Olympiades de Physique, 1999- 2000- 2001

Réalisation du montage destiné à la mesure de la constante de gravitation

1 Optimisation

1 1 Gains des amplificateurs


Notre carte d'acquisition, Candibus, étant peu sensible, et très bruitée, nous avons été contraints d'ajouter un dernier étage amplificateur de gain 10 x, permettant de mesurer convenablement une variation de tension de 0,2 V lorsque les masses extérieures M sont approchées. Une carte plus sensible et moins bruitée pourrait permettre de se passer de cet amplificateur pénible d'emploi, car les saturations dues aux dérives sont bien évidemment atteintes 10 fois plus vite aussi. En ce cas, il faudra mesurer proprement 0,02 V. Le 4° amplificateur du TL084 pourra alors servir au changeur de signe.

1 2 Masses mobiles


Il faudra adapter la profondeur de la boîte contenant le montage au diamètre de ces masses ; une profondeur plus faible permettant d'approcher de plus près les masses M.

2 Réalisation des masses en plomb

Frabication du moule

Les masses mobiles m ont été coulées par moitié dans un moule en plâtre réalisé à l'aide d'ampoule d'éclairage sphérique.
N'enfoncer qu'une demi sphère de l'ampoule dans le plâtre frais, sinon le démoulage sera pénible.
Le coulage se fait en fondant du plomb de récupération à l'aide d'un chalumeau puissant de plombier.

Chalumeau de plombier, fondant une masse extérieure M de 20/2 kg

Placer le moule sur une balance de Roberval, faire la tare, remplir une demi sphère, la peser et remplir encore trois fois jusqu'à obtenir la même masse (ici 525 g chacune). Le démoulage est sans problème. Prévoir plusieurs empreintes de lampes, pour le cas où le plâtre se fendrait.

Pesée des masses 1/2 m à la coulée

Grosses masses M. Nous les avons coulées directement dans une louche de plombier, à peu près sphérique, et pesées au pèse personnes.
Une variante consisterait à acheter des sphères en polystyrène (accessoires beaux arts en librairie) et à noyer celles-ci dans du sable de fondeur, comme forme perdue. Le résultat devrait être meilleur. Il faudra alors les percer pour les fixer.

3 Réalisation du système supportant les masses m, ou fléau

Vue d'ensemble du montage

Il est construit en profilé d'aluminium (environ 1 cm x 1 cm), long d'environ 22 cm. Une plus grande longueur permettrait d'améliorer l'efficacité du montage (voir mémoire), mais elle n'a pas été testée. Donc être prudent, et en ce cas ne pas oublier d'agrandir la boîte contenant le fléau.
Au milieu est vissé un profilé aluminium plat, vertical, aux deux extrémités duquel le fil Nylon est tenu par des pinces (un morceau du même profilé plat, serré par une vis). Bien ébavurer ces parties pour éviter une coupure du fil en Nylon.

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4 Fixation des masses m et de la palette coupant le faisceau lumineux


Nous avons simplement serré les deux demi sphères à l'aide de scotch d'électricien, en veillant à ce qu'elles s'équilibrent. La palette est découpée dans une feuille d'aluminium, avec des cisailles ; elle est fixée au fléau par une vis et un écrou en laiton, trouvés dans tout magasin de bricolage.

5 Boîte supportant et protégeant le tout


Schéma du montage mécanique



Elle est en bois, matériau antistatique et amortissant les vibrations (et facile à travailler).
La face arrière est un rectangle de 30 cm x 60 cm en contreplaqué d'épaisseur 8 mm. La face avant est en deux parties, de 30 x 20 cm pour le haut et 30 x 40 pour le bas.
Les faces sont écartées par du tasseau de sapin de 9 cm de profondeur et 2,5 cm d'épaisseur. En fait, nous avons superposé 2 tasseaux lorsque nous avons changé nos masses m pour des plus grosses. Vous pourriez choisir une épaisseur encore mieux adaptée au diamètre de vos propres masses mobiles.
Si vous souhaitez poser les masses extérieures M sur un support tournant, prévoyez des tasseaux latéraux dépassant sous la boîte, pour la surélever.
Sur un des tasseaux latéraux, fixer en bas, un tasseau horizontal et vissez trois vis laiton qui serviront de points d'appui réglables.
Toutes les vis seront en laiton.

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6 Fil de suspension


En partie haute, le fil doit pouvoir être réglé en hauteur et rotation. Vous pouvez envisager un système type mandrin de perceuse (non magnétique). Nous avons choisi le système le plus simple : Le haut de la boîte est percé d'un trou bien vertical et bien centré (perceuse sur colonne). Dans le trou entre un tube d'aluminium ou mieux de laiton, bien ajusté, mais sans forcer. Sur ce tube est emboîté à force un morceau de bois posé sur le haut de la boîte, tournant.

Fixation haute, tournante du fil Nylon

Le fil Nylon passe à travers le tube et vient se fixer par un noeud de pêcheur sur un crochet qu'une vis laiton permet de tendre plus ou moins. Arrondir le tube pour éviter un coude brutal du Nylon qui se traduira par une rupture du fil. Le laiton sera plus facile à courber que l'aluminium, cassant.
Le défaut de ce système est qu'en tournant le support, le fil subit aussi une translation, empêchant un emploi précis de la méthode de mesure n° 2 (voir mémoire).
Le fil est aussi tenu dans la partie basse de la boîte, par un système permettant de régler sa tension (pour diminuer les oscillations parasites de type pendule simple).

7 Système de mesure


Il est constitué du montage électronique décrit dans le mémoire (page précédente de ce site) et d'une fourche optique constituée d'une diode électroluminescente infra rouge et d'un phototransistor, séparés par quelques millimètres. Les modèles actuels semblent tous constitués d'un matériau magnétique, mais pas le vieux modèle que nous avions la chance de posséder. Donc rendez vous chez votre fournisseur habituel de composants électroniques, avec un aimant, pour faire le tour de son stock. Si vous n'en trouvez pas de non magnétique, éloignez la fourche de la bobine, cela devrait fonctionner quand même.
La fourche est placée à 40 cm du haut du boîtier.

8 Bobine et aimant


La bobine comporte 200 spires, de fil de cuivre fin, émaillé, bobinées à la main sur un support découpé à la pince coupante dans une feuille d'aluminium, de dimensions environ 2 x 2 cm et de 1 cm de profondeur. Le support de la bobine et le détecteur photoélectrique sont vissés avec des boulons en laiton, sur une plaque de matière plastique rigide, de récupération. Cette plaque est vissée à travers le fond du boîtier à deux petites plaques de 2 x 2 cm environ. Les trous de passage à travers le boîtier sont assez larges, pour permettre un déplacement de 1 cm environ de la plaque support, ceci afin de mettre la fourche optique en bonne place, malgré l'allongement du fil Nylon.
L'aimant est un morceau de petite aiguille aimantée en ticonal, fournie par la firme Jeulin.

Bobine, aimant (invisible), palette, système photoélectrique

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9 Électronique


Elle est décrite dans le mémoire à la page précédente de ce chapitre. Elle est soudée sur un circuit imprimé, vissé à l'aide de boulons en laiton, à l'arrière de la boîte contenant le montage. Vérifiez bien la position du circuit pour qu'il ne gêne pas l'approche au plus près des masses extérieures M, et pour que le réglage du potentiomètre soit possible.

10 Masses extérieures M et leur support


puce Vous pouvez dans un premier temps les poser en bonne place sur deux planches à dessin calées par des livres. Des catalogues de chimie par exemple. Peu de livres de philosophie se prêtent à cet usage. Montaigne peut-être.
Cela présente plusieurs inconvénients : C'est fatigant, lassant même ; l'approche des manipulateurs portant les masses perturbe la mesure ; le plancher peut se déformer, basculer, ce qui conduit à douter des résultats.
Nous avons réalisé une espèce de tabouret assez large, 58 cm, pour ne pas toucher le boîtier de mesure, mais pas trop profond, 20,5 cm, pour que les masses M puissent se déplacer correctement. Il laisse 8 cm au-dessus du boîtier pour autoriser la torsion du fil, par son support. Un bras rotatif en bois supporte les deux masses M de 20 kg par des tirants en aluminium. Sa rotation est limitée par des butées. La rotation est commandée à distance par une baguette en bois. Ce montage est en fait très proche de celui de Cavendish. Le palier supportant la planche tournante a été réalisé en matière plastique par un professionnel, Jean Bruno Landry, que nous remercions au passage. Il permet de limiter les frottements.
Un défaut que nous n'avions pas prévu est que lors de la rotation, les masses se mettent à balancer, sous l'effet de "la force centrifuge". Une butée doit donc les arrêter pour qu'elles s'approchent au plus près du boîtier, sans jamais le heurter. Ces butées sont placées en bas, sur les traverses qui rigidifient le tabouret et bloquent les tirants supportant les masses.
Il aurait peut-être été plus astucieux de réaliser un support tournant passant sous le boîtier. Mais le nôtre s'est cassé au premier essai.

11 Étalonnage du système de mesure


Nous ouvrons le boîtier, en enlevant le panneau avant du bas. Nous fixons sur la palette liée au fléau mobile un fil rigide (fil de cuivre). Dans un premier temps, nous avions employé du fil Nylon, dont la souplesse a complètement faussé les résultats. Nous fixons sur le boîtier, à l'aide d'un serre joints (peu importe qu'il soit ou non magnétique), une règle d'écolier et nous faisons passer le fil de cuivre par le trou de la règle. Nous intercalons entre la masse mobile m, du côté du détecteur, et la règle, un tout petit bloc de mousse qui fait ressort et qui la pousse vers l'intérieur. Nous tirons le fil à l'aide d'un palmer. Pour cela, nous avons bricolé un petit capuchon appuyé sur la tige du palmer par un élastique tendu, empêché de tourner, et attaché au fil de cuivre.
Nous relevons la tension de sortie du phototransistor en fonction de la position indiquée par le palmer. Un comparateur serait sans doute plus pratique.
Sur la photographie de la page 2, où notre groupe se présente, vous pouvez voir le palmer, au cours de la mesure. Lorsque cette photographie a été réalisée, les masses mobiles m étaient beaucoup plus petites et nous pouvions les pousser à l'aide du palmer.

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12 Réglages


Posez le boîtier à plat, passez le fil de Nylon, attachez le en partie haute, laissez le libre en bas, car il va tellement s'allonger qu'il vous faudra le tendre après seulement. Fixez le fléau au fil, en prévoyant un allongement de 2 cm (fil de pêche de 35 / 100 de mm, 2 masses m de 1 050 g). Serrez fort les plaques de blocage du fil sur le fléau (tournevis et petite clé plate). Redressez le boîtier avec précautions, en plaçant une main sous le fléau pour le cas où le fil Nylon casserait.
Calmez les oscillations à la main, puis tournez le support supérieur du fil Nylon, pour que le fléau n'ait ni tendance à entrer, ni à sortir (il faut que la palette vienne au milieu du faisceau lumineux du système optique). La première fois, vous effectuerez 10 tours, puis vous vous rapprocherez de la bonne valeur par dichotomie. Faites cela en mettant en service l'asservissement et en observant à l'oscilloscope, si possible à mémoire la tension de sortie de l'amplificateur n° 2. Lorsque tout sera au point, celui-ci pourra prendre le fléau sous contrôle. Soyez patients, le système d'amortissement mesurant la vitesse de variation de la tension, ne fonctionne donc pas lorsque l'électronique est saturée.
Lorsque le fléau passe sous contrôle, vous observez des oscillations amorties. Lorsque leur amplitude est devenue assez faible, vous pouvez régler le potentiomètre du dernier amplificateur.
 

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