 espèces chimiques sont dites conjuguées et constituent un couple acide / base, relié par la demi-équation acido-basique :

CH3COOH = CH3COO- + H+.

// Veuillez noter que les ions H+, qui sont des protons, ne peuvent exister dans une solution. Ne confondez pas ces protons avec la notation "allégée" H+ employée parfois, pour représenter les ions oxonium H3O+ .

5.1.2. L'eau est une espèce amphotère


L'eau se comporte à la fois comme un acide, dans le couple eau H2O / ion hydroxyde HO-, et comme une base dans le couple  ion oxonium (ou hydronium) H3O+ / eau H2O. C'est un ampholyte, ou espèce amphotère.

5.1.3. Équation de la réaction associée à une transformation acido-basique


Considérons la mise en solution dans l'eau pure de l'acide éthanoïque pur. Ce dernier est un liquide (dangereux, attention à ne pas respirer ses vapeurs) isolant, donc ne contenant pas d'ions.
CH3COOH + H2O = CH3COO- + H3O+.
Vous constatez un transfert de proton de l'acide éthanoïque, forme acide du couple acide éthanoïque / ion éthanoate, CH3COOH / CH3COO-, vers la base (eau) du couple ion oxonium / eau,  H3O+ / H2O.

Considérons un autre exemple : Une solution d'acide chlorhydrique, ajoutée à une solution d'ions benzoate (base), provoque la précipitation d'acide benzoïque, insoluble dans l'eau.
C6H5COO- +  H3O+ = C6H5COOH + H2O.

5.1.4. Définition (Sfrensen) du pH


Le pH d'une solution est défini par la relation :

pH = - log [H3O+]
Où log représente la fonction logarithme décimal et  [H3O+] a une signification particulière : La concentration en ions oxonium, mesurée en mol . L-1, mais sans son unité, donc nombre abstrait (en effet, l'argument d'un logarithme est un nombre sans dimension).

Cette relation peut aussi s'écrire :  [H3O+] = 10-pH.

Notez que la fonction logarithme est une fonction croissante, donc que le pH diminue, lorsque la concentration en ions oxonium augmente (à cause du signe moins). D'autre part, retenez que log(10) = 1, log(100) = 2... Il s'agit bien d'un logarithme décimal.

5.1.5. Mesure du pH


Un pH-mètre est constituée par une sonde (formée par 2 électrodes) délivrant une tension électrique U qui est fonction affine du pH, et par un voltmètre à très forte impédance d'entrée (pour que la sonde ne débite pas de courant électrique). Les coefficients a et b de la relation U = a + b . pH, dépendent de la température. Le pH-mètre doit donc être étalonné avant usage, au lycée, à l'aide de 2 solutions tampons, d'abord à pH = 7, puis à pH = 4.

// Les professeurs noteront que certaines sondes (les moins chères) ne sont pas capables de mesurer correctement les pH supérieurs à 10. Il est conseillé d'acheter des sondes données pour pH 0 à 14.

Notez que les concentrations calculées à partir d'une mesure de pH sont imprécises.

5.2. État d'équilibre d'un système chimique


Considérons la réaction de mise en solution dans l'eau de l'acide éthanoïque pur, décrite par l'équation :
CH3COOH + H2O = CH3COO- + H3O+.
Le réactif limitant est l'acide éthanoïque. Pour une concentration apportée (appelée parfois initiale, celle qui est marquée sur le flacon) de celui-ci de 0,01 mol . L-1, l'avancement maximal (si la réaction était totale) pourrait être de 0,01 mol (pour 1 litre de solution). La concentration en ions oxonium serait alors de 0,01 mol . L-1, et le pH serait mesuré égal à 2. Or le travail pratique suivant montre qu'il n'en est rien. Le pH est supérieur à 2, ce qui signifie que l'avancement final, xfinal est inférieur à l'avancement maximal, xmaximal, 0,01 mol.

Dans son état final, le système contient donc de l'eau (en grand excès), de l'acide éthanoïque, des ions éthanoate et des ions oxonium.

Cette transformation chimique n'est pas totale, le système chimique est dans un état d'équilibre.
Aucun des réactifs n'a disparu, l'avancement final est inférieur à l'avancement maximal.

5.3. Définition du taux d'avancement final d'une réaction


Par définition,
Le taux t d'avancement final d'une réaction est le rapport de l'avancement final  xfinal, et de l'avancement maximum xmaximal (obtenu si la réaction est totale).

t =  xfinal / xmaximal
C'est un nombre sans dimension. Lorsqu'il vaut 0, la réaction n'a pas lieu ; lorsqu'il vaut 1, elle est totale.

Vous devez savoir le calculer, à partir d'une mesure.

Par exemple, en travail pratique, nous avons mesuré un pH de 3,4 pour une solution d'acide éthanoïque de concentration apportée, de 10-2 mol . L-1. Cela signifie une concentration en ions oxonium de 10-3,4 = 4,0 . 10-4  mol . L-1. Soit, en appelant v le volume de solution considéré, un avancement final : xfinal = 4,0 . 10-4 . v.
L'avancement maximal pourrait être : xmaximal = 1,0 . 10-2 . v. Soit un taux d'avancement final :
t =  xfinal / xmaximal ou t =  4,0 . 10-4  / 1,0 . 10-2 = 0,04.

Exercice : Calculez, avec ce même exemple, les concentrations finales des diverses espèces chimiques, et les quantités contenues dans 50 mL de solution.
Notez que nous avons supposé que les ions oxonium proviennent tous de la réaction envisagée, CH3COOH + H2O = CH3COO- + H3O+. Nous verrons qu'il s'agit d'une excellente approximation.

5.4. La réaction a lieu dans les 2 sens


Considérons la mise en solution dans l'eau de l'acide éthanoïque, d'équation : CH3COOH + H2O = CH3COO- + H3O+.
Si nous ajoutons 1 goutte d'acide éthanoïque, le pH diminue, le système évolue dans le sens direct de l'équation ; si nous ajoutons un peu d'éthanoate de sodium, le pH augmente, le système évolue dans le sens inverse de l'équation.

Nous avons ajouté de faibles volumes, pour ne pas trop modifier celui de la solution.
Le fait qu'une transformation peut s'effectuer dans les 2 sens sera examiné plus en détail, lors d'une prochaine leçon.

5.5. Interprétation microscopique


Dans l'état final, les quantités de réactifs et de produits restent constantes ; nous dirons que le système est en équilibre. Cet équilibre est dynamique : Il y a autant de chocs efficaces entre réactifs, donnant des produits, qu'entre produits, donnant des réactifs.

5.6. Travail pratique


Nous nous proposons de mesurer les pH de solutions dans l'eau, d'acide éthanoïque, d'acide méthanoïque et d'acide chlorhydrique, à différentes concentrations.
5.6.0. Matériel nécessaire
Voici une liste minimale :
Au bureau : Solutions d'acides chlorhydrique, éthanoïque et méthanoïque, de concentrations égales, par exemple 1 ou 5 . 10-2 mol . L-1 ; 3 verres à pied ; 3 pipettes jaugées de 10 mL et 3 pipetteurs. Flacons ou bouteilles d'acides chlorhydrique, éthanoïque et méthanoïque, concentrés ou purs. Flacon d'éthanoate de sodium, spatule. Solutions tampons de pH 7 et 4 et 2 verres à pied, plus 2 grands béchers servant de poubelle. Réserve d'eau distillée, essuie-tout, morceaux de papier filtre. Bidon de récupération des déchets liquides non organiques.

Pour chaque groupe : pH-mètre, fiole jaugée de 100 mL, 2 ou 3 béchers ou verres ordinaires, pissette d'eau distillée.

5.6.1. Étalonnez le pH-mètre. Comment procédez-vous ?
// Note : Une variante peut être apportée aux questions suivantes, en partant d'une concentration de 5 . 10-2 mol . L-1, et en diluant 10 fois, 2 fois de suite. Rappelons au professeur, ou futur professeur, que le pH d'une solution d'acide chlorhydrique de concentration 1 . 10-1 mol . L-1, est de 1,1 au lieu du 1 donné par la définition du cours. Il est possible que chaque groupe de 2 élèves n'effectue qu'une partie des dilutions ou mesures, et que les résultats finaux soient mis en commun.
5.6.2. A partir d'une solution d'acide chlorhydrique de concentration apportée, de 0,01 mol . L-1, préparez des solutions de concentrations 10-3 et 10-4 mol . L-1. Comment procédez-vous ? Notez votre méthode sur votre compte rendu. Mesurez leur pH.
5.6.3. A partir d'une solution d'acide éthanoïque (appelé aussi acide acétique) de concentration apportée, de 10-2 mol . L-1, préparez des solutions de concentrations 10-3 et 10-4 mol . L-1. Comment procéderiez-vous pour préparer la solution initiale à 10-2 mol . L-1, à partir d'eau et d'acide purs ? Notez votre méthode sur votre compte rendu, y compris les mesures de sécurité à respecter. Mesurez les 3 pH. Attention, l'acide éthanoïque pur est dangereux.

Remarque : L'étiquette de la bouteille d'acide éthanoïque porte les indications suivantes :

Acide acétique 99 - 100 %
Pur
C2H4O2 M = 60,05 g / mol
% 99,5 d = 1,05
ou, pour un autre flacon
100 % Normapur
5.6.4. A partir d'une solution d'acide méthanoïque (appelé aussi acide formique), de concentration apportée, de 10-2 mol . L-1, préparez des solutions de concentrations 10-3 et 10-4 mol . L-1. Mesurez les 3 pH. L'étiquette de la bouteille d'acide méthanoïque porte les indications suivantes :
Acide formique 98 %
CH2O2 M = 46,03 g / mol
d = 1,22
5.6.5. A partir des pH mesurés, calculez le taux d'avancement de la réaction de chaque acide avec l'eau.
5.6.6. Comparez vos résultats calculés à partir de vos mesures expérimentales, à des résultats tabulés. Pour cela, vous pouvez employer le logiciel AcBasePH disponible sur ce site : Vous obtenez une courbe (en rouge) donnant le pH tabulé en fonction de la concentration en acide apportée. La courbe en bleu, pour les pH inférieurs à 6, vous indique le pH qui serait obtenu si la réaction était totale (taux d'avancement de la réaction égal à 1). Vous pouvez Copier ces résultats, puis les Coller dans un tableur.

Voici, à titre d'information, les courbes tabulées obtenues pour l'acide éthanoïque (en noir) et l'acide chlorhydrique (en magenta). Pour des pH inférieurs à 6, le taux d'avancement est égal à 1 pour l'acide chlorhydrique. Cela conduit à pH = - log(Concentration apportée), donc à une représentation graphique par un segment de droite de pente égale à 1.

Pour des pH inférieurs à 6, le taux d'avancement est inférieur à 1 pour l'acide éthanoïque (et se rapproche de 1 pour pH = 6). Le pH mesuré est supérieur à - log(Concentration apportée).

Vers pH 7, les ions oxonium proviennent essentiellement de l'eau et les approximations faites, assimilant les concentrations en forme basique et en ion oxonium, ne sont plus valables.

Figure 2
5.6.6. Ajoutez une goutte d'acide éthanoïque ; dans quel sens évolue le pH ; dans quel sens vient de se produire la transformation chimique ?
5.6.7. Ajoutez un petit cristal d'éthanoate de sodium ; dans quel sens évolue le pH ; dans quel sens vient de se produire la transformation chimique ?
5.6.8. Recommencez les mesures, à partir d'une solution d'acide méthanoïque de concentration apportée, de 10-2 mol . L-1.
5.6.9. Résultats personnels, ou moyenne des mesures effectuées par un groupe d'élèves
 
Concentration apportée, en mol . L-1 5 . 10-2 10-2 5 . 10-3 10-3 5 . 10-3 10-4
HCl et eau, pH mesuré    1,95    2,96    4,00
HCl et eau, pH tabulé 1,3 2,0 2,3 3,0 3,3 4,0
Taux d'avancement final            
CH3COOH et eau, pH mesuré   3,40   3,82   4,42
CH3COOH et eau, pH tabulé 3,03 3,36 3,51 3,88 4,04 4,45
Taux d'avancement final            
CHOOH et eau, pH mesuré            
CHOOH et eau, pH tabulé 2,54 2,9 3,07 3,46 3,65 4,15
Taux d'avancement final            

5.7. Exercices


Pages 114 et suivantes, exercices : 6.1, 6.2, 7.1, 7.2, 7.3, 8.2, 8.3, 12, 15, 19
 

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6. État d'équilibre d'un système, quotient de réaction, constante d'équilibre

6.1. Rappel de quelques notions de conductimétrie


Un conducteur ohmique suit la loi d'Ohm, U = R . I, qui exprime que la tension U (en volt) entre ses bornes est proportionnelle à l'intensité I (en ampère) qui le traverse. R est la résistance du conducteur ohmique, mesurée en ohm W.

Cette loi peut aussi s'écrire I = G . U, où G est la conductance du conducteur ohmique, exprimée en siemens S. Les grandeurs G et R sont inverses, G = R-1 et réciproquement.

La conductance d'une solution ionique placée entre deux électrodes de surface S (en m2), distantes de L (en m), est proportionnelle à S (plus les électrodes sont importantes, mieux le montage conduit), inversement proportionnelle à L (plus les électrodes sont éloignées, moins le montage conduit, ou plus il résiste).
G = s . S / L.
s est la conductivité de la solution (plus la conductivité de la solution est élevée, plus le montage conduit, donc a une grande conductance) exprimée en siemens par mètre (S . m-1).
Les ions positifs (qui se déplacent du + vers le -) et les ions négatifs (qui se déplacent en sens inverse) contribuent tous à la conductivité, proportionnellement à leur concentration.
s = Si lXi . [Xi],
lXi est la conductivité molaire ionique de l'ion Xi qui se mesure en siemens . mètre carré par mole (S . m2 . mol-1).
Attention : En conductimétrie, les concentrations doivent se mesurer en mole par mètre cube.

6.2. Quotient de réaction Qr

6.2.1. Exemple


Considérons la réaction : CH3COOH + H2O = CH3COO- + H3O+. Par définition, le quotient de réaction qui lui est associé est :
Qr = [CH3COO-] . [H3O+] / [CH3COOH].
Où les concentrations, sont mesurées dans un état du système (état initial, ou final ou...), en mole par litre, les unités n'étant pas conservées. Seules les espèces chimiques solubles sont prises en compte ; l'eau n'est pas prise en compte.

6.2.2. Définition du quotient de réaction Qr


Pour une réaction en solution aqueuse d'équation a A + b B = c C + d D, le quotient de réaction, est :

Qr = [C]c . [D]d / ([A]a . [B]b)
Où seules les espèces chimiques solubles sont prises en compte ; l'eau n'est pas prise en compte.
Les concentrations sont mesurées en mole par litre, mais les unités ne sont pas conservées (vous voyez d'ailleurs que, selon les équations, cela conduirait à des puissances variables des mol . L-1). Le quotient de réaction est donc un nombre sans dimension.

// Notez que l'addition dans l'équation correspond à une multiplication dans le quotient de réaction, et que la multiplication dans l'équation correspond à une puissance dans le quotient de réaction.

// Notez que si vous inversez les deux membres de l'équation, le nouveau quotient de réaction est l'inverse du précédent.

6.3. Travail pratique

Nous nous proposons de mesurer des grandeurs physiques, nous permettant de calculer le quotient de la réaction acide éthanoïque sur eau, et cela pour diverses concentrations apportées en acide éthanoïque.

6.3.1. Par pH-métrie

Reprenez les résultats de votre précédent travail pratique :
Concentration apportée, en mol . L-1 10-2 10-3 10-4
CH3COOH et eau, pH mesuré 3,4 3,8 4,42
CH3COOH et eau, pH tabulé 3,41 3,93 4,49
Quotient de réaction initial, Qr, t=0      
[H3O+] à l'équilibre, en mol . L-1      
Quotient de réaction à l'équilibre, Qr, équ      
Taux d'avancement final      
Même chose, pour l'acide éthanoïque.

6.3.2. Par conductimétrie

Mesurez les conductances des solutions précédentes.
Puis calculez leur conductivité, en tenant compte de la constante de cellule.
Au baccalauréat, ce sont généralement ces conductivités qui vous seraient données.

Déduisez des conductivités, les concentrations des espèces ioniques en solution.
On donne lCH3CO2- = 4,09 . 10-3 S . m2 . mol-1 , lCHO2- = 5,46 . 10-3 S . m2 . mol-1 et lH3O+ = 35,0 . 10-3 S . m2 . mol-1.

Solution d'acide éthanoïque,e CH3COOH :

Concentration apportée, en mol . L-1 5.10-2 10-2 5.10-3 10-3 5.10-4 10-4
Conductance mesurée, en S 370.10-6          
Conductivité calculée en S . m-1. 0,0389          
[H3O+] calculée, en mol . L-1            
Quotient de réaction à l'équilibre, Qr, équ            
Taux d'avancement final            
A titre d'information,
conductivité tabulée en S . m-1.
0,038626  0,017062 0,011954  0,0051414 0,0035311  0,0013981

6.3.3. Calculs

s = lCH3CO2- . [CH3COO-] + lH3O+ . [H3O+]
Or les 2 concentrations sont égales. Des valeurs mesurées, nous déduisons les valeurs de concentrations en mol . m-3 (attention !), puis les quotients de réaction.

6.3.4. Autres réactions

Exemples : Réaction ammoniac eau, acide méthanoïque eau...

6.3.5. Conclusion


Il faut absolument éviter 2 erreurs : Celle concernant la définition et les conversions d'unités pour la constante de cellule ; celle concernant les unités employées pour mesurer les concentrations.

Nous constatons que le taux d'avancement final de la réaction d'un acide sur l'eau, dépend de la nature de l'acide et des conditions initiales :

Classés par ordre de réactivité sur l'eau, nous trouvons l'acide chlorhydrique (taux = 1) qui réagit totalement, puis l'acide méthanoïque, puis l'acide éthanoïque (réactions d'équilibre).
Pour ces 2 derniers, le taux d'avancement final augmente lorsqu'on dilue les acides.

Nous dirons que l'acide chlorhydrique est plus fort que l'acide méthanoïque, lui-même plus fort que l'acide éthanoïque. L'acide chlorhydrique est appelé acide fort, les autres acides faibles.

Mais peut-on comparer l'acide chlorhydrique et l'acide sulfurique, qui tous deux ont un taux de 1 ? Oui. L'acide sulfurique (concentré) versé sur la forme basique de l'acide chlorhydrique, c'est à dire des ions chlorure (chlorure de sodium, ou sel de mer, solide), produit un dégagement de vapeurs d'acide chlorhydrique. C'est pour cela que l'acide chlorhydrique est parfois appelé "esprit de sel". Cela prouve que l'acide sulfurique est le plus fort des deux. Cette transformation chimique a été autrefois employée pour fabriquer l'acide chlorhydrique, l'acide sulfurique étant produit par la combustion du soufre.

Le programme officiel fait à juste titre remarquer que la terminologie "acide fort", "acide faible" est ambiguë : Elle est parfois reliée à la valeur du Ka du couple acide / base mis en jeu, en comparaison avec ceux de l'eau et parfois au fait que la réaction sur l'eau est totale ou non.

6.3.6. Exemple, résultats personnels


A titre d'exemple, effectuons le calcul pour 1 des résultats expérimentaux obtenus : CH3COOH et eau, concentration apportée, 5 .10-2 mol . L-1. Conductance mesurée 370 mS = 370 . 10-6 S, avec une cellule de constante K = 1,05 cm-1.

Notons que la constante de cellule K est exprimée en cm-1, c'est à dire qu'elle indique L / S (attention, certains livres appellent constante de cellule, la grandeur inverse, vérifiez à l'aide des unités). Calculons la valeur de K, dans le système international d'unités. Nous pouvons par exemple, en inscrivant les unités au milieu du calcul (à l'américaine) écrire :
L / S = 1,05 cm-1 = 1,05 cm / 1 cm2 (les électrodes ont des dimensions de cet ordre effectivement) = 1,05 .10-2 m / 1 .10-4 m2 = 1,05 . 10+2 m-1.

La conductivité de la solution, obtenue à partir de la relation G = s . S / L est donc : s= G . L / S ou encore s= 370 . 10-6 . 1,05 . 10+2 = 0,0389 S . m-1, à comparer à la valeur tabulée 0,038626 S . m-1.
La conductivité nous permet de calculer la concentration à l'équilibre, en ions oxonium et éthanoate par la méthode suivante :
De la relation s = lCH3CO2- . [CH3COO-] + lH3O+ . [H3O+]
qui devient s = (lCH3CO2- + lH3O+) . [H3O+]
nous déduisons  [H3O+] = s  / (lCH3CO2- + lH3O+)
d'où  [H3O+] = 0,0389 / (4,09 . 10-3 + 35,0 . 10-3 ) ; [H3O+] = 0,90 mol . m-3 = 0,90 . 10-3 mol . L-1.

Le quotient de réaction à l'équilibre, Qr, équilibre vaut donc (0,90 . 10-3 . 0,90 . 10-3) / (5 .10-2 - 0,90 . 10-3 ) = 1,6 .10-5.

6.4. Valeurs tabulées pour l'acide méthanoïque

Concentration apportée, en mol . L-1 5.10-2 10-2 5.10-3 10-3 5.10-4 10-4
Conductivité tabulée en S . m-1. 0,11701  0,050439 0,034697  0,013829 0,0089854  0,0028852

6.5. Constante d'équilibre


Nous avons vérifié expérimentalement (et cela peut être justifié sur un plan théorique), que dans l'état d'équilibre, le quotient de réaction, Qr, équ, prend une valeur indépendante des concentrations initiales. Cette valeur dépend de la température. Cette valeur à l'équilibre, Qr, équilibre, est appelée constante d'équilibre K.

A chaque équation de réaction est associée une constante d'équilibre K = Qr, équilibre.
Pour une réaction en solution aqueuse d'équation a A + b B = c C + d D,
K = [C]céquilibre . [D]déquil / ([A]aéquil . [B]béquil)
K dépend de la température.

6.6. Taux d'avancement final

Le taux d'avancement final d'une réaction dépend de sa constante d'équilibre ;
le taux d'avancement final dépend aussi de l'état initial du système (concentrations initiales).

Pour vous convaincre de la première affirmation, comparez, à concentration apportée égale, les réactions acide éthanoïque eau et acide méthanoïque eau. Pour vous convaincre de la deuxième, examinez le taux d'avancement final de la réaction acide éthanoïque eau, pour différentes concentrations initiales.

6.7. Exercices


Pages 132 et suivantes, exercices : 7 (difficile), 8 (difficile, serait plus facile à comprendre après étude des domaines de prédominance), 9, 11, 12.
 

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7. Transformations associées à des réactions acido-basiques en solution aqueuse, constante d'acidité d'un couple acide / base

// Note : Cette leçon représente 2 travaux pratiques et environ 4 heures classe entière.

7.1. Autoprotolyse de l'eau


A 25 ° C, le pH d'une eau parfaitement pure est mesuré égal à 7.

// Dans le laboratoire de notre lycée, le pH de l'eau distillée que nous préparons valait entre 3 et 4. Nous avons depuis installé des armoires ventilées en permanence, éliminé les réserves excessives d'acide chlorhydrique (nous en avions un bidon de 30 L, acheté pour bénéficier de prix de gros). Le pH de notre eau distillée a augmenté de 2 unités. Cela a amélioré aussi nos TP sur l'acide éthanoïque, qui ressemblaient, pour les flacons anciens, au problème du vinaigre frelaté.

L'eau pure contient donc des ions oxonium, produits par la réaction d'autoprotolyse de l'eau :
H2O + H2O = H3O+ + HO-
Le taux d'avancement final de cette réaction est très faible : 1 L d'eau contient 1000 / 18 = 55,5 mol d'eau. Pour 1 L, l'avancement maximal (non atteint !) est de 55,5 / 2 = 27,8 mol. L'avancement final est de 10-pH, soit 10-7 mol. Le taux d'avancement final de cette réaction est donc 10-7 / 27,8 = 3,6 . 10-9.

Calculons la constante d'équilibre associée à cette réaction, appelée

produit ionique de l'eau Ke :
Ke = [H3O+] . [HO-].
Ke = 10-14. (à 25 °C).
On définit aussi le pKe = - log Ke, soit pKe = 14  à 25 °C.

// Notez l'analogie avec la définition du pH (p peut signifier - log et H, la concentration en ions oxonium).

7.2. Solutions neutres, acides ou basiques


A 25 ° C, une solution neutre a un pH de 7, une solution acide un pH inférieur à 7, une solution basique un pH supérieur à 7.
Notez qu'une solution neutre contient autant d'ions hydroxyde que d'ions oxonium.

Exercice : Calculons le pH d'une solution contenant des ions oxonium à la concentration de 4 . 10-3 mol . L-1 et d'une autre contenant des ions hydroxyde à la concentration de 4 . 10-3 mol . L-1.

Réponse : Pour la première, pH = - log[H3O+]  = - log(4 . 10-3) = 2,4.
Pour l'autre : [H3O+] =   10-14 / [HO-] = 2,5 . 10-12 , et pH = - log(2,5 . 10-12) = 11,6.

7.3. Constante d'acidité


La réaction de mise en solution d'un acide dans l'eau possède une constante d'équilibre associée, appelée constante d'acidité, Ka.

Exemple : HA + H2O = H3O+ + A- est associée à Ka = [H3O+] . [A-] / [HA].

pKA = - log KA.
// Vous devrez savoir retrouver ces relations dans le cas d'un monoacide quelconque.

7.4. Constantes d'acidité des couples de l'eau


Pour le couple H3O+ / H2O , correspondant à la (surprenante) équation H3O + H2O = H2O + H3O+, Ka = [H3O+] / [H3O+], soit Ka = 1 et pKa = 0.

Pour le couple H2O / HO-, correspondant à l'équation H2O + H2O = HO- + H3O+,  Ka = [H3O+] . [HO-], soit Ka = Ke = 10-14 et pKa = 14.

Voici quelques exemples de valeurs de pKa :
Couple acido-basique HCl / Cl- H3O+ / H2O CH3COOH / CH3COO- H2O / HO- NH3 / NH2-
pKa - 6,3 0 4,7 14 33

7.5. Comparaison du comportement des acides et des bases, dans l'eau


Comparons divers acides, de même concentration apportée, dans l'eau (voir les résultats du travail pratique précédent) :

Pour des solutions aqueuses d'acides de même concentration apportée, lorsque la constante d'acidité Ka croît,
le pH diminue,
le taux d'avancement final t augmente,
la dissociation de l'acide augmente.

Comparons diverses bases, de même concentration apportée, dans l'eau :
Vous admettrez les résultats suivants, en remarquant qu'un acide réagit d'autant plus sur l'eau que sa constante d'acidité est forte ; alors qu'une base réagit d'autant plus avec l'eau que sa constante d'acidité est faible (elle a un caractère plus basique, donc moins acide).

Pour des solutions aqueuses de bases de même concentration apportée, lorsque la constante d'acidité Ka décroît,
le pH augmente,
le taux d'avancement final t augmente,
la protonation de la base augmente.

7.6. Constante d'équilibre associée à une réaction acido-basique


Considérons la réaction acido-basique entre l'acide benzoïque et l'ion éthanoate, en solution dans l'eau :
C6H5COOH + CH3COO- = C6H5COO- + CH3COOH. Par définition, le quotient de réaction qui lui est associé est :
Qr = [C6H5COO-] . [CH3COOH] / ([C6H5COOH] . [CH3COO-]). En multipliant numérateur et dénominateur par la même expression [H3O+] (Note : retenez cette astuce de calcul qui reviendra souvent), il vient :

Qr = [C6H5COO-] . [CH3COOH] . [H3O+] / ([C6H5COOH] . [CH3COO-] . [H3O+]).

Si vous considérez la valeur que cette expression prend à l'équilibre (en fait, dans ce type de réaction, l'équilibre est atteint très rapidement), vous devez reconnaître la constante d'acidité Ka1 de l'acide benzoïque et l'inverse de la constante d'acidité Ka2 de l'acide éthanoïque. Donc à la réaction acido-basique entre un acide et une base, en solution dans l'eau est associée une constante d'équilibre K = Ka1 / Ka2.
Vous devrez être capable de redémontrer cette relation. Donc ne l'appliquez pas sans discernement.

7.7. Diagrammes de prédominance et de distribution


Rappelons la définition de la constante d'acidité, Ka :
Dans l'exemple : HA + H2O = H3O+ + A-, Ka = [H3O+] . [A-] / [HA].
Prenons le logarithme décimal de cette expression :
log Ka = log [H3O+] + log ( [A-] / [HA]).
ou encore :  - log [H3O+] = - log Ka + log ( [A-] / [HA]), donc :

pH = pKa + log ( [A-] / [HA])
ou
pH = pKa + log ( [Forme basique] / [Forme acide])
Il vous est conseillé de savoir redémontrer cette relation. Surtout n'inversez pas acide et base. La suite va vous donner un moyen d'éviter cette erreur.

Supposons un couple acido-basique en solution dans l'eau, le pH étant imposé, par ajout d'une autre base ou d'un autre acide. La relation précédente reste toujours valable pour le couple. Donc :

Voici un diagramme des concentrations, exprimées en pourcentage de leur valeur maximale, d'acide éthanoïque (en rouge) et d'ions éthanoate (en bleu), en fonction du pH. Remarquez que la forme acide se trouve plus du côté des pH acides que la forme basique. Ce diagramme est appelé diagramme de distribution.
Remarquez que pour un pH imposé inférieur au pKa (4,75 ici), la forme acide est prédominante, [forme acide] > [forme basique], et que c'est l'inverse pour pH > pKa.
Figure 3
Ce diagramme, relatif au couple acido-basique, acide éthanoïque, ion éthanoate, a été tracé, à partir du logiciel AcBasePH, disponible sur ce site. Contrairement à ceux que l'on découvre sur certains livres, il n'a pas été tracé approximativement avec un logiciel de dessin, mais calculé à partir de valeurs tabulées.
Pour cela, faites : Dans la burette | Monobase forte, puis Vous voulez étudier | Monobase forte sur polyacide, f(pH) ; choisissez votre acide de pKa assez élevé (supérieur à 0) et faites Voir simulation.

7.8. Application des diagrammes de prédominance aux indicateurs colorés acido-basiques


Un indicateur coloré acido-basique est un couple acide / base, dont les teintes des espèces conjuguées sont différentes. A condition d'en verser une très faible quantité, le pH est celui imposé par le milieu réactionnel. La figure 3 nous montre que lorsque le pH imposé est égal au pKa de l'indicateur, les concentrations de ses 2 espèces sont égales. L'indicateur prend sa teinte sensible. Pour pH < pKa - 1, l'espèce acide est nettement prédominante, l'indicateur prend la teinte de sa forme acide... En résumé (et en simplifiant) :

pH < pKa - 1 : Teinte de la forme acide,
pKa - 1 < pH < pKa + 1 : teinte sensible,
pKa + 1 < pH : Teinte de la forme basique.

7.9. Titrage pH-métrique


Nous allons étudier les titrages pH-métriques d'un acide ou d'une base dans l'eau, en vue de déterminer le volume versé à l'équivalence et de choisir un indicateur coloré acido-basique approprié au titrage.
Cela permet de déterminer la concentration apportée de cet acide ou de cette base. Nous vérifierons que la réaction acido-basique retenue est bien totale.

7.9.1. Suivi pH-métrique


Voici 2 exemples de courbes qui peuvent être obtenues lors d'un titrage. En noir, évolution du pH, en fonction du volume v de réactif titrant versé, en magenta, la dérivée dpH / dv.
Figure 4 : Titrage d'une solution d'acide éthanoïque par une solution de soude.
L'équation de cette réaction acido-basique s'écrit :
CH3COOH + HO- = CH3COO- + H2O.

L'équivalence est atteinte lorsque les 2 réactifs sont apportés dans les conditions stœchiométriques. Avant l'équivalence, le réactif HO- est limitant, après c'est CH3COOH qui le devient. L'équivalence correspond au changement de réactif limitant.

Figure 5 : Titrage d'une solution d'ammoniac, par une solution d'acide chlorhydrique.

7.9.2. Détermination du volume versé à l'équivalence

Méthode de la fonction dérivée.


Lors d'un dosage acido-basique, l'équivalence correspond au point de la courbe pH = f (vtitrant) pour lequel la dérivée dpH / dvtitrant passe par un extremum (maximum pour la figure 4, minimum pour la 5).

Méthode des tangentes


Tracez 2 tangentes à la courbe, parallèles entre elles et inclinées d'environ 45 °. Tracez ensuite la droite équidistante de ces 2 tangentes. Elle coupe la courbe pH = f (v) au point d'équivalence.

7.9.3. Choix de l'indicateur coloré


Pour qu'un indicateur coloré acido-basique convienne à un titrage, sa zone de virage (teinte sensible) doit contenir le pH à l'équivalence.

7.9.4. Calcul du taux d'avancement final d'une réaction de titrage


Considérons le titrage d'une solution d'acide éthanoïque (Va = 10 mL, ca = 1,3 . 10-2 mol . L-1.) par une solution de soude de concentration cb = 1 . 10-2 mol . L-1. Étudions le milieu réactionnel, pour un volume de soude versé, vb = 4 mL.
Équation CH3COOH + HO- CH3COO- H2O
État initial en mol ca . va = 1,3 . 10-4 cb . vb = 4 . 10-5 0 Excès
État final en mol 1,3 . 10-4 - xfinal 4 . 10-5 - xfinal  xfinal Excès
La mesure de la valeur du pH permet de calculer la concentration [HO-]final.
pH = 4,0, donc [H3O+]final = 10-4 mol . L-1, donc [HO-]final = 10-14 / [H3O+]final = 10-10 mol . L-1.
La quantité d'ion HO-final = [HO-]final x (10 + 4)1 . 10-3 = 1,4 . 10-12 mol.
Ainsi, 4 . 10-5 - xfinal = 1,4 . 10-12 mol. D'où xfinal =  4 . 10-5 mol = xmax.
 

Le taux d'avancement final de la réaction de titrage est égal à 1.
La réaction est totale.
Ce résultat est vrai pour cette réaction, avec les concentrations choisies, quel que soit le volume de soude versé : La réaction est toujours totale, seul le réactif limitant change, lorsque le volume de soude versé dépasse le volume équivalent.

7.9.5. Conditions à respecter pour que le titrage soit précis


En dehors des questions de qualité de la solution titrante et de soin dans les manipulations, le titrage sera d'autant plus précis que le saut de pH autour de l'équivalence sera important. Des solutions plus concentrées donnent un saut plus important. Voyez par exemple la figure suivante représentant le titrage de solutions d'acide éthanoïque de concentrations 10-1, 10-2,10-3,10-4 mol . L-1, par de la soude de même concentration.
Le réactif titrant sera soit une base forte (exemple : soude), soit un acide fort (exemples : acide chlorhydrique, acide sulfurique qui est un diacide).
Mais le programme officiel fait à juste titre remarquer que cette terminologie est ambiguë : Elle est parfois reliée à la valeur du Ka du couple acide / base mis en jeu, en comparaison avec ceux de l'eau et parfois au fait que la réaction sur l'eau est totale ou non.

7.10. Travail pratique : Diagramme de distribution d'un indicateur coloré, le bleu de bromothymol, ou BBT

7.10.0. Matériel nécessaire

Note destinée aux professeurs ou futurs professeurs préparant le CAPES de Physique Chimie
Un livre de physique chimie propose ce travail pratique, intéressant, mais nécessitant pas moins de 32 béchers. Bien sur, chaque groupe n'en remplit que 4, et ensuite, il faut les faire circuler dans la classe. Consultez aussi et surtout le travail du groupe d'experts (voir lien page précédente).
Je propose ici une version (que je conseille) du même travail pratique, organisé différemment ; chaque groupe dispose d'un seul bécher et il effectue l'ensemble des manipulations et mesures. La solution prélevée pour colorimétrie doit être reversée dans le bécher après chaque mesure, afin de ne pas modifier les quantités de matière apportées initialement.
Le défaut de cette méthode est de nécessiter la correction des concentrations,et - ou des absorbances, en fonction du volume de soude ajouté. Par contre, les élèves effectuent tous l'ensemble des manipulations et des mesures. De plus, la quantité de BBT apportée est rigoureusement la même tout au long de leurs mesures, ce qui diminue la dispersion des résultats expérimentaux. La qualité des résultats, précision, répartition judicieuse des points de mesure dépend entièrement du soin apporté à la manipulation.
Vous trouverez plus loin les résultats très convaincants d'un groupe ayant bien manipulé. D'autres groupes, un peu trop pressés, ont obtenu de bonnes mesures, mais un nombre de points insuffisant.
L'effet de dilution, dû à l'apport progressif de soude, peut être corrigé simplement. La relation Ka = [H3O+] [A-] / [HA] montre que le rappport [A-] / [HA] = Ka / [H3O+] reste constant lors d'une dilution à pH imposé (ici mesuré directement), c'est à dire que l'ajout d'eau ne modifie pas l'avancement de la réaction de l'indicateur coloré avec l'eau, si le pH est imposé. Or c'est la valeur de ce rapport pour un pH donné qui nous intéresse. L'absorbance, elle, est proportionnelle à la concentration [A-] qui dépend directement de la dilution.

Au bureau : 1 L d'une solution de Britton - Robinson S, constituée par un mélange d'acides : 12,5 mL d'acide phosphorique à 1,0 mol . L-1, 12,5 mL d'acide éthanoïque à 1,0 mol . L-1 et 125 mL d'acide borique à 0,10 mol . L-1, complétés à 1 L ; 1 L de solution de soude à 0,10 mol . L-1, 100 mL de solution de bleu de bromothymol, à 0,025 % ou 4 . 10-4 mol . L-1, réalisée en dissolvant 25 mg de BBT dans 100 mL d'éthanol ; 2 pipetteurs ; 1 pipette jaugée de 1 mL (ou, plus commode, 1 liquipette de 1 mL, pipette aspirante souple et jetable), 1 pipette jaugée de 20 mL.  Solutions tampons de pH 7 et 4 et 2 verres à pied, plus 2 grands béchers servant de poubelle. Réserve d'eau distillée, essuie-tout, morceaux de papier filtre. Bidon de récupération des déchets liquides non organiques.

La formule chimique du BBT est C27 H28 Br2 O5 S, sa masse molaire est de 624 g . mol-1. 25 mg dans 100 mL correspondent à un pourcentage de 0,025 % ou une concentration de 4 . 10-4 mol . L-1.

Pour chaque groupe de 2 élèves : 1 burette graduée, 2 béchers de 100 mL, 1 verre ordinaire bien lourd pour empêcher le renversement du bécher, un agitateur magnétique, un barreau aimanté, un colorimètre, 1 filtre coloré jaune correspondant à l = 620 nm (à défaut, 1 filtre 590 nm voire 580 nm ; la firme Jeulin ne propose pas de filtres à 620 nm, mais des filtres à 590 nm), 1 voltmètre numérique, 1 pH-mètre. Il est souhaitable de disposer d'un support pour la sonde pH-métrique.
// Note : Le protocole employé donne des résultats acceptables avec le filtre à 580 nm, dans la mesure où nous admettons que le "blanc" est fait avec une concentration nulle en espèce basique, et qu'à la fin, vers pH = 11, seule l'espèce basique reste présente. Le plus ennuyeux est la largeur de bande du filtre, d'environ 50 nm, placée sur le flanc de la bosse d'absorbance et non pas autour du sommet. Car la somme de plusieurs fonctions exponentielles n'est pas une exponentielle.

7.10.1. Objectif de ce travail pratique

Nous nous proposons de déterminer expérimentalement le diagramme de distribution des espèces acide et basique d'un indicateur coloré, le bleu de bromothymol ou B.B.T.
Pour cela, nous allons imposer différentes valeurs de pH à une solution contenant du BBT, et mesurer l'absorbance de celle-ci, à une longueur d'onde pour laquelle la forme acide est totalement transparente, et la forme basique absorbante. La concentration de la forme basique une fois obtenue, cela nous permettra de calculer celle de la forme acide. La variation contrôlée de pH se fera par ajout progressif d'une solution de soude, dans une solution réalisée à partir d'un mélange de plusieurs acides. Nous devrons tenir compte de l'effet de dilution dû à l'ajout de soude, sur les concentrations des espèces acide et basique du BBT, donc sur l'absorbance de la solution.
Quelle doit être la couleur du filtre employé ? Quelle est la couleur du filtre disponible ? Quel pourrait en être l'inconvénient ?

7.10.2. Protocole expérimental

// Note : Les ouvrages consultés conseillent de faire le "blanc" sur la solution initiale colorée en jaune par l'espèce acide du BBT. Il semble, si mes calculs sont corrects, que cela permet effectivement de s'affranchir du fait qu'à 580 nm (jaune-vert), la forme acide jaune n'est pas parfaitement transparente.

Précautions expérimentales : Vous ne devez pas placer vos doigts sur les faces utiles de la cuve à chromatographie ; repérez d'un point de feutre ou de blanc judicieusement placé le côté de la cuve placé face à la source lumineuse. Veillez à ne pas tout renverser ; placez votre bécher dans un verre à pied assez lourd, quand nécessaire. Méfiez-vous du poids de la sonde ph-métrique. Veillez à ne pas faire couler la soude sur la sonde, ni sur les bords du bécher.

Vous allez ensuite mesurer le pH du mélange placé dans le bécher, mesurer son absorbance, replacer dans le bécher le prélèvement ayant servi à la mesure d'absorbance, ajouter un petit volume de soude et recommencer.
Remplissez le tableau suivant. Les volumes de soude ajoutés sont indicatifs ; vous devez suivre l'évolution du pH et resserrer les points, de pH 5,5 à pH 8 (vous devrez alors verser moins d'un demi millitre à la fois) :
Volume total de soude versé, en mL (pour correction des concentrations et absorbances) 0 0,5 1,0 2,5 3,0 3,5  4,0  4,5   5,0 ....
Couleur du mélange                  
pH mesuré                  
Absorbance mesurée                  
Volume total du mélange, en mL (pour correction des concentrations et absorbances)                  
Absorbance, corrigée de l'augmentation de volume, qui correspondrait à 22 mL                  
Concentration de la forme basique, exprimée en pourcentage                  
Concentration de la forme acide, exprimée en pourcentage                  
Exemple de correction de l'absorbance, pour tenir compte de l'effet de la dilution : Volume initial 51 mL, volume de soude versé 8,75 mL, volume total 59,75 mL, absorbance mesurée 0,513, aborbance corrigée 0,513 x 59,75 / 51 = 0,601.

Tracez le diagramme de distribution en pourcentage, des espèces acide et basique constituant le BBT, en fonction du pH.
Indiquez sur ce diagramme les différents domaines de prédominance.
Indiquez sur ce diagramme la zone de virage du BBT observée. Coloriez-la éventuellement.
Comparez cette zone à ce qui est dit dans le cours.
Trouvez sur ce diagramme le pKa du couple acido-basique constituant le BBT.
Pour un volume total de 22 et de 27 mL (volume de solution de soude ajouté égal à 0 puis 5 mL), calculez les concentrations en espèces acide et basique de l'indicateur coloré.

Si vous disposez d'un ordinateur :

Discutez ces résultats : Quelles grandeurs doivent être mesurées avec un maximum de précision ? Pour quelles grandeurs, la précision est-elle moins importante ? Si vous employez des filtres 580 nm, dans quelle partie des courbes risquez-vous d'avoir des problèmes ? Comparez à vos résultats.

Aide pour les tracés dans Excel : Pour tracer les courbes tabulées déduites de la relation pH = pKa + log([forme basique] / [forme acide]), il se pose un problème : Comment trouver la relation [forme basique], ou [forme acide] =f (pH) ? En fait, il est inutile d'inverser la fonction. Le plus simple est de placer à gauche une colonne provisoirement vide pour les pH, de remplir une première colonne de concentrations en plaçant les nombres 100 et 98 (ou 100 et 99) dans les 2 premières cellules, puis en incrémentant, de déduire par une formule la deuxième colonne de concentrations, puis de passer à la formule du pH, en ayant pris soin de déclarer le pKa comme une constante. La première (concentrations 100 et 0) et la dernière cellule (concentrations 0 et 100) de la colonne de pH seront modifiées à la main. Il suffira d'y porter les valeurs extrêmes de pH mesurées. Les 2 courbes tabulées seront tracées avec des segments de droites ou de courbes.
Il faudra ensuite ajouter les points de mesure (la manière de procéder est expliquée sur ce site, dans les pages MPI, Excel). A ce stade, ils seront eux aussi représentés par des courbes les joignant. Faites alors : Double clic sur ces courbes à modifier, Clic droit | Format de série de données | Trait | Aucun ; Marque | Personnalisée.

7.10.3. Quelques résultats


Voici les résultats expérimentaux obtenus par un groupe d'élèves (d'autres ont obtenu de moins bons résultats : nombre de points insuffisant dans la zone intéressante). La correspondance avec la théorie est excellente. On note une concentration négative due à une maladresse de manipulation. Accès au fichier Excel du TP.

Le diagramme de distribution obtenu expérimentalement (points) et la courbe tabulée correspondant à un pKa de 7,05, donnée par le logiciel AcBasPH disponible sur ce site.

Voici, à titre d'information, la courbe pH = f (log([base] / [acide])), où les premiers et derniers points ont été éliminés (0 n'a pas de logarithme et ne peut être diviseur). La pente du segment de droite ajustant la courbe est de 1,06 au lieu de 1 ; le pKa est trouvé égal à 7,059.

Le pKa tabulé du BBT est selon les sources de :

7.11. Travail pratique : Titrages d'un produit déboucheur d'évier, par  pH-métrie, emploi d'un indicateur coloré, conductimétrie

7.11.1. Titrage par emploi d'un indicateur coloré


A partir de la courbe obtenue lors du TP précédent, choisissez l'indicateur coloré le plus approprié à ce titrage. Réalisez-le 2 fois : d'abord en versant rapidement l'aide chlorhydrique pour trouver un ordre de grandeur du volume versé à l'équivalence, une deuxième fois en versant l'acide rapidement, loin de l'équivalence puis goutte à goutte jusqu'à l'équivalence.
// Note pour le professeur : En commençant par cette méthode, vous saurez rapidement si les solutions employées ont les concentrations attendues.

7.11.2. Titrage pH-métrique

Matériel nécessaire pour l'ensemble des 3 manipulations


Au bureau : 1 flacon de produit déboucheur, 3 pipettes jaugées de 10 mL, 3 pipetteurs, 1 fiole jaugée de 1 L, 4 verres à pied. Solutions tampons de pH 7 et 4, plus 2 grands béchers servant de poubelle. 1 L de solution d'acide chlorhydrique à 0,1 mol . L-1. Réserve d'eau distillée, essuie-tout, morceaux de papier filtre. Bidon de récupération des déchets liquides non organiques.

Par poste de 2 élèves : 1 burette graduée, 1 éprouvette graduée de 100 mL, 1 agitateur magnétique, 1 bécher de 250 mL, 1 pH-mètre, choix d'indicateurs colorés, 2 verres ou béchers servant de poubelle. Éventuellement, 1 conductimètre.

But de ce premier travail pratique
Nous nous proposons de déterminer la concentration en soude d'un produit destiné à déboucher les éviers. Ce produit étant très concentré, nous devrons le diluer, avant titrage.
Quelles précautions faut-il prendre pour manipuler et stocker ce produit ? Ces précautions sont-elles toujours prises dans la vie de tous les jours ? Quelle conclusion en tirez-vous à titre personnel ?

// Note : La soude concentrée est responsable de nombreux et gravissimes accidents domestiques (destruction du tube digestif). Compte tenu de sa faible efficacité pour le débouchage des éviers, le plus raisonnable est de ne jamais en posséder chez soi. Les produits de débouchage, pas plus efficaces, contiennent de l'ammoniac, destiné à repousser les enfants et sont vilainement colorés.

Protocole


Diluez le produit déboucheur 100 fois. Comment faut-il procéder ?
// Note : Cela peut être fait une seule fois, au bureau.
Prélevez, avec précision, 10 mL de déboucheur dilué ; complétez ce volume à 100 mL avec de l'eau distillée, avec une précision moyenne (emploi de l'éprouvette graduée), dans un bécher et titrez-le à l'aide d'acide chlorhydrique. Pour cela, versez l'acide chlorhydrique, mL par mL, en relevant le pH mesuré et éventuellement la conductance. A l'approche du saut de pH, ajoutez l'acide par demi millilitre. Après le saut de pH, versez par millilitre.
Tracez la courbe pH = f (volume d'acide versé).
Trouvez sur cette courbe le volume équivalent. Rappelez les méthodes possibles.
Calculez la masse de soude contenue dans 1 L de déboucheur. Réfléchissez à la question suivante : vaut-il mieux raisonner sur les 10 mL prélevés, ou sur les 100 mL versés dans le bécher ?
Vérifiez la justesse des indications figurant sur l'étiquette.

Données : On lit sur l'étiquette du Yplon (déboucheur PPX ou premier prix) : Densité 1,2 ; pourcentage massique en hydroxyde de sodium 20 % (note : Au laboratoire, l'hydroxyde de sodium est appelé soude ; dans l'industrie, la soude est le carbonate de sodium).

7.11.3. Titrage conductimétrique


Nous donnons à titre de simple exemple, une courbe simulée (solution de soude versée sur solution d'acide éthanoïque), obtenue à partir du logiciel AcBasePH, disponible sur ce site.
Pour que la courbe simulée et la courbe expérimentale se rapprochent de segments de droites, il faut faire en sorte que le volume du milieu réactionnel varie peu lors de l'ajout de soude. L'acide est donc choisi environ 10 fois plus dilué que la soude, et le volume d'acide placé dans le bécher vaut ici 100 mL.

Ici, il est possible d'utiliser 10 mL de déboucheur dilué 100 fois, complété à 100 mL par de l'eau distillée, et de verser mL par mL l'acide chlorhydrique à 1,0 mol . L-1.

// Note pour le professeur : Les élèves, lorsqu'ils tracent leur courbe expérimentale, ont tendance à relier tous les points, en dessinant un arrondi au niveau du volume équivalent. Il est vrai qu'il est surprenant de trouver par cette méthode le volume équivalent, alors qu'aucune mesure n'a, à priori, été faite pour ce volume. Le même phénomène se produit pour les dosages calorimétriques, par exemple, dosage de l'acide phosphorique par la soude.

7.12. Exercices

Première semaine : Pages 149 et suivantes : Exercices 12 (calculs basiques, masse volumique, quantité de matière, proportions), 16 (calculs et réflexion sur l'évolution du pH en fonction de la température), 17 (calculs), 18, 19 (aspirine).

Deuxième semaine : Pages 168 et suivantes : Exercices 9 (calcul de constante de réaction acido-basique), 12 (prédominance), 15 (diagramme de prédominance), 22 (type bac).
 

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