Cours de Terminale S, et option de spécialité, première page

Page modifiée le 14 / 11 / 2003
Le lecteur pourra aussi consulter l'ouvrage écrit par l'auteur de ce site, "Terminale S, Physique spécialité", aux Éditions Ellipses, qui concerne l'ancien programme valable jusqu'à Juin 2002.
0 Sommaire
1 Évolution temporelle des systèmes, introduction
2 Ondes mécaniques progressives
3 Ondes progressives mécaniques périodiques
4 Quelques propriétés de la lumière
5 Décroissance radioactive, mode d'emploi simplifié du logiciel NuBase
6 Noyaux, masse, énergie. Mode d'emploi simplifié du logiciel Nucleus.exe et de la base de données Nubase

0 Sommaire

Physique

1. Évolution temporelle des systèmes, introduction
2. Ondes mécaniques progressives
3. Ondes progressives mécaniques périodiques
4. Quelques propriétés de la lumière
5. Décroissance radioactive
6. Noyaux, masse, énergie
Évolution des systèmes électriques
7. Condensateur, le dipôle R C
8. Bobine, le dipôle R L
9 Oscillations libres dans un circuit RLC série
Évolution temporelle des systèmes mécaniques
10 La mécanique de Newton
11 Étude de cas, mouvements plans : Étude de la chute d'une balle, lâchée par un cycliste, dans 2 référentiels différents, étude du mouvement plan d'un projectile dans un champ de pesanteur uniforme, étude d'un mouvement circulaire uniforme, étude du mouvement des satellites et planètes, méthode d'Euler
12 Systèmes oscillants
13 Aspects énergétiques
14 L'atome et la mécanique de Newton : ouverture au monde quantique

Chimie

1. Les questions qui se posent au chimiste
A - La transformation d'un système chimique est-elle toujours rapide ?
2. Transformations rapides ou lentes
3. Suivi temporel d'une transformation chimique
4. Quelle interprétation donner au niveau microscopique ?
B - La transformation d'un système chimique est-elle toujours totale ?
5. Une transformation chimique n'est pas toujours totale et la réaction a lieu dans les deux sens
6. État d'équilibre d'un système, quotient de réaction, constante d'équilibre
7. Transformations associées à des réactions acido-basiques en solution aqueuse, constante d'acidité d'un couple acide / base
C - Le sens "spontané" d'évolution d'un système est-il prévisible ?
   Le sens d'évolution d'un système chimique peut-il être inversé ?
8 Un système chimique évolue spontanément vers l'état d'équilibre
9 Les piles, dispositifs mettant en jeu des transformations spontanées permettant de récupérer de l'énergie
10 Exemples de transformations forcées
D - Comment le chimiste contrôle-t-il les transformations de la matière ?
11 Les réactions d'estérification et d'hydrolyse
12 Des exemples de contrôle de l'évolution de systèmes chimiques pris dans l'industrie chimique et dans les sciences de la vie

Spécialité Physique

Produire des images, observer
1. Formation des images, lentilles minces et miroirs convergents
2. Le microscope
3. La lunette astronomique et le télescope
Produire des sons, écouter
4. Production d'un son par un instrument de musique
5. Modes de vibration
6. Interprétation ondulatoire
7. Acoustique musicale et physique des sons
Produire des signaux, communiquer
8. Les ondes électromagnétiques, support de choix pour transmettre des informations
9. Modulation d'amplitude
10. Réalisation d'un dispositif permettant de recevoir une émission radio en modulation d'amplitude


// Note : Le titre de chaque leçon est suivi du nombre d'heures classe entière et du nombre de séances de travaux pratiques conseillé par le programme officiel.

1. Évolution temporelle des systèmes, introduction

1 TP.

1.0. Objectifs


Il s'agit de faire comprendre progressivement comment le physicien ou la physicienne développe son approche de la réalité :

Matériel nécessaire (1 TP) :

1.1. Expériences avec la bobine de rail


// Il s'agit d'une spirale en acier, de section rectangulaire, qui sert, si je ne m'abuse, à fabriquer les segments de moteurs à explosion.

Observez des oscillations transversales et longitudinales. Ont-elles les mêmes célérités ? La célérité change-t-elle si on tend le ressort ? Évaluez la pertinence de vos mesures (moyenne, écart-type) et de vos conclusions.

1.2. Étude d'une simulation d'ondes sismiques


Cette étude sera l'occasion d'utiliser un oscilloscope numérique, puisque cela figure dans les compétences exigibles du baccalauréat expérimental.

1.2.1. Montage


Nous employons comme capteur, des buzzers piézo-électriques. Deux buzzers sont plaqués à chaque extrémité d'une barre longue d'environ 1 mètre. Ils sont serrés à l'aide d'un simple élastique. Ces buzzers sont raccordés aux deux entrées d'un oscilloscope numérique. Une extrémité de la barre est frappée à l'aide d'une règle à section carrée en aluminium .
La barre peut être constituée de divers matériaux, bois (chutes de frisette en sapin), panneau aggloméré, acier (banc d'optique retourné)...

A propos des buzzers : Achetez des buzzers (HPE 127 ou 227) sans oscillateur intégré (ce sont ces composants qui servent à faire Bip à tout propos, dans beaucoup d'appareils, ordinateurs, montres, multimètres, chronomètres...). Ce sont des disques métalliques sur lesquels est déposé un matériau piézo-électrique. Ils ont des propriétés bien curieuses : Ils travaillent par flexion de la lame métallique ; leur tension de sortie est limitée à - ou + 15 V, ce qui est sage, en cas de choc involontaire. Un cristal piézo-électrique d'allume gaz délivre lui des milliers de volts, ce qui ne serait guère apprécié de l'électronique. Une surcharge de 400 g donne environ 10 V. Mais cette tension chute rapidement, par décharge à travers l'appareil de mesure. Ils sont très sensibles à la température. Vous trouverez d'autres idées de montages, dans un ancien ouvrage de l'auteur de ce site : "Nouveaux programmes de Physique, classe de seconde, avec fiches de travaux pratiques" CNDP, CRDP de Franche-Comté. 1994. Il s'agit en fait des programmes de la précédente réforme.
Vous pouvez aussi employer les buzzers Electrome qui servaient à l'étude des sons dans l'ancien programme de seconde.

1.2.2. Réglages de l'oscilloscope :

Vous trouverez, en bas de cette page, des indications complémentaires pour vous faciliter l'usage des oscilloscopes numériques Tektronix.


Les indications suivantes concernent les oscilloscopes de marque Tektronix, des buzzers Electrome et des barres en bois sec, ou en acier de plus de 1,2 mètre de long. Les réglages indiqués en gras sont impératifs, les autres servent à tester que l'oscilloscope n'a pas été totalement déréglé précédemment.

Le bouton Run / Stop sert à placer l'oscilloscope en attente d'acquisition.
Le bouton curseur sert à placer les curseurs ; ensuite, il faut choisir leur type : Temps. L'écart en secondes entre les 2 curseurs est alors automatiquement affiché. Vous pouvez zoomer, en augmentant la vitesse de balayage, une fois l'acquisition réalisée.

1.2.3. Questions :

1.2.4. Quelques résultats personnels :


1,2 m de bois, vibration transversale, Dt = 250 ms, v = 4800 m s -1 ;
1,2 m d'acier (ou de fer ? ), vibration transversale, Dt = 190 ms, v = 6300 m s -1.
Dans le sol de la classe, j'ai personnellement trouvé (avec de très grandes fluctuations) 3500 m s -1 dans la direction des poutrelles et 1800 m s -1 dans la direction perpendiculaire des hourdis.

1.3. Chute d'une gomme dans l'air

1.3.1. Mesures


Lancez le logiciel liravi (Lire Avi, disponible gratuitement sur ce site) ou tout autre capable de lire un fichier Avi. Ouvrez le fichier chutePoint.avi. Il représente la chute d'une gomme, filmée par notre caméra vidéo. Étalonnez le logiciel de mesure. Relevez les positions successives de la gomme et transférez-les dans Excel.

1.3.2. Traitement des mesures


Représentez graphiquement :

1.3.3. Interprétez les résultats


Pour cela, voici quelques pistes :

1.3.4. Rédigez un compte rendu de votre travail


Lors de la prochaine interrogation orale, il vous sera demandé de résumer le contenu de vos travaux.

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2. Ondes mécaniques progressives

Avec les deux leçons suivantes (Ondes progressives mécaniques périodiques, et  Quelques propriétés de la lumière),  9 heures classe entière et 2 TP.

2.1. Exemples


Pierre jetée dans l'eau, que se passe-t-il ?
Bobine de rail, rappelez vos constatations.
Corde tendue, la célérité dépend-elle de la tension ? (Expérience qualitative de cours).
Cuve à ondes.

2.2. Définition d'une onde mécanique


On appelle onde mécanique le phénomène de propagation d'une perturbation dans un milieu, sans transport de matière.

2.3. Propriétés des ondes mécaniques


Une onde se propage, à partir d'une source ponctuelle, dans toutes les directions qui lui sont offertes.

// Note aux professeurs : Je ne suis pas personnellement d'accord avec l'affirmation du programme officiel qui omet que la source doit être ponctuelle : Si on jette une pierre dans l'eau, c'est effectivement vrai, mais la source est quasi ponctuelle. Si la source est large (par rapport à la longueur d'onde qui sera abordée à la leçon suivante), elle peut émettre une onde directive. C'est le vieux débat de l'ancien programme de seconde qui resurgit, à l'envers. L'ancien programme décrétait les ultrasons directifs, contrairement aux sons audibles, alors que la seule différence réside dans la taille relative de la surface émettrice, par rapport à la longueur d'onde. Pour rendre un son audible directif, il faut augmenter la taille du haut parleur, ou combiner convenablement plusieurs haut parleurs ; c'est ce qui se fait dans les concerts de plein air, avec les châteaux d'enceintes acoustiques.
Mais le contraire d'une déclaration fausse n'est pas  forcément juste ; on sait réaliser des sources d'ondes directives (échographie, lithotriteur ou lithotripteur, laser), et en tout cas qui n'émettent pas vers l'arrière, même si on peut chipoter sur le phénomène de diffraction.

La perturbation se transmet de proche en proche ; il y a transfert d'énergie, sans transport de matière.

La célérité d'une onde (vitesse de propagation de la perturbation) est une propriété du milieu dans lequel elle se propage.

Deux ondes peuvent se croiser sans se perturber.

Cette dernière propriété peut être observée à la surface de l'eau, en y jetant 2 pierres, ou sur la cuve à ondes, en faisant réfléchir une onde "plane" sur un "miroir" incliné par rapport à la direction de propagation et en s'arrangeant pour que l'onde réfléchie se sépare bien de l'onde incidente.

// Note : Cette propriété suppose la linéarité du milieu de propagation.

2.4. Onde progressive à une dimension


// Note : Nous supposons le milieu non dispersif, ce qui permet à l'onde de se propager sans changer de forme ; nous supposons de plus qu'il n'y a pas d'atténuation.

Étudions une perturbation qui se propage le long d'une corde. Nous dirons qu'il s'agit d'une onde progressive (elle avance le long de la corde), à une dimension.

Soit un point M de la corde. Nous savons de quel point de la corde il s'agit, dès que son abscisse x est connue. La perturbation p en ce point M dépend de la date t. Cette perturbation p, à la même date, n'est pas la même en un point M' situé plus loin sur la corde, dans le sens de propagation.
à t égale, p(M) est différent de p(M').

La valeur de la perturbation dépend donc à la fois de la date t et de la position x.

Si le signal ne se déforme pas, la perturbation en M' est en retard par rapport à la perturbation en M.
P(M') à t' égale p(M) à t, avec t' > t.

Nous pouvons écrire t' = t + t,
où  t est le retard, avec  t = MM' / v
v étant la célérité de l'onde.
 

2.5. Ondes transversales ou longitudinales


Une onde est longitudinale si la perturbation et la propagation ont même direction ;
une onde est transversale si la perturbation a une direction perpendiculaire à celle de la propagation.
 

2.6. Travail pratique, mesure du retard d'une salve d'ultrasons (1 TP)

2.6.1. Matériel nécessaire

2.6.2. Objectifs

Vous devrez Lorsque vous maîtriserez parfaitement la manipulation de l'émetteur à ultrasons (durée de la salve...) et de l'oscilloscope, vous pourrez effectuer des recherches sur les points suivants : // Note : Si le signal que vous recevez est parasité, branchez une résistance de 10 kW en parallèle sur le récepteur d'ultrasons.

2.7. Exercices


Sur le Bordas.
Page 33 et suivantes, exercices 17, 19, 20, 22, 23, 28, 30 (niveau Bac).

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3. Ondes progressives mécaniques périodiques


// Note : Cette séquence pose un petit problème : Normalement, avec la précédente et la suivante, les élèves ne doivent avoir que deux séances de travaux pratiques. Nous avons donc essayé d'alléger le contenu. Ceci étant, beaucoup de notions fondamentales de physique sont abordées ici, et il faut y consacrer le temps qu'elles méritent.

3.1. Premières expériences


La cuve à ondes permet des expériences très convaincantes

3.2. Conclusions


Une onde progressive sinusoïdale présente

T se mesure en seconde, f en hertz, l en m.
La longueur d'onde l est la distance parcourue par l'onde en une période, l = v . T.
Remarquez que cette relation est homogène : m = m . s-1 . s.
Ces propriétés sont aussi vraies pour une onde progressive non sinusoïdale.

3.3. Expériences de diffraction


Montrez sur la cuve à ondes, la diffraction d'ondes linéaire et circulaire par un trou ;
montrez l'influence de la largeur du trou,
à largeur du trou égale, montrez que plus la longueur d'onde est grande, plus l'angle de diffraction est grand, et que la grandeur caractéristique est la longueur d'onde.
faites remarquer que l'onde diffractée a même longueur d'onde que l'onde incidente, et donc même fréquence ;
montrez la diffraction par un bord d'écran et par un obstacle.
Demandez aux élèves de se remémorer une expérience de seconde, utilisant la diffraction.

3.4. Conclusion


La diffraction est un écart à la loi de propagation rectiligne d'une onde ;
elle se manifeste si les dimensions d'une ouverture, ou d'un obstacle sont du même ordre de grandeur que la longueur d'onde.
La diffraction est un phénomène caractéristique des ondes.

// Veuillez noter que le programme officiel n'évoque pas la propagation rectiligne.
// La phrase : "elle se manifeste si les dimensions d'une ouverture, ou d'un obstacle sont du même ordre de grandeur que la longueur d'onde" est conforme au programme officiel. Elle est fortement contestable. La diffraction se manifeste toujours. Sur la cuve à ondes, de faibles dimensions, elle n'est notable que dans le cas évoqué. Lorsque l'ouverture a une taille de l'ordre de l, le faisceau diffracte selon un angle important. En optique, où les distances d'observation sont souvent considérables par rapport à l, elle se manifeste même pour des ouvertures plusieurs milliers de fois plus grandes que l. Consultez à ce sujet notre sujet d'Olympiades de la Physique : "Correction de l'aberration chromatique d'une lentille réfractive par une lentille diffractive".

3.5. Expériences de dispersion


Sur la cuve à ondes, avec une faible hauteur d'eau, faites observer que la célérité de l'onde dépend de sa fréquence (Cela sera l'objet de la deuxième partie du travail pratique). Essayez de mettre en évidence l'effet d'un dioptre, déviant différemment les ondes rectilignes selon leur fréquence.

Demandez aux élèves d'imaginer ce qu'il advient d'un signal qui se propage dans un milieu dispersif. Comment corriger cette dispersion si un signal se propage le long d'une très longue fibre optique ?

3.6. Conclusion


Si la vitesse de propagation d'une onde dépend de sa fréquence, on parle de dispersion. Le milieu est alors dispersif.

3.7. Expériences avec les ultrasons

3.7.1. Matériel nécessaire


Pour chaque groupe de deux élèves :

3.7.2. Problèmes posés par cette manipulation (à l'usage des professeurs et des étudiants préparant le CAPES de Physique Chimie)


Ce travail pratique n'est pas aussi simple à interpréter que ce que pourrait faire croire une analyse superficielle. Si vous n'êtes pas convaincu de cela, modifiez le montage en plaçant l'émetteur raccordé à la voie 1, à droite ; ou bien laissez-le à gauche, et synchronisez sur la voie 2. En fait, la courbe 2 ne se déplace dans le même sens que le récepteur, que si les bonnes conventions, liées à notre manière d'écrire, de gauche à droite, sont respectées.

De plus, le déplacement sur l'écran n'a pas la  valeur du déplacement du capteur. Enfin, tout ce qu'on observe est lié à la synchronisation de l'oscilloscope. L'intérêt de cette expérience est de faire à nouveau manipuler l'oscilloscope.

Essayez de refaire la manipulation avec un oscilloscope numérique, en mode monocoup ; l'interprétation sera moins simple, mais sans doute plus proche de la réalité physique.

3.7.3. Mesures


Alimentez l'émetteur ultrasonore, mesurez sur l'entrée 1 de l'oscilloscope, la tension appliquée à l'émetteur ; réglez la synchronisation de l'oscilloscope sur la voie 1.
Raccordez le récepteur sur la voie 2.
Respectez impérativement l'ordre logique de branchement : émetteur à gauche, récepteur à droite.
Mesurez la période des ultrasons, calculez leur fréquence, mesurez leur longueur d'onde. Sachant que leur célérité est de 340 m.s-1, la relation donnant l est-elle vérifiée ?
Comparez la taille de l'émetteur d'ultrasons et la longueur d'onde ; Le phénomène de diffraction doit-il apparaître ? Si oui, montrez-le. Proposez une méthode permettant avec des émetteurs identiques à celui dont vous disposez de réaliser une onde plane, une onde sphérique convergente.

3.8. Mise en évidence de la dispersion d'une onde et de ses conséquences


Vous trouverez dans le chapitre logiciel, tout ce qu'il faut pour cela : Chargez le logiciel LireAvi (lireavi_z_.exe) qui lit aussi les images fixes au format Bitmap, ou Jpeg. Chargez les photographies de la cuve à ondes et le texte du travail pratique (dispers.exe). Dans le logiciel LireAvi, ouvrez le texte du travail pratique dans le dossier Dispersion ; faites ce qui est demandé.
A titre d'information, voici une version de ce texte (peut-être pas la plus récente) :

Travail pratique  Étude de la dispersion des ondes.

Nous nous proposons d'étudier la propagation d'ondes linéaires, à la surface d'une cuve à ondes. Pour cela, nous disposons de 6 images fixes, nommées ondeP1, à ondeP6, rangées dans le sous dossier ...\Physique\LireAvi\Images.

Ces enregistrements au format compressé Jpeg, peuvent être lus par de nombreux logiciels de dessin, ainsi que par le logiciel Lire Avi, capable d'afficher les images de fichiers aux formats AVI, Bitmap et Jpeg, et de mesurer la position des points indiqués par un clic souris.

Les 6 enregistrements, ondeP1, à ondeP6 ont été réalisés de la manière suivante

Un petit moteur actionnant une pompe, crée une perturbation linéaire, périodique, à la surface d'une cuve à onde. Cette perturbation se propage d'abord dans une "grande" profondeur d'eau (environ 6 mm), puis arrive en biais sur une plaque transparente, qui réduit la hauteur d'eau à moins de 2 mm.

La fréquence de l'onde, est mesurée à l'aide d'une photodiode, reliée à un oscilloscope numérique, et qui détecte les variations de luminosité dues au passage des crêtes brillantes et des creux sombres. Lorsque la fréquence devient relativement élevée (ondeP6), c'est à dire lorsque les crêtes des ondes se rapprochent tellement que la photodiode ne peut plus distinguer des maxima et des minima de luminosité, le stroboscope est mis en service, réglé exactement à la fréquence du générateur, et la photodiode détecte les éclairs du stroboscope. La fréquence correcte F du stroboscope est la fréquence maximale donnant une fixité apparente des ondes, avec une longueur d'onde correcte. A la fréquence 2 F, les ondes semblent fixes, mais leur longueur d'onde semble divisée par deux.

Les fréquences correspondant aux enregistrements ondeP1, à ondeP6 sont respectivement
6,99 Hz ; 8,62 Hz ; 11, 43 Hz ; 16, 4 Hz ; 21,1 Hz ; 34, 2 Hz.

Une règle en aluminium, à section carrée, longue de 17 cm, est posée dans la cuve, à droite du générateur d'ondes, pour permettre l'étalonnage.

Les images ont été traitées dans un logiciel de dessin, de manière à augmenter leur contraste, en ajoutant de la couleur.

Vous devrez répondre aux questions suivantes

Mesurez la longueur d'onde, et calculez la célérité, pour les 6 fréquences proposées, dans l'eau de "grande" profondeur et dans l'eau de faible profondeur.

La célérité dépend-elle de la fréquence ? Comment s'appelle ce phénomène ?
Discutez vos résultats, en tenant compte notamment de la plus ou moins grande facilité de mesure de la fréquence du générateur d'ondes.

Lorsque l'onde change de milieu (passage de la "grande" à la faible profondeur), elle change de direction. Comment s'appelle ce phénomène ?

Mesurez ce changement de direction, pour les 6 fréquences proposées. Est-il constant ?
Trouvez un phénomène équivalent, dans un autre domaine de la physique. Quel nom porte-t-il ?
Si ce changement de direction n'est pas constant, à quoi l'attribuez-vous ?

Mes résultats personnels :
 
f en Hz 6,99 8,62 11,43 16,4 21,1 34,2
  l1 en m 0,0288 0,0226 0,0147 0,0101 0,00774 0,00527
  l2 en m 0,0133 0,0123 0,00938 0,0078 0,0063 0,00486
déviation en ° 19,9 19,3 15,7 11,3 10,4 5,7
v1 en m s-1 0,201 0,195 0,168 0,165 0,163 0,180
v2 en m s-1 0,093 0,106 0,107 0,128 0,133 0,166

Conclusion : Dans la partie "profonde" de la cuve, où la hauteur d'eau est d'environ 5 mm, la célérité est fonction décroissante de la fréquence, sauf pour le dernier point de mesure. Dans l'autre partie de hauteur d'eau environ 1 mm, la célérité est fonction croissante de la fréquence.
Vous trouverez une étude théorique complète dans les fiches de travaux pratiques Leybold ; vous pouvez aussi consulter l'article : LAGOUTE C. A propos des ondes de la cuve à ondes. BUP mars 2003, volume 852, p. 441-852.
La représentation habituellement employée est v = f (l), célérité en fonction de la longueur d'onde. Avec notre cuve à ondes, nous travaillons essentiellement dans les conditions qui donnent des rides capillaires. lC = 1,7 cm est appelée longueur d'onde capillaire. Pour l < lC nous obtenons des rides capillaires, pour lesquelles la célérité est fonction décroissante de la longueur d'onde.  Pour l > lC nous obtenons des ondes de gravité, pour lesquelles la célérité est fonction croissante de la longueur d'onde. Nos résultats expérimentaux correspondent assez bien aux calculs théoriques. Seule la valeur de la longueur d'onde capillaire est trouvée un peu différente (plus petite, aux alentours de 8 à 15 mm).

3.9. Exercices


Page 50 et suivantes, exercices : 13, 18, 23, 12 (à titre culturel), 15 (difficile).

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4. Quelques propriétés de la lumière


Matériel nécessaire :
Pour la diffraction : Laser et support, fente réglable et support, fentes de largeur connue et support, lampe de bureau basse tension.
Pour la dispersion : Projecteur de diapositives et support télescopique, pince 3 doigts et support de physique, pour tenir l'objectif du projecteur, condenseur à 2 lentilles (classique au laboratoire d'optique) et son support, fente réglable métallique et support, prisme classique et prisme à vision directe et leurs supports, grande plaque de bois sur laquelle sera fait le montage.

4.1. Diffraction de la lumière


Expérience de cours avec un laser, des fentes réglables, fixes de largeur connue, des trous.
Observez la symétrie de la figure obtenue. Pour une fente de largeur connue, notez la largeur de la fente, mesurez la distance fente écran et la taille de la figure de diffraction.

Expérience à faire par les élèves en classe entière ou chez eux : Placez l'un contre l'autre, à la verticale, deux crayons de papier ; regardez à travers la fente restant entre les deux crayons (vous profiterez du défaut des crayons en bois qui ne sont pas tout à fait droits, pour réaliser une fente de largeur variable selon la force de serrage). Observez par exemple les montants d'une fenêtre. Que se passe-t-il si vous écartez ou resserrez les crayons ?
Observez maintenant à travers la fente mise à l'horizontale.
Observez à travers une fente très étroite, une lampe de bureau à basse tension. Attention à ne pas vous brûler les yeux. Apercevez-vous des colorations ?
Observez des lampes de rue, la nuit, à travers un voilage.

Conclusions :


La lumière subit une diffraction, lorsqu'elle rencontre une ouverture de très petites dimensions.

La lumière peut donc être décrite comme une onde. On parle du modèle ondulatoire de la lumière.

Notez bien que nous n'avons pas dit que ce modèle rend compte de toutes les propriétés de la lumière !

4.2. Quelques autres propriétés


La lumière se propage dans le vide, à la célérité c.
La valeur exacte de c est 299 792 458 m. s-1.
Se comportant comme une onde, elle a une longueur d'onde dans le vide, l = c / n, où  n est la fréquence de l'onde.
l se mesure en mètre, c en mètre par seconde, et n en hertz. Les longueurs d'ondes de la lumière dans les autres milieux ne sont pas d'usage courant.
A chaque longueur d'onde de la lumière visible dans le vide correspond une couleur.

Vérifiez l'homogénéité de la relation précédente.

Vérifiez expérimentalement que dans le cas de la diffraction, la relation suivante est vérifiée :
 

q l / a

l est la longueur d'onde de la lumière dans le vide (très proche de la longueur d'onde dans l'air), a la largeur de la fente, ou l'épaisseur du fil, et q l'écart angulaire entre le milieu de la frange centrale et la première extinction.
Vérifiez l'homogénéité de la relation précédente.

Le vide est-il dispersif ?

4.3. Dispersion de la lumière

4.3.1. Expérience, spectre de la lumière blanche.


// Note au professeur : Il existe de nombreux montages de spectroscopie. En voici un qui donne de beaux spectres, lumineux et purs. Il vous demandera un peu d'entraînement, mais vous aurez peut-être le plaisir d'entendre dans votre dos un élève dire à voix basse à son voisin : "Il est plus grand que l'année dernière.". Comme dit une publicité, à tout âge, les hommes ont éprouvé le besoin de mesurer leurs armes.

Faites le montage suivant sur une plaque de bois ; ainsi, vous pourrez le tourner en bloc, pour envoyer le spectre au bon endroit.

Les prismes à vision directe sont plus dispersifs, mais l'interprétation de ce qui se passe physiquement dedans n'est pas évidente à ce stade de l'enseignement.

Voici un spectre donné par un prisme, approximativement représenté. Notez que visuellement, les trois bandes rouge, verte et bleue, ne sont pas de la même largeur (un réseau donne 3 bandes de même largeur) et que, si le montage est bien réglé, la bande jaune orange apparaît très étroite.

Longueur d'onde en nanomètre (nm) dans le vide
10
400
480
550

600
100 m
800 nm

U V
        I R
7,5
3 . 1016 Hz
5 3,8
3 . 1012 Hz
Fréquence de l'onde en 1014 Hz

4.3.2. Interprétation


Par analogie avec l'expérience sur la cuve à ondes (si elle a donné des résultats convaincants), on peut tirer l'interprétation suivante :

Il est aussi possible de s'appuyer sur la loi de la réfraction de Snell-Descartes étudiée en première, n1 . sin i1 = n2 . sin i2
Donc n change selon la couleur, ou la fréquence.

Les milieux matériels sont (plus ou moins) dispersifs pour la lumière.
 

4.4. Indice de réfraction d'un milieu matériel transparent


Par définition, l'indice n de réfraction d'un milieu transparent est le rapport de la célérité c de la lumière dans le vide, et de la célérité V de la lumière dans le milieu considéré.

n = c / V

n est une grandeur sans dimensions.

Remarque : n est supérieur ou égal à 1, V est inférieure ou égale à c. La relation est donc facile à retrouver sans erreur.

Si un milieu est dispersif, cela signifie que V dépend de la fréquence de l'onde lumineuse, donc que n dépend de la longueur d'onde de la lumière dans le vide.

Exercice : Trouvez l'indice du vide.
 
 

Quelques valeurs d'indice
Milieu matériel Indice de réfraction Célérité de la lumière, en m . s-1
air 1,0003 3 . 108
eau 1,33
verre 1,5 à 1,8
plexiglas â 1,5 2 . 108
diamant 2,4

Exercices : Recherchez des noms de matériaux transparents très dispersifs ou peu dispersifs.

Pages 70 et suivantes : Exercices 11, 13, 19, 24 (Ajoutez : "Dans quel milieu sont mesurées les longueurs d'onde indiquées, pourquoi ?"), 26 (Type Bac ; ajoutez : "Critiquez l'énoncé").
 

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5. Décroissance radioactive

Avec la leçon suivante  (Noyaux, masse, énergie),  7 heures classe entière et 2 TP.

5.1. Sources d'informations


Vous pourrez consulter votre livre de cours, ainsi qu'une base de données disponible sur Internet. Recherchez dans Google le mot clé nubase. Voici une réponse utile : http://www-csnsm.in2p3.fr/AMDC/web/nubase_fr.html
Vous y trouverez un fichier au format ASCII, des exécutables que vous pourrez installer sur votre PC et même des animations Java.

Voici, à titre indicatif, la fenêtre d'accueil interactive, du logiciel exécutable nucleus.exe, fourni dans nucleus.zip :

Tableau des nucléides

Ce logiciel peut être complété par nucwav.exe, fourni dans nucwav.zip, qui ajoute des commentaires sonores sur les familles radioactives. Il suffit que les 2 exécutables soient décompressés dans le même dossier.

Vous pouvez l'installer en copiant dans un dossier à votre convenance, les fichiers nucleus.zip et nucwav.zip, et en les décompressant sur place à l'aide de WinZip, ou d'un décompresseur téléchargeable en même temps, nommé unzip.exe et qui vous rappellera le bon vieux temps du DOS et de ses lignes de commande.
Par exemple, si tout est rangé dans C:\Programmes\Nucleaire, faites Démarrer | Exécuter | Parcourir, trouvez unzip.exe, puis faites Ouvrir, puis modifiez la ligne de commande en
C:\Programmes\Nucleaire\unzip -d nucleus (et à la fois suivante : C:\Programmes\Nucleaire\unzip -d nucwav)
et enfin, Validez.
Si rien ne marche, vérifiez qu'il n'y a pas de faute de frappe et enfin, vérifiez les noms de dossiers. L'espace de Program Files n'est pas accepté !!!
Les 2 méthodes donnent le même résultat. L'ensemble du dossier peut être déplacé ou renommé. Créez une icône de raccourci sur le bureau, pour l'exécutable nucleus, uniquement.
Mode d'emploi simplifié .

5.2. Composition d'un noyau


Vous savez qu'un atome comporte :

Le nombre de nucléons est noté A ; le nombre de charge, ou nombre de protons, ou encore numéro atomique, se note Z. Le noyau d'un atome de l'élément X, comportant Z protons, A nucléons et donc A - Z neutrons, se note :
A
 
 
X
Z
 
Vous avez vu en classe de première que la cohésion du noyau est due à l'interaction forte.

L'atome étant neutre comporte aussi Z électrons. Ce numéro atomique Z caractérise l'élément chimique. Tous les atomes et tous les ions d'un même élément ont le même numéro atomique, donc le même nombre de protons.

La masse d'un atome, d'un noyau, d'un nucléon s'exprime en kilogramme ; elle peut aussi s'exprimer en unité de masse atomique.
Par définition, l'unité de masse atomique (symbole u) est le douzième de la masse d'un atome de carbone 12.

1 u = 1,660 540 2 . 10-27 kg.

Quelques valeurs numériques :
 
masse en u masse approchée en kg charge approchée en C
proton 1,007 270 023 1,67 . 10-27 + 1,6 . 10-19
neutron 1,008 665 842 1,67 . 10-27 0
électron 0,000 548 576 0,9 . 10-30 - 1,6 . 10-19

5.3. Isotopie


Définition : On appelle noyaux isotopes des noyaux qui possèdent le même nombre de protons, mais diffèrent par leur nombre de neutrons.

Des atomes isotopes possédant le même nombre de protons, possèdent donc le même cortège électronique ; ils ont les mêmes propriétés chimiques. Un élément chimique est donc constitué d'un mélange d'isotopes (mélange de nucléides).

5.4. La radioactivité


Elle a été découverte par hasard, en 1896, par le Français, Henri Becquerel.

Un noyau radioactif est un noyau instable, qui se désintègre spontanément

Les particules a sont des ions hélium totalement ionisés
4
  2 +
 
He
2
 
Ils sont éjectés à environ 20 000 km . s-1 et sont arrêtés par une simple feuille de papier ; ils présentent cependant un grand danger, s'ils sont émis par une substance radioactive ingérée, car très ionisants.

Les particules b-sont des électrons.
Ils sont émis à une vitesse proche de c, possèdent une très grande énergie et sont arrêtés par une plaque d'aluminium. Il ne s'agit pas des électrons du cortège électronique.

Les particules b+sont des positons, antiparticule de l'électron.
Ils ont même masse que l'électron et une charge opposée. Un positon et un électron qui se rencontrent s'annihilent en produisant un rayonnement g. On peut dire positon ou positron.

Le rayonnement gest un rayonnement électromagnétique, de très haute fréquence, très courte longueur d'onde (10-4 nm) et très grande énergie. Il est absorbé par une forte épaisseur de béton ou de plomb.

5.5. Stabilité des noyaux


Sur les 350 noyaux naturels, 290 sont stables et gardent indéfiniment la même structure, 60 sont instables donc radioactifs ; les noyaux artificiels sont presque tous radioactifs.

Sur la figure en tête de cette leçon, les noyaux connus sont représentés dans un graphique Z = f (N), où le nombre de protons Z est selon l'axe des ordonnées, et le nombre de neutrons N = A - Z, selon l'axe des abscisses.
En noir sont représentés les noyaux stables ; ils forment une "vallée de stabilité" qui suit la droite Z = N, jusqu'à Z = 20, puis passe au-dessous, pour Z > 20.

Attention, la représentation inverse N = f (Z) est aussi employée ; la "vallée de stabilité" passe donc alors au-dessus de N = Z.
 

5.6. Lois de conservation, équation d'une réaction nucléaire

// Notez que cette loi ne s'applique pas si un proton rencontre un antiproton ; mais cela ne peut se produire ici.

Appliquons ces lois dans les trois cas :

Conclusion : Au-dessous de la vallée de stabilité, les noyaux trop riches en neutrons (ou trop pauvres en protons) se désintègrent en émettant un rayonnement b-.
Au-dessus de la vallée de stabilité, les noyaux trop pauvres en neutrons (ou trop riches en protons) se désintègrent en émettant un rayonnement a, ou b+.
Dans certains cas, plusieurs désintégrations (transmutations) successives sont nécessaires pour parvenir à la vallée de stabilité : On parle alors de famille radioactive.

Voici trois exemples conduisant tous au plomb 207 :

Retour au plomb 207

Exercice 1 : Faites correspondre les 3 flèches aux différents types de radioactivité.
Exercice 2 : Recherchez dans le logiciel Nucleus.exe, Nubase, le noyau fils du carbone 14 et la famille radioactive de l'uranium 235.

5.7. Loi de décroissance


Nous allons adopter la démarche suivante : premièrement, nous allons admettre une hypothèse sur la désintégration. Sans en faire la démonstration mathématique, nous admettrons une conséquence de cette hypothèse, conséquence que nous vérifierons expérimentalement, de manière approchée bien sur.  A partir de tout cela, nous démontrerons la loi de décroissance.

Veuillez noter que tous les raisonnements qui suivent supposent que nous employons une seule espèce de substance radioactive.

5.7.1. Hypothèse : La désintégration radioactive a un caractère aléatoire


Il est impossible de prédire l'instant précis de la désintégration d'un noyau. Un noyau atomique n'a pas "d'âge". Il est impossible de discerner des atomes identiques. La désintégration d'un noyau est un phénomène individuel, sans effet sur les autres noyaux.

Imaginez que vous placiez dans une boîte des atomes radioactifs non désintégrés, de fabrication ancienne, et dans une autre boîte la même quantité de matière d'atomes radioactifs du même isotope, de fabrication récente. Les 2 boîtes se comporteront identiquement. Si vous placez tous les atomes dans une seule boîte, vous n'aurez fait que doubler la quantité de matière.

5.7.2. Conséquences


A l'échelle de quelques atomes, il est donc impossible de prédire combien d'atomes se désintégreront pendant une seconde.

Par contre, si nous considérons un très grand nombre d'atomes, il devient possible d'estimer avec une précision raisonnable combien d'atomes se désintégreront pendant une seconde.

Si la désintégration radioactive a un caractère aléatoire, et si pendant toute la durée de l'expérience, le nombre total d'atomes non désintégrés N reste constant (ce qui veut dire qu'une très faible proportion d'atomes se désintègrent pendant la durée des mesures), une autre propriété, liée au caractère aléatoire de la désintégration, et que nous ne démontrerons pas apparaît :
Supposons que nous mesurions 100 fois de suite, le nombre d'atomes désintégrés en une seconde (ou en une autre durée quelconque). Nous ne trouverons pas toujours la même valeur, à cause du caractère aléatoire. Sur cette série de 100 mesures, nous pourrons calculer la valeur moyenne et l'écart-type. Si la désintégration a vraiment un caractère aléatoire, l'écart-type sera (quasiment) égal à la racine carrée de la valeur moyenne. Nous vérifierons cela en travaux pratiques.

// Attention : Ne confondez-pas cette valeur de N, avec un nombre de neutrons.
Nous allons maintenant démontrer la loi de décroissance.

5.7.3. Activité d'un échantillon radioactif


Par définition,

l'activité A d'un échantillon radioactif est numériquement égale au nombre moyen de désintégrations |DN| par unité de temps Dt.

A = |DN| / Dt

A se mesure en becquerel (symbole Bq), DN variation du nombre d'atomes pères est négative, d'où la valeur absolue, Dt se mesure en seconde.

Vous comprenez qu'il faut prendre la moyenne de |DN| puisque les valeurs successivement mesurées expérimentalement fluctuent. L'activité de l'échantillon diminuera progressivement, au fur et à mesure de la diminution du nombre d'atomes pères.

Quelques valeurs numériques :
 
eau de mer 10 Bq par litre
granit 1000 Bq par kilogramme 
corps humain  8000 Bq
Le rayonnement tellurique est dû aux nucléides 40K, U et Th et leurs descendants, notamment Ra. Le granit est riche en U et Th. Le radon 222Rn est émetteur a.

5.7.4. Démonstration de la loi de décroissance


Compte tenu des propriétés énoncées au paragraphe précédent, il apparaît que l'activité A d'un échantillon est proportionnelle au nombre de noyaux de l'échantillon :
A = l . N

//Notez qu'en posant ceci, nous faisons disparaître l'aspect aléatoire de la radioactivité.

Jusqu'ici, nous avions raisonné sur des expériences réalisées très rapidement, avec donc un nombre N n'évoluant pas ou très peu. En fait, N est fonction de la date t, de même donc que l'activité A. Par contre, l est une constante caractéristique de l'isotope. On l'appelle constante de radioactivité.

De tout cela, en imaginant que les durées de mesure tendent vers la valeur 0, nous déduisons l'expression :

- dN / dt = l . N, ou dN / dt = - l . N, ou encore dN(t) / dt = - l . N(t).

La dérivée de la fonction N(t) par rapport au temps est proportionnelle à cette même fonction N(t). Ceci est caractéristique de la fonction exponentielle.

Posons N(t) = N0 . e k.t ; il vient dN / dt = k . N0 . e k.t ; soit dN / dt = k . N.

Par identification, nous trouvons k = -l.
 
Donc le nombre N(t) de noyaux radioactifs, présents à la date t est donné par : N(t) = N0 . e - l . t ;
il est facile de vérifier que N0 est le nombre de noyaux présents à la date 0.

Le signe moins est caractéristique d'une décroissance du nombre de noyaux au cours du temps.

De ces diverses relations, il ressort que l se mesure en s-1 . Vous pouvez aussi remarquer que l'argument de la fonction exponentielle est obligatoirement sans dimensions.

5.7.5. Conséquences de la loi, constante de temps et temps (ou durée) de demi-vie


Par définition, la constante de temps t =l-1.
N(t) = N0 . e - l /l  = N . e -1 = N / e.

Le temps de demi-vie, t 1/2, est la durée au bout de laquelle il ne reste que la moitié du nombre de noyaux initial N0.
t 1/2 = ln (2) . t, ou encore t 1/2 = 0,69 . t.

Voici représenté en pourcentage de N0, le nombre de noyaux restant, en fonction de la date exprimée en demi-vie. Notez que t vaut un peu moins de 1,5 . t 1/2 (1,44 . t 1/2. en fait).

Loi de décroissance radioactive
 

5.7.6. Exemple numérique


L'iode 131 utilisé en scintigraphie a une demi-vie de 8,1 jour. On considère un échantillon de 10-12 mol. Calculons sa masse, son activité et le nombre d'atomes restant après 16,2 jours, puis 1 an. Un détecteur enregistrera-t-il toutes les réactions nucléaires, pourquoi ?

// Réponses : Le nombre N d'atomes contenus dans l'échantillon est N ou N0 = 6,02 . 1023 x 10-12 = 6,02 . 1011.
La masse de l'échantillon est de 0,131 x 10 . 10-12 = 1,31 . 10-10 kg. La demi-vie de 8,1 jour permet de calculer la constante de temps ; de t 1/2 = 0,69 . t, nous tirons t = 8,1 x 24 x 3600 / 0,69 = 1,01 . 106 s.
Nous en déduisons l = t-1 = 9,86 . 10-7 s-1. C'est la probabilité pour qu'un atome se désintègre en une seconde.

L'activité donnée par la relation , vaut A = 9,86 . 10-7. 6,02 . 1011 = 5,91. 105 s-1. Remarquez que cela signifie qu'il se produit en moyenne 600 000 désintégrations par seconde, avec un écart-type de (5,91. 105)1/2 ou 769 désintégrations, soit que le nombre de désintégrations mesuré chaque seconde ne s'écarte de la valeur théorique que d'environ 0,1 %. Notez aussi que, par définition,  l'écart-type est la racine carrée de la variance.

Après 16,2 jours, il restera 1/4 des atomes, soit 1,5 . 1011.
Après 1 an, soit 365 x 24 x 3600 secondes = 3,15 . 107 s, il en restera : N(t) = N0 . e - l . t, avec t = 3,15 . 107 s, soit
6,02 . 1011. x e-31,1 = 0,018 atome.
Ce dernier résultat signifie simplement que nous sommes sortis du cadre macroscopique, c'est à dire qu'il ne reste plus de matière radioactive.

Le détecteur n'enregistre pas toutes les désintégrations, car il a une fenêtre d'entrée limitée, et une efficacité inférieure à 100 %.

5.8. Applications et dangers de la radioactivité


Applications : Datation, radiothérapie, imagerie médicale, marquage de molécules pour la recherche en chimie, stérilisation.

Dangers : On parle d'irradiation si un organisme reçoit le rayonnement émis par une source ; Si l'énergie reçue dépasse 5 J / kg, la mort survient rapidement.
on parle de contamination si des produits radioactifs sont absorbés par les voies digestives ou respiratoire. Nous avons vu, que dans ce cas, les émetteurs a sont très dangereux.

Datation au carbone 14 : Le 614C, radioactif b, est créé dans la haute atmosphère, à partir de l'azote 714N. Il est rapidement oxydé en CO2 qui se mélange à celui de l'air, avant d'être absorbé par les plantes. La proportion 614C, 612C est d'environ 10-12, chez les êtres vivants ; elle diminue après leur mort. 1 g d'échantillon de carbone est nécessaire pour une datation à l'aide d'un compteur Geiger-Müller. Un accélérateur de particules suivi d'un spectromètre de masse permet d'effectuer une datation à partir d'un échantillon de seulement 1 milligramme.

5.9. Travail pratique n° 1


Nous allons utiliser, en groupe, un détecteur de Geiger-Müller (banc appelé CRAB, de la firme Jeulin), sensible aux rayonnements a, b, et g. La source radioactive est un fragment de césium 137, de demi-vie (appelée aussi période, bien que le phénomène n'ait rien de périodique) 30 ans. Elle émet les 2 types de particules, a, et b, mais une lame d'aluminium permet d'arrêter les rayons a. Nous ne connaissons pas les caractéristiques techniques du détecteur Geiger-Müller du banc CRAB, mais vous trouverez, à la fin du deuxième travail pratique des indications concernant un détecteur Geiger-Müller proposé par la firme Leybold.

// Note concernant les professeurs et les étudiants préparant la CAPES de physique : Le nombre n de particules qui se désintègrent pendant une durée Dt, suit une distribution de Poisson, de moyenne m. La probabilité pour que n désintégrations aient lieu pendant Dt vaut : wm (n) = e-m . mn / n !. Cette distribution se rapproche d'une courbe de Gauss, lorsque la moyenne m augmente. Mais ceci présente finalement assez peu d'intérêt pratique. La relation entre moyenne et écart-type de la série statistique me semble plus utile dans l'interprétation des résultats de mesures.
La courbe de Gauss discrète est donnée, en appellant N le nombre total de comptages de durée individuelle Dt, par la relation :
N / (Sqrt(2 . p . m) . e -Sqr((n - m) / (2 m))
en appelant Sqrt la fonction racine carrée et Sqr la fonction carré.

5.10. Deuxième travail pratique


Il était prévu d'améliorer ce travail pratique, lorsque nous disposerions du détecteur sensible proposé par la firme Leybold. Mais ce détecteur n'est plus disponible, remplacé par un détecteur de marque Gamma-Scout, fourni avec un logiciel d'acquisition et le cable de liaison à un ordinateur, matériel disponible aussi chez Conrad électronique.

Notez que des données importantes sont regroupées à la fin de cet énoncé.
A la question : "Savez-vous à quel rayonnement radioactif, vous êtes personnellement exposés ?", des élèves de seconde ont répondu :

A la question : "Pourquoi sommes-nous plus soumis au rayonnement cosmique à Pontarlier qu'en Bretagne ?", la réponse a été : "A cause de la couche d'ozone".

Etes-vous d'accord avec ces réponses ?

Nous allons essayer, à l'aide du détecteur de Geiger-Müller, de mesurer la radioactivité d'un bloc de granit.
Quelle précautions expérimentales faut-il prendre ?

// Réponse : Il ne s'agit pas de mettre des bottes, des masques et des lunettes, voire un casque pour impressionner les naïfs, mais d'isoler autant que possible le compteur des autres sources de rayonnement, puis de soustraire de nos mesures le rayonnement ambiant, ayant, malgré nos précautions, atteint le détecteur.

Expérience en classe : Mesurons pendant 5 secondes, plusieurs fois de suite, le nombre d'évènements détectés par le compteur de Geiger-Müller, en l'absence et en la présence de granit.
Le résultat n'est pas probant. Question : "Comment améliorer la précision des mesures ?".
// Réponse : Il faut augmenter le nombre d'évènements détectés, donc la durée des mesures.

Expérience :
Le banc CRAB de Jeulin est disposé horizontalement. Les plaques de plomb livrées avec sont posées au-dessus du détecteur, pour limiter l'influence des rayons cosmiques. Des comptages sont effectués, sans granit, puis en plaçant au bout du banc CRAB un bloc de granit d'environ 2 kilogrammes. Le granit est à une distance moyenne de 24 cm de la fenêtre du détecteur, dont le diamètre utile est estimé à 1,2 cm.

Avec des durées de comptage de 500 secondes, nous obtenons environ 130 évènements radioactifs, avec donc un écart-type d'environ 11 : il est impossible de se prononcer.
Avec des durées de comptage de 2000 secondes, nous obtenons : Sans granit, 582 évènements ; avec du granit 618, puis 613 évènements. Est-il possible de se prononcer ?

Prolongeons les mesures. Evaluons un ordre de grandeur : Supposons que nous mesurions les évènements produits durant 10 heures ; nous pouvons nous attendre, en l'absence de granit, à environ 11000 évènements, avec un écart-type d'environ 105.
Le granit devrait produire environ 2 x 1000 x 3600 x 10, soit 72 millions d'évènements radioactifs. On peut estimer que les rayonnements et particules émises, pénétrant dans le détecteur, seront d'environ 72 . 106 . p (0,006)2 / (4 . p (0,24)2 . h) , avec h rendement du détecteur, soit 11 250 . h. En prenant h = 10% (Voir dans les données des valeurs plus réalistes), nous devrions compter 11 000 + 1 125, soit 12 125 évènements, à 110 près. Il semble possible de détecter la radioactivité du granit.

// Notep (0,006)2 est la surface d'entrée du détecteur ; (4 . p (0,24)2 . h), la surface de la sphère selon laquelle les rayonnements se répartissent.

Mesures effectives : Sans granit, départ du comptage à 13 h 16 min 0 s. Arrêt du comptage, le lendemain à 14 h 53 min 0 s. Nombre enregistré : 27 711.
Avec granit, départ du comptage à 14 h 53 min 0 s. Arrêt du comptage, le lendemain à 12 h 06 min 0 s. Nombre enregistré : 23 026.
Exploitez ces mesures. Que pouvez-vous en conclure ? Les informations qui suivent vous permettent-elles de comprendre vos résultats ?

Données : Le rayonnement tellurique est dû aux nucléides suivants : 40K, U, Th et leurs descendants, notamment Ra. Ce rayonnement est essentiellement composé de rayons g (source : Notice du banc Crab, Jeulin). Le granit est riche en nucléides U et Th. Le radon 222Rn est émetteur a.

La notice du banc Crab, Jeulin, ne donne aucune indication sur les caractéristiques du détecteur Geiger-Müller employé. Le catalogue Leybold présente des détecteurs dont les caractéristiques semblent voisines :

Tube à compteur à fenêtre pour rayonnements a, b, g et X, référence 559 01 :
Compteur Geiger-Müller, dans boîtier en plastique, avec fenêtre en mica très mince permettant aussi l'enregistrement d'un faible rayonnement  b. Livré avec capuchon de protection pour la fenêtre en mica. Tension de travail : 450 V. Largeur du palier : 200 V. Bruit de fond du palier : 0,2 impulsion . s-1 environ (pour un blindage avec 50 mm de plomb et 3 mm d'aluminium). Sensibilité au rayonnement g : 1% environ. Fenêtre de 9 mm de diamètre.

Tube à compteur à fenêtre pour rayonnements b, g, référence 559 00 :
Compteur Geiger-Müller, dans tube en verre.Tension de travail : 550 V. Largeur du palier : > 250 V. Bruit de fond du palier : 0,5 impulsion . s-1 environ (pour un blindage avec 50 mm de plomb et 3 mm d'aluminium). Sensibilité au rayonnement g : 0,1% environ. Epaisseur de la paroi : Verre de 0,1 mm.

Réponse : Sans granit : 27711 évènements radioactifs (à + ou - 166), en 92220 secondes, soit une activité de 0,3005 Bq à + ou - 0,0018 Bq. Avec granit : 23026 évènements radioactifs (à + ou - 152), en 76380 secondes, soit une activité de 0,3015 Bq à + ou - 0,0020 Bq. Il semble que le granit soit plus radioactif que le milieu ambiant, mais il n'y a aucune certitude. Nous sommes à la limite de sensibilité et de bruit de fond du compteur Geiger-Müller

5.11. Troisième travail pratique, décroissance radioactive


Vous trouverez sur ce site un logiciel libre que j'ai écrit en Delphi, SimulRad. Il permet de simuler une décroissance radioactive ; il est livré avec le texte de ce travail pratique, qu'il est capable de lire et d'imprimer et il comporte un extrait du code employé pour ses calculs :

Ce logiciel permet de simuler une décroissance radioactive, ou de tracer un histogramme - nombre d'évènements radioactifs détectés en une seconde, fréquence des différents nombres détectés.

5.11.1. Simulez une décroissance radioactive :


Vous choisissez le nombre initial d’atomes radioactifs, supposés identiques,
vous choisissez l’activité initiale,
vous choisissez la durée maximale de simulation.

A chaque boucle de calcul, supposée correspondre à une seconde, le logiciel teste tous les atomes restants et décide au hasard, ceux qui doivent se désintégrer.

Les limitations sont les suivantes :
1. Ordinateur rapide :Nombre d'atomes 200 000, durée 10 000 s ;
2. ordinateur lent :Nombre d'atomes 50 000, durée 3 000 s.

1 Lancez une simulation, en choisissant les paramètres

Nombre d’atomes initial   100, activité  2 Bq.

La courbe obtenue est-elle la représentation d’une fonction décroissante, monotone ?

Cette courbe est-elle la représentation (exacte, approchée ?) d’une fonction exponentielle ? Par quoi se traduit le caractère aléatoire des désintégrations ?

2 Lancez une simulation, en choisissant les paramètres :

Nombre d’atomes initial   100 000, activité  100 Bq.

La courbe peut-elle être considérée comme la représentation d’une fonction exponentielle ?

Pour répondre à cette question, vous pouvez Copier, puis Coller les valeurs vers Excel (éventuellement, en ne gardant qu'un point sur dix), tracer la courbe N = f(t), puis ajuster cette courbe par une fonction exponentielle, en notant l’équation proposée par Excel et le coefficient de régression.
Comparez les valeurs obtenues, à celles données par les calculs du cours de physique.

// Note : Lorsque ce coefficient est proche de 1, ou -1, il est possible de dire que la fonction proposée ajuste convenablement les points portés sur le graphique.

// 2° Note : Si Excel ne vous propose pas la régression exponentielle (option grisée) dans le menu Courbe de tendance, c'est peut-être à cause d'un nombre excessif de points ; dans SimulRad, faites Copier 1 point sur 10.

// 3° Note : En éliminant les derniers points, lorsque le nombre de noyaux est faible et que nous ne sommes donc plus dans le domaine macroscopique, la régression donne de biens meilleurs résultats, correspondant au calcul du cours à quelques % près.

// 4° Note : Vous pouvez aussi, dans le logiciel SimulRad, zoomer sur la courbe tracée. Le zoom avant se fait par sélection d’un rectangle de gauche à droite ; le zoom arrière, par sélection de droite à gauche.

3 Observez le code des calculs réalisés par le logiciel.

Etes-vous d'accord avec la façon de calculer la probabilité qu’a un atome de se désintégrer pendant un intervalle de temps de une seconde. Cette probabilité est-elle toujours la même au cours du temps ? L'activité de l'échantillon est-elle toujours la même au cours du temps ?
 

5.11.2. Tracer un histogramme nombre d'évènements radioactifs détectés chaque seconde, fréquence de ce nombre


Passez à la fenêtre histogramme. Vous pouvez choisir l'activité espérée d'une collection d'atomes. Le nombre de ces atomes est supposé constant au cours du temps.
Chaque seconde (en accéléré), le logiciel procède à un tirage au sort des atomes qui se désintègrent. Il enregistre leur nombre qui est représenté selon l'axe des x. Ceci est effectué pendant 15 000 secondes. Selon l'axe des y est représenté la fréquence à laquelle chaque nombre d'évènements est apparu.

Effectuez quelques essais, pour différentes activités, puis répondez aux questions suivantes :

4 Comparez l'écart-type des résultats obtenus et leur moyenne.

5 Lorsque l'activité est faible, la répartition de l'histogramme (abstraction faite des fluctuations) est-elle symétrique ? Qu'en est-il lorsque l'activité est plus grande ?

6 Quelles sont les conditions à respecter dans une vraie expérience, pour que le nombre des atomes puisse être supposé constant au cours du temps.

5.12. Exercices


Lire : Page 91, TP 1 : Lancer des dés ; page 93 : Stimulateur cardiaque (exercice résolu) ; page 94 : Datation au carbone 14.

Pages 93 et suivantes, exercices :
16 (la représentation demandée, de la courbe de stabilité, est une représentation très simplifiée), 17, 18, 20, 21, 24. Lire l'énoncé 28.

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5.13. Mode d'emploi simplifié du logiciel Nucleus.exe et de la base de données nubase.


Note importante : Il se peut que votre administrateur réseau ait configuré celui-ci de façon restrictive, vous empêchant de lancer le logiciel de Physique Nucleus.exe. Vous pouvez traiter directement avec lui, ou consulter sur ce site, les pages réservées aux professeurs, accessibles par un mot de passe. Vous y trouverez un logiciel et son mode d'emploi, permettant de vous affranchir de cette restriction. Testez-le cependant préalablement sur tous les postes. Dans notre lycée (réseau Win NT) cela fonctionne.

Installation : Le logiciel Nucleus peut être complété par nucwav.exe, fourni dans nucwav.zip, qui ajoute des commentaires sonores sur les familles radioactives. Il suffit que les 2 exécutables soient décompressés dans le même dossier.

Pour l'installer, copiez dans un seul dossier à votre convenance, les fichiers nucleus.zip et nucwav.zip, et décompressez-les sur place à l'aide de WinZip. Un décompresseur téléchargeable en même temps, nommé unzip.exe, vous rappellera le bon vieux temps du DOS et de ses lignes de commande. Nous le déconseillons.
L'ensemble du dossier peut être déplacé ou renommé. Créez une icône de raccourci sur le bureau, pour l'exécutable Nucleus, uniquement
Si vous travaillez sur un poste du réseau du lycée, faites une copie du dossier complet sur votre PC, dans un endroit raisonnable, par exemple C : \ Program Files et placez un raccourci de l'exécutable Nucleus.exe sur le bureau.
Compléments d'information .

Possibilités : Nucleus.exe comporte dans sa fenêtre d'accueil une carte complète de la vallée de stabilité. Un clic souris sur un nucléide effectue un zoom sur la carte. Il est alors pratique de se déplacer à l'aide des touches fléchées. Vous voyez alors la durée de demi-vie, la masse et les différentes désintégrations possibles.
Un clic sur un nucléide affiche alors des propriétés supplémentaires sur celui-ci.
Pour revenir en arrière, cliquez sur les boutons Retour ou Global, (ou Carte Globale).

Le bouton Filiations permet d'obtenir les familles de nucléides : Cliquez sur Filiations, entrez au clavier le nom du nucléide, par exemple 238u (sans espace) ou 238, puis 92. Si le complément sonore a été placé dans le même dossier que nucleus.exe, puis installé par Options | Son | Sound Blaster | Retour, un commentaire sera lu. La touche Plus permet de faire apparaître des variantes.
Le bouton Saut, suivi de 238u (sans espace) ou 238, puis 92, permet d'accéder directement au nucléide.

Paramétrage :

Pour obtenir les masses atomiques, exprimées en unité de masse atomique, choisissez le mode Grand Public.

Petits problèmes :

Le bouton Options ne s'affiche pas toujours ; tapez la lettre O.
Le bouton Quitter n'apparaît pas en mode Grand Public. Passez alors en mode Scientifique. Sinon, il faudra arrêter en force, par Windows.
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6. Noyaux, masse, énergie

6.1. Équivalence masse, énergie


Vous connaissez depuis longtemps la célèbre relation qu'Einstein démontra en 1905
 E = m . c2 
Il est temps de regarder son extraordinaire contenu physique. E est l'énergie d'une particule ou d'un ensemble de particules, au repos ; on la note aussi E0. m est la masse de la particule, ou de l'ensemble ; c est la célérité de la lumière dans le vide.
Vérifiez l'homogénéité de cette relation (il ne s'agit pas de tester Albert, mais vous-même). Calculez l'énergie correspondant à une masse de 100 g, en joule et en kWh.

Cette relation d'apparence très simple signifie que de l'énergie peut être transformée en masse, c'est à dire en matière, et que de la masse peut disparaître en donnant de l'énergie. Bien sur cela ne se produit de manière mesurable que dans des circonstances particulières. Nous avons vu par exemple le cas de l'annihilation des électrons et des positons.
Lors des transformations chimiques, les énergies mises en jeu sont si faibles que la masse ne change pas, d'où les équations bilan.

6.2. Exemple de la perte de masse dans une désintégration radioactive


Considérons la désintégration du radium :
226
Ra
88
 ->
222
Rn*
86
 + 
4
He
2
Le radon excité se désexcite ensuite, avec émission d'un rayonnement g.

Cette réaction nucléaire libère donc de l'énergie cinétique et de rayonnement. Cette énergie ne peut provenir que d'une diminution de la masse au cours de la réaction. Vérifions cela ; nous ne nous occuperons pas des cortèges électroniques.

Nous trouvons la masse du noyau de radium, à partir de la base de données du logiciel nucleus.exe. Pour cela, il faut faire trois choses :

La masse du noyau de radium est de : 226,025 406 - 88 x 0,000 548 576 = 225,977 13 u.
Celle du noyau de radon, de : 222,017 578 - 86 x 0,000 548 576 = 221,970 04 u.
Celle du noyau d'hélium, de : 4,002 603 - 2 x 0,000 548 576 = 4,001 50 u.

La perte de masse est de : 225,977 13 - 221,970 04 - 4,001 50 = 5,59 . 10-3 u.
Elle correspond à une énergie de : 5,59 . 10-3 x 1,66 . 10-27 x (3 . 108)2 = 8,4 . 10-13 J, soit encore 5,2 MeV.

Dans toute réaction nucléaire spontanée, il y a perte de masse.

// Remarquez qu'il faut beaucoup de chiffres significatifs, au début des calculs, et que la précision diminue, à cause de la soustraction. Pensez, à la fin de vos calculs, à garder un nombre raisonnable de chiffres significatifs (2 ou 3).

6.3. Unités de masse et d'énergie


L'énergie dégagée par une réaction nucléaire paraît très faible, mais n'oubliez-pas qu'il s'agit de l'énergie produite par un seul noyau.
Les physiciens préfèrent, lorsqu'ils travaillent à l'échelle nucléaire, exprimer l'énergie en électronvolt (symbole eV).
L'électronvolt est le produit de la charge élémentaire, valeur absolue de la charge de l'électron, par l'unité de tension, le volt.
Montrons qu'il s'agit bien d'une énergie :

[eV] = C . V ; or C = A . s ; donc l'électronvolt se mesure en A . s . V ou A . V . s, soit W . s, soit des joules.
1 eV = 1,6 . 10-19 x 1 = 1,6 . 10-19  J.

Une unité de masse atomique correspond à :
1,66 . 10-27 x (3 . 108)2 = 1,49 . 10-10 J = 0,9 . 109 = 930 MeV.

6.4. Stabilité des noyaux, courbe d'Aston

6.4.1. Défaut de masse des noyaux atomiques


Si on forme un noyau (on peut au moins imaginer qu'on le fasse), à partir de ses nucléons,

Exercice : Calculons l'énergie de liaison et le défaut de masse du noyau de radium 226Ra.

Nous avons vu que la masse de ce noyau est de 225,977 13 u.
La masse des nucléons qui le forment est : 88 x 1,007 270 0 + (226 - 88) x 1,008 665 8 = 226,826 97 u ;
Le défaut de masse du  radium 226Ra est 226,826 97 - 225,977 13 = 0,849 u.
Soit une énergie de liaison de 0,849 x 930 MeV ou encore 790 MeV.

Plus l'énergie de liaison est grande, plus le noyau se trouve dans un puits de potentiel profond ; mais ce qui importe, c'est le quotient de cette énergie de liaison par le nombre de nucléons. La courbe d'Aston représente l'opposée de l'énergie de liaison, rapportée à un nucléon, El  / A.
Pour l'élément uranium, les différents isotopes donnent quasiment un même point sur la courbe d'Aston. Exemple El  / A = 7,64 MeV pour l'uranium 218 et 7,53 MeV pour l'uranium 242, soit 1 % de variation. Il y a plus de différence pour les isotopes du fer et encore plus pour ceux de l'hydrogène :
 
Isotope 1H 2H 3H 4H 5H 6H
El  / A en MeV 0,006 1,110 2,826 1,392 0,548 0,964

Un noyau est d'autant plus stable que son énergie de liaison par nucléon est grande (il s'agit bien de la valeur absolue, positive).

6.4.2. Courbe d'Aston très simplifiée

Courbe d'Aston

Exercice : A partir de ce qui vient d'être dit quant au défaut de masse et à son origine, critiquez la méthode consistant à soustraire de la masse de l'atome, celle des électrons, pour obtenir la masse du noyau. Pour quelle raison cette méthode donne-t-elle cependant des résultats très satisfaisants ?

6.5. Fission

Bilan de masse et d'énergie


Imaginons qu'un noyau d'uranium 235 se désintègre spontanément, jusqu'à donner l'isotope stable de sa famille, soit le plomb 207. Au cours de la série de réactions nucléaires, il se forme 7 noyaux d'hélium 4 (rayonnement a),  et 4 électrons (rayonnement b-).

La masse d'un noyau d'uranium 235 est de 235,043930 - 92 x 0,00055 = 234,99333 u.
La masse d'un noyau de plomb est de 206,975876 - 82 x 0,00055 = 206,930776 u.
La masse d'un noyau d'hélium est de 4,002603 - 2 x 0,00055 = 4,001503 u.
La masse finale totale est donc : 206,930776 + 7 x 4,001503 + 4 x 0,00055 soit 234,943497 u.

La perte de masse est : 234,99333 - 234,943497 = 0,049833 u arrondi à 0,0498 u.

Soit 0,0498 x 1,66 . 10-27 = 8,27 x 10-29 kg ; soit donc 8,27 x 10-29 x (3 . 108)2 = 7,4 . 10-12 J pour un noyau d'uranium, soit encore de 4,5 . 1012 J pour une mole ou 235 g d'uranium.
Cela correspond à l'énergie produite par la combustion de 160 tonnes de charbon, qui produirait 300 000 mètres cubes de dioxyde de carbone, en consommant aussi 300 000 mètres cube de dioxygène.

Le défaut de masse total d'un noyau 207Pb est de 1,748 u, soit 7,868 MeV par nucléon. Le défaut de masse total d'un noyau 235U est de 1,9145 u, soit 7,589 MeV par nucléon.
Si le noyau d'uranium 235 se désintègre de manière provoquée, jusqu'à donner des noyaux plus légers, se situant au minimum de la courbe d'Aston (- 8,7 MeV par nucléon), il se libérera 8,7 - 7,589 = 1,1 MeV par nucléon, soit pour 235 g d'uranium 235 :

1,1 . 106 x 235 x 1,6 ; 10-19 x 6,02 ; 1023 = 2,5 . 1013 J.

Conditions à réaliser pour obtenir l'amorçage


Mais dans l'exemple précédent, suite de réactions nucléaires spontanées, se pose un problème de taille : La demi-vie de l'uranium 235 est de 704 millions d'année. Il est grandement nécessaire d'accélérer la désintégration.
Pour cela, des neutrons sont projetés sur l'uranium qui éclate en deux autres noyaux, c'est une réaction nucléaire provoquée appelée fission.
235
U
92
+
1
n
0
 ->
94
Sr
38
 + 
139
Xe
54
+ 3
1
n
0
+ g
Négligeons l'énergie cinétique très faible du neutron incident. L'énergie libérée, sous forme de rayonnement g et d'énergie cinétique, et qui va être récupérée, est égale à la perte de masse :

m (U) + m (n) - m(Sr) - m (Xe) - 3 . m (n) = 234,993 35 - 93,894 51 - 138,889 17 - 2 x 1,008 67 =
0,192 33 u, arrondi à 0,192 u, soit 0,192 x 932 = 179 MeV.

1 mole d'uranium 235, soit 235 grammes, libérera :
179 . 106 x 1,6 ; 10-19 x 6,02 ; 1023 = 1,7 . 1013 J.
C'est l'énergie libérée par la combustion de 600 tonnes de charbon dans 1,2 millions de mètres cubes de dioxygène, dégageant 1,2 millions de mètres cubes de dioxyde de carbone.

La fission est réalisée dans les réacteurs nucléaires pour produire de l'énergie et dans la bombe A, démonstration éclatante de l'adage :" Science sans conscience n'est que ruine de l'âme".

6.6. Fusion

Bilan de masse et d'énergie


La courbe d'Aston montre que si on part d'éléments très légers, isotopes de l'hydrogène, pour former des noyaux plus lourds, la perte de masse par nucléon est beaucoup plus importante, donc la libération d'énergie bien plus grande.

Dans le Soleil et les étoiles a lieu la réaction de fusion de l'hydrogène, première étape de la formation de l'hélium, puis des autres éléments (nous sommes nous-mêmes constitués de carbone, d'oxygène... qui ne peuvent provenir que de l'explosion d'une étoile en fin de vie. Le Soleil est donc une étoile de deuxième génération).
1
H
1
+
1
H
1
 ->
2
H
1
 + 
0
e
1
L'isotope hydrogène 2 est appelé deutérium. Calculons l'énergie libérée par cette réaction :
2 x 1,007 28 - 2,013 55 - 0,000 55 = 4,6 . 10-4 u.

Ce qui fait, pour 2 grammes d'hydrogène,
4,6 . 10-4 x 932 . 106 x 1,6 ; 10-19 x 6,02 ; 1023 = 4,1 . 1010 J.

Voici deux réactions, partant du deutérium et du tritium, que les scientifiques cherchent à maîtriser, pour la production d'énergie :
2
H
1
+
2
H
1
 ->
3
He
2
 + 
1
n
0
2
H
1
+
3
H
1
 ->
4
He
2
 + 
1
n
0

Conditions à réaliser pour obtenir l'amorçage


Cette réaction de fusion nécessite un confinement de la matière à très haute température et très haute pression. C'est ce qui est réalisé dans la bombe H, preuve évidente que l'Homme se rapproche de Dieu, sauf en sagesse. Les états possesseurs de la bombe H, malgré les progrès du désarmement nucléaire, possèdent de quoi faire sauter au moins 100 fois notre planète. Les militaires ont une très belle expression pour résumer l'effet de telles bombes sur un pays : La vitrification, c'est à dire la fusion du sol et de tout ce qui est dessus sur une épaisseur de près d'un mètre, et cela à l'échelle de la France.

Bien plus intéressante, mais considérablement plus difficile, est la maîtrise de la fusion à des fins de production d'énergie.
Pour cela, les Américains privilégient un confinement laser ; les Européens et les Japonais travaillent sur une technique Russe, le confinement magnétique dans un Tokamak (tore magnétique, en russe). Les Européens sont ainsi déjà parvenus à une fusion contrôlée mais de gros problèmes de récupération de l'énergie émise se posent.

6.7. Travail pratique

6.7.1. Premier travail pratique


// Note : Ce travail pratique sera amélioré et des éléments de réponse aux questions posées seront ajoutés, dès que nous aurons pu, par nous-mêmes, faire des mesures convaincantes d'activité du sol ; malheureusement, la firme Leybold ne propose plus son détecteur ultra sensible de radioactivité qu'elle a remplacé par un détecteur à compteur Geiger classique, mais de poche, programmable, autonome et permettant d'enregistrer, puis de transférer sur ordinateur ses mesures. Ce détecteur est aussi fourni par Conrad électronique à un prix intéressant.

Objectifs : Vous allez dans un premier temps noter en quelques lignes vos premières impressions à le lecture de la série d'articles parus dans la presse locale et concernant la radioactivité dans notre région, puis vous allez (essayer de) passer ces déclarations au crible de l'analyse scientifique. Vous devrez rechercher dans le logiciel Nubase le comportement des nucléides cités dans les articles et faire le tri entre déclarations émotionnelles, analyses scientifiques et charlatanisme.

Extraits d'une série d'articles publiés dans le mensuel "La Presse Pontissalienne", n° 35, Septembre 2002.

// Note : Seuls des extraits, aussi objectifs que possible, des différents articles figurent ici. Nous avons mis en caractères gras les informations que les journalistes ont voulu faire eux-mêmes ressortir. Les informations que nous avons ajoutées sont en bleu.
 
La Presse Pontissalienne, première page : Tchernobyl : enfin la vérité sur notre région. Lire en p. 7 à 10.
Page 7 : Dossier :  Tchernobyl : enfin la vérité
Texte de la rédaction de La Presse Pontissalienne : Le 26 Avril 1986, le réacteur 4 de la centrale de Tchernobyl explose dégageant dans l'atmosphère une forte quantité de débris radioactifs. On connaît la suite. De l'hallucinant mensonge de l'État qui affirmait à l'époque que le nuage s'était arrêté à nos frontières, aux relevés de terrain effectués en 2001 par la C.R.I.I.R.A.D. qui a mis en avant l'importance de la contamination... A plus de 2000 km de l'Ukraine, le Haut-Doubs, comme l'ensemble du grand est de la France est plus que jamais concerné par cette question même si aujourd'hui les spécialistes s'accordent à dire que les effets s'amenuisent. On mesure encore jusqu'à 15 000 Bq/m2 dans certains secteurs de cette zone géographique. Faut-il s'en inquiéter ? Pour la première fois en France, un collectif de médecins franc-comtois a mené une vaste enquête épidémiologique sur la région afin d'apporter les premiers éléments de réponse à cette question...
Rappel des faits Aucune mesure de prévention... L'article expose les mesures prises par les pays voisins de la France (Luxembourg, Allemagne, Italie), laver soigneusement les légumes frais, interdiction des légumes à feuille et du lait au enfants de moins de 12 ans, voire interdiction totale des légumes frais...
A Besançon, le laboratoire de micro-analyse nucléaire de la faculté des sciences venait d'installer de nouveaux appareils de mesure. "Nous avons constaté une augmentation de la radioactivité ambiante, se souvient Didier Klein, professeur des universités. Nous avons téléphoné à la préfecture pour les prévenir mais ils nous ont répondu qu'ils n'étaient pas bien au courant donc n'ont pas réagi. Tout simplement parce que l'État n'a donné aucune directive". Dans le Doubs comme ailleurs, aucune autorité officielle n'a eu la moindre réaction de mise en garde de la population, suivant les instructions d'un gouvernement qui a selon toute vraisemblance, nourri un mensonge permanent. C'est bien là tout l'enjeu de la plainte déposée le 1er mars 2001 par l'association des malades de la thyroïde qui souhaite voir reconnues les carences graves des autorités de l'époque...
Page 8 Réaction Dénoncer un mensonge d'État
Roland Desbordes : "Les victimes sont en droit de demander des comptes à l'État"
Le président de la C.R.I.I.R.A.D. revient sur 16 ans de mutisme de l'État français.
La Presse Pontissalienne : Le 1er  mars 2001, la C.R.I.I.R.A.D. a déposé une plainte contre X, avec l'association des malades de la thyroïde. Aujourd'hui où en est le dossier ?
Roland Desbordes : Il est en cours d'instruction... le gouvernement de l'époque était totalement au courant... Il a menti volontairement afin d'éviter que soit remise en cause l'industrie nucléaire... Je veux que l'on reconnaisse qu'il y a eu mensonge d'État.
L.P.P. : Vous avez publié un atlas des contaminations radioactives au niveau national. Il apporte des résultats significatifs. Sur la base de ce document, que peuvent attendre les malades qui ont déposé plainte aux côtés de la C.R.I.I.R.A.D. ?
Roland Desbordes : A partir des données de ce document, on peut prouver qu'on n'a pas fait ce qu'il fallait... Nous on estime qu'avec les valeurs que l'on avance, on peut démontrer que Tchernobyl a forcément eu un impact sanitaire. Ainsi les victimes d'un cancer de la thyroïde sont en droit de demander des comptes à l'État. Il est bien évident qu'on ne pourra jamais prouver que cette maladie est due à 100% à Tchernobyl. c'est pourquoi j'aimerais qu'on reconnaisse en France le principe de présomption qui a été adopté aux U.S.A. après la guerre du Golfe. Il admet que l'on puisse être victime de pollutions. A partir de là, j'estime que la justice peut dire qu'il y a une relation entre le cancer de la thyroïde et Tchernobyl...
L.P.P. : Vous soutenez que le nombre de pathologies de la thyroïde a tendance à augmenter. Pourtant rien ne permet véritablement de le prouver ?
Roland Desbordes : En effet, nous ne disposons d'aucune donnée au niveau national. Il n'y a que des initiatives individuelles comme celle du Professeur Viel que je salue...
L.P.P. : Est-ce qu'un jour toute la lumière sera faite sur cette affaire ?
Roland Desbordes : Actuellement, 415 malades de la thyroïde se sont associés à la plainte...
Propos recueillis par T.C.
Page 8 Étude 8 cancers de la thyroïde en 19 ans
L'effet Tchernobyl n'est pas affirmé
Les résultats d'une étude unique menée en Franche-Comté, sur les enfants de moins de 15 ans dévoilent que l'augmentation des cancers de la thyroïde n'est pas significative pour parler d'un effet Tchernobyl.
"Il se dit depuis 20 ans que les cancers de la thyroïde sont en progression. Est-ce que cette augmentation est due à Tchernobyl ? On ne peut pas l'affirmer. Là est notre grande difficulté" admet le professeur Jean-François Viel, épidémiologiste au C.H.U. de Besançon. c'est lui qui avec le docteur Frédéric Mauny, ont été l'investigateur d'une étude exemplaire commanditée par la section généraliste de l'union régionale des médecins libéraux de Franche-Comté. L'objet ; "Estimer l'incidence des cancers de la thyroïde dans la région, à la recherche d'une éventuelle augmentation à partir de 1986." Et voici le point de départ de la première étude scientifique pilotée à l'échelle de la Franche-Comté dans le but d'évaluer les conséquences sanitaires possibles du nuage de Tchernobyl chez les moins de 15 ans (cf : les enfants, public à risque). Une première en France dont les promoteurs ont été les généralistes qui semblaient constater parmi leur clientèle pédiatrique un nombre croissant de pathologies thyroïdiennes...
Après 4 ans d'investigation, les premiers résultats de l'étude ont été divulgués en 2001 pour deux pathologies : le cancer de la thyroïde et le diabète insulino-dépendant. Pour la troisième relative aux hypothyroïdies, les résultats sont en cours de validation. Il en ressort que le lien entre ces maladies et le dépôt radioactif n'est pas confirmé. "Nous avons travaillé sur la durée de 1980 à 1999 en essayant de mettre en évidence une augmentation après 1986. Pour cela nous nous sommes concentrés sur deux périodes : Tout d'abord 1980-1989, et non 1986, considérant qu'il y a un temps de latence avant l'apparition de la maladie. Ensuite 1990-1999, période dite à risque d'avoir un cancer. Résultat, après enquête auprès des spécialistes, des hôpitaux etc, nous avons recensé 8 cas de cancer de la thyroïde sur toute la Franche-Comté" poursuit le Pr Viel. 8 cas en 19 ans chez les enfants de moins de 15 ans, dont 3 entre 1980 et 1989 et 5 sur la seconde période (pour le Doubs 3 cas ont été répertoriés en 19 ans). Conclusion : "Nous ne mettons pas en évidence de variation significative du cancer de la thyroïde de l'enfant, ni dans le temps, ni dans l'espace". Et d'ajouter : "On ne peut donc pas conclure à une relation de cause à effet". Mais le diagnostic est serré...
... pour le diabète insulino-dépendant... "Là on a recensé 295 enfants chez qui on a diagnostiqué la maladie entre 1980 et 1999. Cela pouvait être lié à Tchernobyl. Pour le coup cela représentait une augmentation significative de 4,7 % par ans entre les deux périodes". La progression est constatée sur les quatre départements. Alors dans le souci d'une démarche scientifique rigoureuse, les chercheurs ont établi une comparaison avec les données nationales et européennes. "On s'est aperçu que la progression est égale à celle que l'on rencontre dans d'autres pays". Conclusion, cette fois encore l'effet Tchernobyl est écarté. "Les grandes hypothèses sont notamment l'hérédité et l'obésité"...
Page 9 Justice Lever le voile sur Tchernobyl
Les malades veulent connaître la vérité
L'association française des malades de la thyroïde a déposé une plainte contre X pour qu'une étude épidémiologique soit engagée en France.
... "Cette affaire doit être éclaircie. Le problème est qu'il y a 40 tonnes de dossiers à éplucher, il faudra des années" lance Chantal Garnier, co-présidente de l'association... derrière ses mots, il y a l'attente des malades de la thyroïde. Ils sont plus de 2200 aujourd'hui à avoir rejoint l'association créée en 1999... "Nous avons de plus en plus de jeunes, beaucoup d'enfants"... "Nous connaissons des familles entières dans lesquelles les parents et les enfants ont une pathologie de la thyroïde et ce n'est pas héréditaire."..."... on rencontre des jeunes qui n'ont pas de travail, qui ne peuvent pas faire de prêt à la banque parce qu'ils ont un cancer. Avant Tchernobyl, il y en avait peu. Actuellement, ils sont de plus en plus nombreux. Nous prévoyons un pic aux environs de 2005."
Page 9 Réaction Pas d'effet de seuil
Franco Pierangelo : "Nous sommes dans une zone de doute"
Médecin généraliste à Arc-sous-Cicon, il fait partie de l'union régionale des médecins libéraux qui a demandé et financé l'enquête épidémiologique en Franche-Comté. Commentaire d'un homme de terrain.
La presse Pontissalienne : cette étude serait justifiée par une augmentation des cancers de la thyroïde constatée par les généralistes ?
Franco Pierangelo : Non, le point de départ de cette étude n'est pas une constatation, mais une appréhension...
L.P.P. : Avez-vous décelé de nombreux cas de cancer de la thyroïde ?
Franco Pierangelo : Nous sommes devant des pathologies assez rares...
L.P.P. : Quel discours tenez-vous auprès de vos patients ?
Franco Pierangelo : J'essaie d'être rassurant... Le risque est derrière nous. Il était présent dans les jours qui ont suivi la catastrophe au moment où l'on trouvait l'iode 131, un élément radioactif dangereux dont la demi durée de vie est de 8 jours...
Page 10 Radioactivité Contamination des sols au césium 137
9 800 Bq/m2 relevés à Levier en 2001
La C.R.I.I.R.A.D. a publié un ouvrage dans lequel elle a regroupé l'ensemble des mesures qu'elle a effectué sur le terrain... 15 ans après la catastrophe de Tchernobyl. Plus de 3000 relevés... donnent un aperçu global de la contamination actuelle des sols au césium 137... elle évolue de 5100 à13800 Bq/m2... "On estime que cette mesure récente correspond aux 2/3 du césium déposé en 1986." La demi-vie du césium 137 est de 30 ans. "Le césium 137 se situe maintenant entre 10 et 20 cm dans le sol. Le danger est écarté sauf peut-être pour les grands consommateurs de champignons et de sangliers..."

L'article est illustré par une photographie montrant 3 membres de la C.R.I.I.R.A.D., portant casque et bottes, pointant 2 compteurs Geiger vers le sol (1 au contact, l'autre à 75 cm), sur une crête parsemée de blocs (de granit ?).

Page 10 Consommation Peu de risques localement
Vigilance avec les champignons des pays de l'est
"Au moment du passage du nuage de Tchernobyl, il a été mesuré localement des taux de 400 Bq / kg sur des champignons frais. Maintenant l'activité moyenne mesurée est de 70 Bq / kg. On est désormais bien en-dessous de la dose maximale tolérée au niveau européen qui est de 600 Bq / kg" explique Jean-Marc Moingeon, de la société d'histoire naturelle du Haut-Doubs... "En plus le césium est un élément assez lourd qui aurait tendance à s'enfoncer et à se situer désormais hors de portée du mycélium."

Quelques indications, pour guider votre recherche
Quelles sont les unités qu'il faut employer pour mesurer la radioactivité d'un échantillon ?
Quelle est l'activité

Comment peut-on s'assurer qu'une radioactivité mesurée est due uniquement au nucléide césium et pas à une autre cause ?
La C.R.I.I.R.A.D. a-t-elle pris ces précautions de mesure ? A partir de là, les calculs de l'activité qui devait régner au même endroit 15 ans plus tôt, sont-ils crédibles ?
Que pensez-vous de la tentation de faire trancher par la justice, une question que les scientifiques ne parviennent pas à résoudre ?
Pourquoi, lors de leurs études les médecins n'ont-ils pas pu trancher (2 raisons) ?
Les champignons cueillis actuellement dans le Haut-Doubs satisfont-ils la norme européenne ?
Au plus fort de la pollution radioactive, présentaient-ils un danger ?
Comment a été mesurée leur activité ?
Quelle mesure sanitaire de précaution aurait pu être prise, lors de l'accident de Tchernobyl ?

6.7.2. Deuxième travail pratique


Recherches documentaires, sur l'histoire de la fission et de la fusion ; sur la gestion des déchets.

6.8. Exercices


Lire : Page 112 : Réactions stellaires ; page 113 : Réactions de fission.
Exercice : Calculez l'énergie qui est libérée dans la réaction nucléaire de fusion, deutérium, tritium.

Pages 114 et suivantes, exercices n° : 23, 25, 18.

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Mode d'emploi des oscilloscopes Tektronix, compléments


Nos élèves ont parfois du mal à régler leurs oscilloscopes, mais font preuve curieusement de beaucoup de talent pour les dérégler et les placer dans des modes exotiques.

En dehors de l'affichage en japonais, l'un des plus graves désagréments se produit lorsque le déclenchement de l'oscilloscope se produit trop tôt (ou trop tard), c'est à dire lorsque la partie intéressante de la courbe est "tracée" à gauche de l'écran, lequel ne montre plus que la fin sans intérêt de la courbe. Par exemple, une charge de condensateur donne désespérément un segment d'horizontale. Ce problème se détecte au fait que la flêche supérieure indiquant l'instant du déclenchement se trouve en butée, au bord de l'écran. Ramenez-la vers le milieu, à l'aide du bouton de déplacement horizontal. Si plusieurs tours de celui-ci ne suffisent pas, passez à une vitesse de balayage moins rapide et recommencez.
Un autre problème est l'apparition d'artefacts dus à la numérisation (sous-échantillonnage). Il peut se produire lors de l'utilisation des émetteurs à ultrasons en mode salve. Consultez sur ce site le cours de M.P.I. consacré à l'échantillonnage. Montrez aux élèves ce qui se passe lorsqu'on diminue la vitesse de balayage, donc d'échantillonnage. Au lieu d'une fréquence de 40 kHz, on pourrait trouver une fréquence aberrante de 3 Hz.

Retour au texte précédent, évolution temporelle des systèmes, étude d'une simulation d'ondes sismiques

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