Cours de première S, première page

Page modifiée le 16 / 09 / 2006
Contenu : Extrait du programme officiel, les interactions fondamentales : 1 Charges et matière, expériences de cours et travaux pratiques ; 2 les interactions fondamentales, expériences sur la gravitation
Forces, travail et énergie : 3 Mouvement d'un solide ; 4 forces macroscopiques agissant sur un solide ; 5 lois de Newton

Programme officiel (partie 1)


Le B.O. N° 7, 31 AOÛT 2000 PH Y S I Q U E - C H I M I E CLASSE DE PREMIÈRE SÉRIE SCIENTIFIQUE HORS-SÉRIE PROGRAMME DE PHYSIQUE

I - Les interactions fondamentales


(durée indicative: 3 heures, 1 TP)
Objectifs
Dans cette partie introductive, il s’agit de poursuivre la mise en place, entamée en classe de seconde dans la partie “échelles de distances et de tailles”, des différents niveaux de structuration de la matière, du microscopique au macroscopique, en précisant les interactions dominantes à chaque échelle. Plus précisément, on illustre les deux idées suivantes :
- la diversité de la matière : noyaux, atomes et molécules, phases condensées ou gazeuses, organismes vivants, systèmes astronomiques, résulte de l’arrangement de trois “briques “de base, protons, neutrons et électrons, considérées au lycée comme particules élémentaires.
- la cohésion de ces assemblages est assurée par trois interactions fondamentales :
l’interaction forte, de courte portée, qui contrebalance la répulsion entre protons et assure ainsi la cohésion des noyaux jusqu'à l’uranium,
l’interaction électromagnétique qui, par son aspect électrique, est responsable de la cohésion des atomes, des molécules et des phases condensées,
l’interaction gravitationnelle qui, bien que d’intensité beaucoup plus faible que les autres, gouverne la structure de la matière à grande échelle, car elle est de longue portée et toujours attractive.
 
 
EXEMPLES D’ACTIVITÉS C O N T E N U S CONNAISSANCES ET SAVOIR-FAIRE EXIGIBLES
Illustrer par des études documentaires*, le fait que, du noyau atomique jusqu’aux systèmes astronomiques, la matière peut être considérée comme constituée de neutrons, protons et électrons.
Observer et interpréter, à l’échelle atomique, les phénomènes tels que: 
-l’électrisation par frottement,
-l’attraction et la répulsion d’objets,
-le caractère conducteur ou isolant de certains matériaux.

Observation sur une carte (N,Z) du domaine d’existence des noyaux atomiques.

Comparaison des interactions électrique et gravitationnelle pour le système électron  proton.
Discuter pourquoi l’interaction gravitationnelle est prédominante en général à l’échelle macroscopique.
 

1 - Particules élémentaires
Les constituants de la matière: neutrons, protons, électrons.
Charge élémentaire.
2 - Interactions fondamentales
 - La masse et l’interaction gravitationnelle ; loi de Newton.
- Les charges et l’interaction électrique;
 loi de Coulomb; direction, sens, valeur:
 F = kqq’/d2
avec k ~= 9.109 S I 
Phénomènes d’électrisation. Isolants. Conducteurs ; porteurs de charge:  électrons et ions.
 - Les nucléons et l’interaction forte.
Deux interactions à l’oeuvre dans le noyau : la répulsion coulombienne entre protons compensée, jusqu’à l’uranium, par une interaction attractive intense mais de courte portée. 
3 - Interactions et cohésion de la matière
échelle astronomique,
- échelle atomique et humaine
échelle du noyau.
Savoir que toute charge électrique est multiple  d’une charge élémentaire.
  Connaître l’ordre de grandeur du rapport des masses du nucléon et de l’électron.
 Connaître l’ordre de grandeur du rayon d’un atome et d’un noyau.
Réaliser et interpréter des expériences simples mettant en jeu des phénomènes d’électrisation.
Connaître et savoir appliquer la loi de Coulomb.
Savoir que dans un métal une fraction des électrons est libre de se déplacer dans tout  l’échantillon, alors que dans un isolant les déplacements des charges sont inférieurs à la taille atomique.
Savoir qu’au niveau du noyau s’exercent
deux types d’interactions dont les effets sont opposés.
Savoir que la cohésion de la matière est assurée à diverses échelles par : 
- l’interaction gravitationnelle  à l’échelle astronomique,
- l’interaction électromagnétique à l’échelle des atomes, des molécules et de la matière à  notre échelle,
 - l’interaction forte à l’échelle du noyau.

* Activités pouvant donner lieu à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication

Commentaires


L’interaction gravitationnelle a déjà été rencontrée en classe de seconde. De l’interaction électromagnétique, seul l’aspect électrique est ici présenté. La force d’interaction entre deux charges est précisée : direction, sens, valeur F = k qq’/d2
avec k @ 9,3.109 S I ; elle est représentée sur les schémas par une flèche mais aucune expression vectorielle de cette force n’est à donner. Une autre manifestation de l’interaction électromagnétique, l’action d’un champ magnétique sur un courant (particules chargées en mouvement), est présentée dans la partie III.B.
Une approche expérimentale des phénomènes d’électrisation permettra de justifier l’existence des deux types de charges et de préciser la nature attractive ou répulsive de leur interaction. Lorsque l’enseignant parle d’électrisation, le mot est pris dans un double sens : arrachage ou apport d’électrons (électrisation par contact), et déplacement interne de charges (phénomènes de polarisation) ; dans ce dernier cas, on se contente d’interpréter qualitativement les phénomènes par une distorsion locale de la distribution de charges, l’emploi du mot “polarisation “n’est pas exigé.
L’enseignant indiquera, en prenant divers exemples (tension d’un fil, résistance mécanique de la matière, ressort...), que l’interaction électromagnétique est responsable de la cohésion de la matière à notre échelle (y compris la matière vivante) mais veillera cependant à ne pas induire l’idée qu’elle suffit à elle seule à l’expliquer (la mécanique quantique joue un rôle fondamental).
L’interaction forte, qui n’est que citée à ce niveau, est présentée dans le cadre de la cohésion du noyau : si le noyau résiste à la forte répulsion entre protons, c’est qu’il existe une interaction attractive entre nucléons. On fait remarquer que lorsque le nombre de charges augmente, la répulsion électromagnétique finit par l’emporter : le tableau périodique des éléments naturels s’arrête ainsi à l’uranium. L’interaction faible ne sera pas introduite.
La prédominance habituelle de l’interaction gravitationnelle sur Terre est expliquée par la quasi-neutralité électrique des objets macroscopiques et la grande masse de la Terre ; on remarque de plus que l’interaction gravitationnelle est négligeable entre deux objets de taille ordinaire.

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Leçon 1 : Charges et matière


Sommaire : Travail personnel, charges électriques, mise en évidence par des expériences d'électrisation par frottement ou par contact, charges positives et charges négatives, au niveau microscopique, atome, charge électrique élémentaire, interaction électrique, loi de Coulomb, conducteurs et isolants.

1.0. Travail personnel


Recherchez la signification des termes suivants, et proposez des applications des phénomènes correspondants : Electrophorèse, foudre, paratonnerre, électrostatique.

1.1. Charges électriques

1.1.1. Mise en évidence, par des expériences d'électrisation par frottement ou par contact


// Les expériences d'électrostatique posent souvent problème en présence d'élèves, car l'humidité ambiante décharge rapidement les corps électrisés.

Prévoir le matériel suivant :

Chiffon de laine (je trouve la peau de chat barbare et allergisante), bâtons en verre, règles en matière plastique, pendule électrostatique, électroscope, tiges métalliques, corps isolants (bois, matière plastique), petits tubes au néon (du type de ceux qui se trouvent dans les tournevis testeurs ; c'est la borne reliée au moins qui devient lumineuse), machine de Wimshurst, supports de physique, supports isolant (blocs de polystyrène expansé), balance au 1 / 100 de gramme.
Un voltmètre numérique, en calibre continu, muni de deux fils, le fil relié à la borne com simplement posé sur la table, peut servir de détecteur de charges.

1.1.2. Charges positives et charges négatives


L'ensemble des expériences sur les charges électriques ne mettent en évidence que deux types de charges, positives ou négatives.

Des charges de même signe se repoussent ; des charges de signe contraire s'attirent.

Un corps portant la même quantité de charges positives et négatives est électriquement neutre.

1.2. Au niveau microscopique

1.2.1. Atome


L'atome est électriquement neutre ; il est constitué d'un noyau chargé positivement autour duquel gravitent des électrons chargés négativement.

Par frottement, des électrons périphériques sont transférés de la laine vers le PVC ou du verre vers la laine. L'électrisation par frottement consiste à créer sur un corps un excès d'électrons et sur un autre un défaut d'électrons.

1.2.2. Charge électrique élémentaire


Une charge électrique se mesure en coulombs, symbole C.

L'électron porte une charge électrique notée - e = - 1,6 . 10-19 C. La valeur absolue de cette charge est appelée charge élémentaire.

Le proton porte une charge élémentaire. Le neutron est électriquement neutre.

Dans toutes les expériences d'électrisation, nous mettons en jeu des nombres entiers de charges élémentaires.

Rappelons quelques propriétés des constituants de la matière :

Charge électrique en coulombs Masse en kilogrammes
Électron - 1,6 . 10-19 9,1.10-31 ou 0,9.10-30
Proton + 1,6 . 10-19 1,6.10-27 ou 1,673.10-27
Neutron 0 1,6.10-27 ou 1,675.10-27
Nous constatons que la masse de l'électron est 1800 fois plus faible que celle du proton ou du neutron.

Rappelons aussi :
Rayon d'un atome, environ 2.10-10 m, ou 0,2 nm (nanomètre).
rayon d'un noyau, environ 5 fm (femtomètres), ou 5.10-15 m.

1.2.3. Discussion


La charge élémentaire aujourd'hui admise (Union Internationale de Physique Pure et Appliquée, ou norme Afnor 1989) est :

e = 1,60217733 . 10-19 C avec une incertitude de 0,30 . 10-6, soit + ou - 48 sur les deux derniers chiffres (33).
Une valeur admise auparavant était 1,6021892 . 10-19 C. Elle était fausse par suite d'une grave erreur des physiciens chargés de la mesure et de ceux chargés de vérifier leur résultat. C'est cette valeur fausse qui est parfois gravée dans la mémoire de certaines calculatrices.
La charge de l'électron et celle du proton sont exactement opposées (vérification expérimentale avec 40 chiffres significatifs).

1.3 Interaction électrique, loi de Coulomb


Deux charges ponctuelles qA et qB, placées dans le vide ou dans l'air, en A et B, séparées par une distance AB = r, exercent l'une sur l'autre deux forces directement opposées, de valeur :

Où F est mesurée en newtons, qA et qB en coulombs, r en mètres et où k = 9,0 . 109 u S I.

Les deux forces ont même support (ou droite d'action), la droite (AB) ; les forces sont répulsives si les deux charges sont de même signe, attractives dans le cas contraire.

1.4. Conducteurs et isolants


Les conducteurs comportent des charges électriques mobiles, électrons dans les métaux, ions dans les électrolytes.

Dans un isolant, aucune charge électrique ne peut se déplacer.

1.5. Exercices

Page 24 et suivantes, exercices 12, première moitié (QCM), 19 (photocopieur, signe des charges), 25 (charge d'une sphère métallique), 30 (isotopes).

1.6. Travail pratique TP n° 1 : Électrostatique, auteur, Laurent Lhomme


Analyse préliminaire :
Vous avez déjà remarqué que lorsque vous vous brossez les cheveux ceux-ci se dressent sur votre tête  et sont attirés par la brosse quand vous l’éloignez.
Proposer une explication de ce phénomène.

Étude expérimentale du phénomène d’électrisation :

Vous disposez du matériel suivant : tiges de divers matériaux ( verre, plexiglas, ébonite, PVC, bois, métal) et de petits pendules électrostatiques (boule de polystyrène enrobé d’aluminium, suspendu à un fil), tissu de laine, peau de chat…

1- Proposer et interpréter une expérience montrant que l’on peut électriser certains matériaux par frottement. Tous les matériaux ont-ils le même comportement ? Proposer un classement.
2- Proposer et interpréter une expérience montrant que l’on peut électriser un corps par simple contact.
3- Proposer une expérience montrant le caractère conducteur d’un métal et le caractère isolant du bois sec.
4- Proposer et interpréter une expérience montrant que deux charges de même signe se repoussent et que deux charges de signes contraires s’attirent.
5- En admettant que le verre est un matériau qui s’électrise positivement, rechercher expérimentalement  un matériau qui s’électrise comme le verre et un matériau qui s’électrise de façon différente.

Décharge d’un corps électrisé :

Pour électriser un corps on peut utiliser une machine de Wimshurst qui génère de très fortes tensions.
Expliquer son fonctionnement (voir livre page 21 doc 1)
Pourquoi observe-t-on un arc électrique ?

Bilan

Comment classer les électrisations que l’on vient d’étudier ? Que se passe-t-il au niveau des charges électriques ?
Un isolant est-il isolant dans toutes les conditions ?

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Leçon 2 : Les interactions fondamentales

Les physiciens font intervenir 4 interactions fondamentales, pour expliquer les phénomènes observés dans l'Univers. Elles sont appelées interaction gravitationnelle, électromagnétique, forte et faible. Nous évoquerons les trois premières.

2.1. Interaction gravitationnelle


// Le lecteur pourra consulter le chapitre "Olympiades de la Physique", où il trouvera la description d'un montage facilement réalisable permettant d'obtenir, rapidement et en présence de public, un ordre de grandeur de la constante de gravitation universelle.

Cette interaction est à l'origine de l'existence et de la forme des étoiles, des planètes et de leur mouvement relatif ; elle est responsable de la pesanteur.

Les forces gravitationnelles ont une portée infinie et sont toujours attractives. Leur intensité est faible, mais leur effet est cumulatif.

// Bien que l'interaction gravitationnelle soit la première qui ait fait l'objet d'une étude quantitative (Newton : 1687, Cavendish : 1798), de nouvelles recherches sont en cours, car des anomalies ont été constatées pour les distances moyennes. Non seulement la constante de gravitation universelle, G, n’est pas connue avec une grande précision, contrairement aux autres constantes physiques, mais en 1998, les physiciens ont dû revoir à la hausse les incertitudes sur sa mesure, qui sont passées de 0,013 % (1987) à 0,15 %.

La norme Afnor de 1989, reproduite dans certains livres de cours de première S, donne G = 6,67259 . 10-11 m3 . s-2 . kg-1, avec une incertitude de + ou - 0,013 % soit une variation possible de + ou - 85 sur les deux derniers chiffres (59), alors que la valeur tabulée, admise depuis 1998 est G = 6,67 . 10-11 m3 . s-2 . kg-1 à + ou - 0,15 % soit + ou - 1 sur le dernier chiffre (7).

La propagation de la gravitation fait actuellement l'objet de recherches très poussées (expérience Européenne VIRGO, expériences américaines...).

Deux corps ponctuels A et B, de masses mA et mB, séparés par une distance AB = r, exercent l'un sur l'autre deux forces attractives, directement opposées, de valeur :

Où F est mesurée en newtons, mA et mB en kilogrammes, r en mètres et où G = 6,67 . 10-11 u S I est appelée constante de gravitation universelle.

2.2. Interaction électromagnétique


Elle est responsable de la cohésion des objets, des liaisons chimiques, des forces de contact, des forces de frottement, de la dureté et de la forme des matériaux.
Elle a une portée infinie. Elle est beaucoup plus forte que l'interaction gravitationnelle. Mais il n'y a pas d'effet cumulatif.

L'un de ses aspects a déjà été évoqué : La loi de Coulomb.

Les interactions entre charges en mouvement sont responsables du magnétisme, autre forme de l'interaction électromagnétique.

2.3. Interaction forte


La cohésion d'un noyau atomique, formé de neutrons et de protons, ne peut pas être assurée par l'interaction électromagnétique (répulsive entre protons), ni par l'interaction gravitationnelle, bien trop faible. Il faut donc admettre l'existence d'une autre interaction fondamentale, appelée forte.

Sa portée ne dépasse pas le noyau atomique ; elle agit entre les quarks qui constituent les nucléons, neutrons et protons. Elle est 100 à 1000 fois plus intense que l'interaction électromagnétique. Elle est responsable des réactions nucléaires dans les étoiles, les centrales atomiques et les... bombes.

2.4. Conclusion


La cohésion de la matière est assurée par :

Interaction gravitationnelle Interaction électromagnétique Interaction faible (effet quantique) Interaction forte (nucléaire)
Porte à l'infini (importante à l'échelle astronomique, par effet cumulatif) Porte à l'infini, très intense, mais pas d'effet cumulatif car les charges tendent à se compenser Échelle atomique Dans le noyau atomique
Attractive Attractive ou répulsive selon le signe de la charge. Répulsive Attractive
Loi de Newton, cours de 2nde
Loi de Coulomb, cours de 1°S
   

2.5. Exercices


Page 39, exercices 12 (QCM) , 16 (masse attirée par la Terre et le Soleil, discussion sur l'effet de marée), 17 (mesure de G par Cavendish), 35 (conjonction inférieure Terre Lune Soleil), 39 (très difficile, forces dans un cristal ionique).
Supplément : Ex. 34,38 p.40 (exercices sur force de gravitation)

2.6. Travail pratique, leçon de physique n° 2


Les interactions, Richard FEYNMAN

«  Considérons une force analogue à la gravitation qui varie comme l’inverse du carré de la distance, mais qui soit environ un milliard de milliards de milliards de fois plus intense. Et avec une autre différence. Il y a deux espèces de matière, que nous pouvons appeler positive et négative. Celles de même espèce se repoussent et celles d’espèces différentes s’attirent,  contrairement au cas de la gravité où il y a seulement attraction. Que va-t-il se passer ?
Un amas d’éléments positifs se repousserait avec une force énorme et éclaterait dans toutes les directions. Un amas d’éléments négatifs en ferait autant. Mais un mélange égal d’éléments positifs et négatifs ferait quelque chose de tout à fait différent. Les éléments opposés seraient maintenus ensemble par des attractions énormes. Le résultat global serait que les forces terrifiantes s’équilibreraient entre elles presque parfaitement en formant des mélanges fins et serrés d’éléments positifs et négatifs, et entre deux amas d’un tel mélange, il n’y aurait pratiquement pas du tout d’attraction ou de répulsion.
Une telle force existe : c’est la force électrique. Et en toute matière est un mélange de protons positifs et d’électrons négatifs qui s’attirent et se repoussent avec cette grande force. L’équilibre est si parfait cependant, que lorsque vous vous tenez près de quelqu’un d’autre, vous ne sentez aucune force. S’il y avait un très léger déséquilibre vous le sauriez. Si vous vous teniez à un bras de distance de quelqu’un et que chacun de vous ait un pour cent d’électrons de plus que de protons, la force de répulsion serait incroyable. De quelle grandeur ? Suffisante pour soulever l’Empire State Building ? Non ! Pour soulever le Mont Everest ? Non ! La répulsion serait suffisante pour soulever une masse égale à celle de la Terre entière !
Avec des forces aussi énormes et aussi parfaitement équilibrées dans ce mélange intime, il n’est pas difficile de comprendre que la matière, essayant de garder ses charges positives et négatives dans le meilleur équilibre, puisse avoir une grande rigidité et une grande résistance. »
L’Empire State Building, par exemple, ne s’écarte que de 2,50 m de son équilibre parce que les forces électriques maintiennent chaque électron et chaque proton plus ou moins à sa propre place…
Vous savez évidemment que les atomes sont constitués de protons positifs dans le noyau et d’électrons à l’extérieur. Vous pouvez vous demander : si cette force électrique  est si terrifiante, pourquoi les protons et les électrons ne collent-ils pas les uns sur les autres ? S’ils veulent former un mélange intime, pourquoi celui-ci n’est-il pas encore plus intime ? La réponse fait intervenir des effets quantiques …
Une autre question se pose : qu’est ce qui maintient le noyau compact ? Dans le noyau il y a plusieurs protons qui sont tous positifs. Pourquoi ne se repoussent-ils pas ? Il s’avère que dans le noyau il y a, en plus des forces électriques, des forces non électriques, appelées forces nucléaires, qui sont plus grandes que les forces électriques et qui sont capables de maintenir les protons ensemble malgré la répulsion électrique. Les forces nucléaires, cependant, sont à court rayon d’action – leur intensité décroît beaucoup plus rapidement que 1 / R2 . Et ceci a une conséquence importante. Si un noyau contient trop de protons, il devient gros, et il ne restera pas compact. Un exemple est fourni par l’uranium, avec 92 protons. Les forces nucléaires agissent principalement entre chaque proton (ou neutron) et son plus proche voisin, tandis que les forces électriques agissent sur de plus grandes distances, donnant une répulsion entre chaque proton et tous les autres protons du noyau. Plus il y a de protons dans le noyau, plus forte est la répulsion électrique, jusqu’à ce que, comme dans le cas de l’uranium, l’équilibre devienne si fragile que le noyau est presque prêt à éclater sous l’action de la force électrique de répulsion… »

Richard FEYNMAN

Questions :

Réaliser un tableau avec les 4 types d’interactions.
Préciser leur nom, leur portée (petite, grande … distance), leur effet et la formule permettant de calculer la force correspondante dans les cas déjà connus.
Essayez de vérifier l'affirmation de Richard Feynman : "La répulsion serait suffisante pour soulever une masse égale à celle de la Terre entière !".

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Programme officiel (partie 2)

II - Forces, travail et énergie


(durée indicative 18 heures, 6 TP)
A - FORCES ET MOUVEMENTS
Objectifs
L’idée est de reprendre et d’approfondir les notions vues en seconde en montrant comment une action s’exerçant sur un solide est capable de modifier son mouvement.
L’un des objectifs est de préciser la conception newtonienne du mouvement selon laquelle la force est liée au changement de la vitesse et non à la vitesse. Ce travail a déjà été entrepris en classe de seconde avec une première approche du principe de l’inertie et de la force de gravitation.
Il s’agit maintenant de donner davantage de consistance au point de vue newtonien en étendant le champ de l’étude à celle de solides soumis à plusieurs actions simultanées, le cas du solide en translation étant privilégié. Le mouvement du centre d’inertie d’un solide est le principal objet de l’étude, mais pour autant il ne s’agit pas de présenter la mécanique du “point matériel” mais d’aborder celle de systèmes réels par celle du système matériel le plus simple, le solide.
 
EXEMPLES D’ACTIVITÉS  C O N T E N U S  CONNAISSANCES ET SAVOIR-FAIRE EXIGIBLES
Observation du mouvement du centre d’inertie.
Observation des mouvements des autres points (vidéos, chronophotographies...) *. 
Réalisation et exploitation d'enregistrements : table à coussin d’air, table à digitaliser, vidéos, capteurs chrono-cinés*... 
Détermination de vecteurs vitesses à partir d’enregistrements. 
Étude du mouvement du centre d’inertie
d’un solide dans diverses situations (projectiles, satellites).
Recherche de forces sur des exemples variés (expériences, vidéos, logiciels...)*.
Utilisation du principe d’inertie pour analyser les forces qui agissent sur un solide, en mouvement ou non.
Mettre en relation la variation du vecteur 
vitesse VG d’un mobile avec la somme des forces appliquées dans des situations simples et variées.
Expliquer pourquoi il y a des ceintures de sécurité dans les voitures.
Analyser comment le principe d’inertie s’applique à un véhicule qui monte une côte rectiligne à vitesse constante.
Expliquer le rôle des roues motrices et du sol dans le mouvement d’une voiture.

 

1 - Mouvement d’un solide indéformable
1 . 1 Vecteur vitesse d’un point du solide
1 . 2 Centre d’inertie d’un solide
1 . 3 Mouvement de translation d’un solide
1 . 4 Mouvement de rotation d’un solide autour d’un axe fixe ;  vitesse angulaire 
2 - Forces macroscopiques s’exerçant sur un solide
Actions exercées sur un solide ; exemples d’effets produits (maintien en équilibre, mise en mouvement de translation, mise en mouvement de rotation, déformations).
 3 - Une approche des lois de Newton 
appliquées au centre d’inertie
1ère loi : Principe d’inertie 
Ce principe n’est vrai que dans certains  référentiels. 
 Ces référentiels sont dit galiléens.
 2ème loi: Aspect semi-quantitatif:
comparaison de la somme des forces et de la variation du vecteur vitesse du centre d’inertie dans un référentiel galiléen.
-3ème loi : Principe des actions réciproques
Sur un enregistrement réalisé ou donné,
déterminer et représenter le vecteur vitesse V d’un point mobile
Savoir que le vecteur vitesse V est le même pour tous les points d’un solide en translation.
Savoir que chaque point d’un solide en rotation autour d’un axe fixe a une trajectoire circulaire.
Pour un solide en rotation autour d’un axe fixe, relier la vitesse d’un point à la vitesse angulaire.
Identifier et représenter les actions qui s’exercent sur un solide.
Prévoir dans des cas simples la possibilité de mise en rotation d’un solide autour d’un axe fixe .
  Connaître et appliquer les lois de Newton :
 - Dans un référentiel galiléen, si le vecteur  vitesse VG du centre d’inertie ne varie pas, la  somme F=Sf des forces qui s’exercent sur le solide est nulle et réciproquement.
 - Dans un référentiel galiléen, si le vecteur vitesse VG du centre d’inertie varie, la somme  F= Sf des forces qui s’exercent sur le solide n’est pas nulle. Sa direction et son sens sont  ceux de la variation de VG entre deux instants proches .
A et B étant deux corps, soient FB / A la force  exercée par B sur A et FA / B la force exercée  par A sur B. Quel que soit l’état de mouvement de A par rapport à B on a toujours l’égalité
vectorielle : FA / B = - FB / A
Analyser un exemple où une force de frottement sert à la propulsion.

* Activités pouvant donner lieu à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication

Commentaires


Vitesse d’un point d’un solide.
La valeur de la vitesse moyenne est introduite comme le quotient de la distance parcourue par la durée. La mesure approchée de la valeur de la vitesse d’un point est obtenue par le calcul de la valeur de la vitesse moyenne entre deux instants voisins.
Mouvement d’un solide
Connaître le mouvement d’un solide, c’est connaître le mouvement de chacun de ses points.
L’étude, dans le référentiel terrestre, du mouvement d’un solide soumis à la seule action de la Terre montre qu’il existe un point G dont le mouvement est plus simple que les autres : le centre d’inertie. Cette étude est conduite en référence à un ou deux exemples concrets et simples de situations de dynamique. On pourra, à cette fin, utiliser des enregistrements vidéo ou chronophotographiques de mouvements judicieusement choisis.

Forces macroscopiques s’exerçant sur un solide
La description microscopique des actions subies par un corps nécessite en général la connaissance de tout un ensemble de forces réparties en volume ou à la surface de contact avec les autres corps ; pour l’étude du mouvement du centre d’inertie des corps, la connaissance de la résultante de chacune de ces diverses actions est suffisante, d’où la modélisation, à ce niveau, de chacune de ces actions en terme d’une force unique, par exemple : “résultante des forces de pesanteur” ou “résultante des forces de contact entre solides”. Pour pouvoir mettre un solide en rotation autour d’un axe fixe, la droite support d’une force ne doit pas passer par l’axe ni être parallèle à cet axe. Les déformations élastiques sont à citer car elles conduisent en particulier, après étalonnage, à des appareils de mesure de forces (dynamomètres) .
Il est signalé aux élèves que les forces macroscopiques qui s’exercent sur un solide (exception faite de celles de pesanteur) ont pour origine l’interaction électromagnétique ; on fait ainsi le lien entre le domaine de la mécanique et celui des interactions fondamentales étudié dans la partie précédente.

Une approche des lois de Newton
On se limite à un niveau de formulation semi-quantitatif des lois de Newton qu’on énoncera comme principes fondamentaux dans un référentiel galiléen. Valables pour tout corps même déformable, on se contentera ici de les appliquer à des solides.
La première loi permet de retrouver le principe d’inertie. Pour son application, le référentiel terrestre et le référentiel géocentrique seront considérés comme galiléens.
L’approche quantitative de la deuxième loi s’appuie sur le constat d’une variation DVG de la vitesse du centre d’inertie calculée entre deux instants proches. La relation F = m a  sera vue en classe terminale ; seuls la direction et le sens des vecteurs F et DVG seront comparés en classe de première (cas où la somme des forces est nulle, cas d’un mouvement rectiligne varié, cas d’un mouvement curviligne varié, cas d’un mouvement circulaire uniforme).
Pour la troisième loi, on dit que deux corps A et B sont en interaction si l’état de mouvement ou de repos de l’un (A) dépend de l’existence de l’autre (B). Une interaction entre deux corps A et B suppose toujours deux actions réciproques : celle de A sur B et celle de B sur A. Une expression plus complète de la troisième loi doit prendre en compte les moments des forces; cela ne sera pas abordé ici. De plus on évitera l’emploi de l’expression “loi de l’action et de la réaction” qui peut induire l’idée fausse d’une “réaction” causée par une “action” et lui faisant suite temporellement.
Il est intéressant de faire remarquer aux élèves que la résultante des forces de frottements s’exerçant sur un mobile peut être dirigée dans le sens opposé à la vitesse du mobile (freinage) mais aussi dans le même sens (propulsion).
On se limite dans ce programme au mouvement du centre d’inertie ; dans l’application des deux premières lois à ce point, pour effectuer la somme des forces, les vecteurs qui les décrivent seront représentés graphiquement à partir d’une origine commune; ce point peut être le centre d’inertie ou de préférence un point en dehors de la figure représentant le dispositif étudié.

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Leçon 3 : Mouvement d'un solide


Sommaire : Travail personnel, vitesse d'un point, vitesse moyenne : définition, rappel ; vitesse instantanée, vecteur vitesse, centre d'inertie d'un solide, quelques mouvements particuliers pour un solide : translation, rotation autour d'un axe fixe ; travail pratique.

3.0. Travail personnel


Lors d'un déplacement, vous vérifiez la vitesse de votre véhicule. Plusieurs vitesses peuvent être définies ; comment les mesurez ou les calculez-vous ?

Vous effectuez plusieurs tours sur la piste d'un stade, à vitesse constante. Pourtant, votre vitesse n'est pas la même en deux points opposés de la piste. Quelles sont les différences ? Quel modèle mathématique permettrait de décrire votre vitesse ?

Lancez (prudemment) un objet rigide (appelé solide) dans un mouvement quelconque (c'est à dire en le jetant et en lui donnant un mouvement de rotation). Le mouvement d'un point quelconque est-il simple à décrire ? Y a-t-il un point de l'objet dont le mouvement semble moins compliqué ?

Vous vous déplacez sur un vélo. Considérez le système cycliste + vélo. Ses points ont-ils tous le même mouvement ? Ce cas est-il plus simple ou plus compliqué que le précédent ?

3.1. Vitesse d'un point

3.1.1. Vitesse moyenne, définition, rappel

// Note : Pour l'instant, nous nous intéressons uniquement à la valeur de la vitesse.

Vous parcourez une distance D de 150 km en une durée T de 2 heures. Votre vitesse moyenne est V = D / T, soit 75 km.h-1.
 
La vitesse moyenne d'un mobile (exprimée en m.s-1) est numériquement égale au quotient de la distance parcourue (mesurée en m) par la durée du déplacement (en s).

3.1.2. Vitesse instantanée


Il est évident que votre véhicule n'a pas roulé à une vitesse constante de 75 km.h-1. La vitesse à chaque instant est donnée par le compteur de vitesse, ou un radar de la gendarmerie.

Comment la calculer ? En procédant au calcul précédent de vitesse moyenne, mais sur des durées aussi courtes que possible, donc pour des distances parcourues très petites.
 
La vitesse instantanée v (t) d'un point, à la date t, est proche de la vitesse moyenne de ce point, calculée entre deux dates très voisines et encadrant la date t.

3.1.3. Vecteur vitesse


Rappelez-vous le tour de piste, à "vitesse constante". En fait, la valeur de votre vitesse était constante, mais pas sa direction ni son sens.
 
Le vecteur vitesse instantanéed'un point, à la date t, a :
  • une direction, celle de la tangente à la trajectoire, à la position occupée à l'instant t,
  • un sens, celui du déplacement,
  • une norme égale à la valeur de la vitesse à cette date t.

Représentation :


Le vecteur vitesse d'un point, à la date t, est représenté par un segment fléché dont :


// Remarques : La norme est parfois appelée longueur ou module ; le segment fléché, bipoint ou représentation d'un vecteur.

3.2. Centre d'inertie d'un solide

Définition

Lors du mouvement d'un solide, l'un des points décrit une trajectoire plus simple que celle des autres. Il est appelé centre d'inertie G du solide.

// Remarque : Cette définition ne permet pas de trouver par un calcul la position du centre d'inertie.
// Remarque : Voir le sujet de travail pratique proposé, basé sur l'étude d'un fichier AVI.
// Voici un série de fichiers AVI compressés, permettant l'étude de la chute libre et la recherche du centre de gravité d'un triangle.

Le centre d'inertie est extrêmement proche du centre de gravité défini en classe de troisième.

Exemples


Si un solide est homogène et admet un élément de symétrie, son centre d'inertie appartient à cet élément de symétrie. Le centre d'inertie d'une boule est son centre...

Si un solide est hétérogène, son centre d'inertie est plus proche des parties les plus lourdes.

Exercice

Comparez les hauteurs par rapport au sol des véhicules suivants : un coupé, une berline, une berline avec une galerie de toit chargée, un tout terrain, un utilitaire aménagé en véhicule de loisirs. Si le conducteur d'un de ces véhicules est amené à donner un brusque coup de volant pour éviter un obstacle, lequel est le plus sur ? Que peut-il se produire pour certains autres ?

Réponse : Le plus sur est le coupé, suivi dans l'ordre de la berline, l'utilitaire et la berline avec galerie et enfin le tout terrain. Pour les derniers, il y a risque de tonneau.

// Note : Avez-vous déjà remarqué sur la route le style des conducteurs de véhicules 4 x 4 ? N'avez-vous pas l'impression qu'ils confondent parfois leur véhicule utilitaire avec un véhicule de compétition ?

3.3. Quelques mouvements particuliers pour un solide

3.3.1. Translation

Un solide est animé d'un mouvement de translation lorsque tout segment joignant deux points du solide se déplace parallèlement à lui-même.

A un instant t quelconque, tous les points d'un solide en translation ont le même vecteur vitesse instantanée.

Ce mouvement est uniforme si la valeur v de la vitesse reste constante (ne varie pas au cours du temps).

Il est rectiligne lorsque tous les points parcourent des droites.

Les nacelles d'une grande roue ont des mouvements de translation circulaire, uniforme (sauf au départ et à l'arrêt).

3.3.2. Rotation autour d'un axe fixe

Exemples


Un disque vinyle sur sa platine, un disque compact dans le lecteur, le mandrin d'une perceuse, une roue de voiture (dans le référentiel lié à la voiture) sont animés d'un mouvement de rotation autour d'un axe fixe.

Constatations


Chaque point d'un solide animé d'un mouvement de rotation autour d'un axe fixe se déplace dans un plan perpendiculaire à l'axe, selon un arc de cercle. Les points n'ont pas tous même valeur de la vitesse v ; ceux qui sont plus éloignés de l'axe ont une vitesse v plus grande.
Par contre, pendant la même durée T, les rayons joignant les points à l'axe tournent tous d'un même angle a.

Vitesse angulaire


Tous les points d'un solide en rotation autour d'un axe fixe ont la même vitesse angulaire w définie par w = a / T.

La vitesse angulaire w s'exprime en radian par seconde (rad.s-1), l'angle a en radian (rad) et la durée T en secondes.

La discussion sur vitesse angulaire moyenne et vitesse angulaire instantanée est identique à celle que nous avons eue à propos de la vitesse v (appelée aussi parfois, vitesse linéaire).

Relation entre vitesse angulaire et vitesse


Si un solide est animé d'un mouvement de rotation autour d'un axe fixe, de vitesse angulaire w, un point de ce solide, situé à la distance R de l'axe, a une vitesse (appelée parfois circonférentielle ou linéaire)

v = w . R
v est en m.s-1, w en rad.s-1 et R en m.

Mouvement de rotation uniforme


On appelle mouvement circulaire uniforme, un mouvement de rotation autour d'un axe fixe tel que la vitesse angulaire w soit constante.

Dans ce cas,

Mouvement de rotation uniforme, relations

f = 1 / T
= 2 p f
T = 2 p / w
avec T, période en secondes, f, fréquence en hertz, w, vitesse angulaire ou pulsation, en rad.s-1.

3.4. Exercices


Exercice 1 : Le moteur d'une tondeuse à gazon tourne à mi régime à 3000 tours par minute. La lame, fixée sur l'arbre moteur a un diamètre de 50 cm.
Calculez la vitesse de rotation de la lame en tours par seconde et sa pulsation en radians par seconde. Calculez la vitesse linéaire d'un point situé à l'extrémité de la lame.
Malgré les conseils de sécurité délivrés avec la tondeuse, un utilisateur pressé (et se croyant très malin, alors que la suite va prouver le contraire), essaie d'enlever un paquet d'herbe situé près de la lame, pas à la main bien sur (il se croît très malin, alors que la suite va prouver le contraire), mais à l'aide d'un bâton. Le bâton est happé par la lame. Il faut 1 / 10 de seconde à l'utilisateur (qui se croît très malin, alors que la suite va prouver le contraire) pour lâcher le bâton. Quelle distance parcourt sa main pendant cette durée ?
Expliquez, à partir de votre résultat :

Réponses :
La lame tourne à 50 tours par seconde, soit 50 x 2 x p = 314 rad.s-1
Sa vitesse circonférentielle est de 50 x 2 x p R = 78,5 m s-1
Avant que le bâton soit lâché, l main aura parcouru 7,8 mètres. Elle sera broyée si aucune protection ne l'arrête.
Les autres machines, qui toutes portent des outils tournant très vite, présentent les mêmes dangers.

Page 60, exercices 2 (astuce d'utilisation de la calculatrice pour les dates en h, min et s), 3 (vitesse instantanée pour un mouvement enregistré par pointage à intervalles de temps réguliers), 5 (compréhension du cours), 8 (vitesse angulaire), 11 (distance terre Soleil), 13 ajouter déterminer la distance parcourue à la date t2 (variations de vitesse), 27 (addition vectorielle des vecteurs vitesse).

3.5. Travail pratique, divers mouvements de chute

3.5.1. Matériel nécessaire
Voici un série de fichiers AVI compressés, permettant l'étude de la chute libre et la recherche du centre de gravité d'un triangle.
Salle informatique, logiciel de pointage sur les images de ces fichiers, tableur.
3.5.2. Fiche élève

Divers mouvements de chute, protocole

Énoncé : Vous disposez de 2 enregistrements, chutePoint, la chute libre d'une gomme, et chutetriangle, le mouvement d'un triangle découpé dans une plaque de bois. Sur les premières images, vous constatez que l'opérateur communique au triangle un mouvement de rotation ; ensuite la chute du triangle est libre.
Vous devrez étudier la chute libre de la gomme, puis analyser le mouvement d'un sommet du triangle, enfin rechercher si un point du triangle n'aurait pas un mouvement plus simple que ce sommet.

Technique : Copiez ces 2 fichiers sur votre disque dur, afin de ne pas bloquer l'accès réseau. Ouvrez-les l'un après l'autre dans le logiciel LireAvi, logiciel libre disponible sur ce site, ou WinLabo2 (Fichier | AVI), ou aviMeca 2.3, ou Synchronie. Réglez l'échelle verticale (la règle sur les images mesure 1,01 m). Pointez la position du point qui vous intéresse par un clic gauche dans LireAvi qui passe automatiquement à l'image suivante. Tant que vous n'avez pas fermé le logiciel, les coordonnées des clics sont mémorisées et l'échelle peut être corrigée.
Dans WinLabo 2, pointez par un clic droit et passez à l'image suivante par un clic gauche sur la flèche de défilement. Dans aviMeca 2.3, cliquez simplement sur le point qui vous intéresse (clic gauche), le logiciel passant seul à l'image suivante.

Lorsque le film est terminé, transférez les mesures dans Excel par Copier | Coller.
Tracez dans Excel les courbes y(t) et x(t).
Exploitation :
L'une des courbes devrait se rapprocher d'un segment de droite. Les écarts que vous constatez sont-ils importants ? A quoi sont-ils dus ? Comprenez-vous bien le rapport qu'il y a entre la courbe horizontale x(t) = Cte et un phénomène de chute verticale ?
L'autre courbe semble un arc de parabole. Ajustez la parabole dans Excel par un polynôme du second degré, en demandant l'équation trouvée et le coefficient de régression. L'accélération de la pesanteur est le double du premier coefficient. Lorsque l'ajustement est bon, le coefficient de régression est très proche de 1. Comparez les résultats des 3 études et énoncez vos conclusions.
Conclusions : L'étude de la chute libre d'un point conduit aux observations suivantes :

L'étude  du mouvement d'un sommet du triangle conduit à 2 courbes, L'étude du mouvement du centre de gravité du triangle conduit effectivement à des résultats plus simples, proches de ceux obtenus lors de la chute de l'objet ponctuel. (La valeur d'accélération trouvée est cependant moins bonne).

Conseil : Le centre de gravité d'un triangle se trouve aux 2/3 de chaque médiane, à partir du sommet.

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Leçon 4 : Forces macroscopiques s'exerçant sur un solide


Sommaire : Travail personnel, caractéristiques d'une force, poids d'un corps, poussée d'Archimède, réaction d'un support, traction (tension) d'un fil ou d'un câble, forces exercées par un ressort, effets d'un force, équilibre d'un corps, faire un inventaire correct des forces extérieures appliquées à un solide, travail pratique : Le pèse-personne, le centre de gravité d'un solide, rôle d'une poulie.

4.0.Travail personnel


Comment tient une ventouse ? Si on colle la ventouse au support tiendra-t-elle plus fort ?
Un agriculteur emploie une éolienne pour pomper de l'eau. Qu'est ce qui la fait tourner, qu'est ce qui la freine, peut-elle tourner de plus en plus vite, à n'importe quelle vitesse ?
Comment un sous-marin fait-il pour remonter à la surface ?
Pourquoi un satellite de la Terre ne se perd-il pas dans l'espace ?

4.1. Caractéristiques d'une force


// Veuillez noter qu'il n'est pas indispensable de parler de force pour trouver une réponse aux questions précédentes. Vous verrez par exemple, dans la leçon "Énergie potentielle", traiter la chute des corps sans faire intervenir le poids de ceux-ci, mais en introduisant une nouvelle forme de l'énergie, l'énergie potentielle de pesanteur.
Le concept de force n'est pas indispensable pour résoudre un problème de mécanique en physique, mais il est bien commode.
Une force peut être :
Une force de contact localisé, une force de contact réparti, une force à distance.

Une force est caractérisée par :

Une force peut donc être modélisée par un vecteur et représentée par un segment fléché (ou un bipoint). Les vecteurs représentant les forces ont toutes les propriétés des vecteurs : Ils peuvent être ajoutés (vectoriellement ! ), ou décomposés en plusieurs vecteurs.
La somme de plusieurs forces s'appelle leur résultante ; une force peut être décomposée en plusieurs composantes.

Voici quelques exemples de forces courantes.

4.2. Poids d'un corps


Chaque particule constituant un corps est soumise à une force d'attraction gravitationnelle due à la Terre. Si le corps est indéformable, l'ensemble de ces forces peut être assimilé à une force unique appelée poids du corps. Le poids est modélisé par un vecteur , représenté par un segment fléché :

Rappelons la relation entre la valeur du poids, P, et la masse m d'un corps :
P = m . g
avec P exprimée en newton, m en kilogramme et g intensité de la pesanteur en newton par kilogramme (N . kg-1), ou m . s-2.

g vaut environ 9,81 N . kg-1, en France, au niveau de la mer.

Le poids est une force qui s'exerce à distance.

// Remarque : La valeur du poids est souvent appelée poids. Le mot poids désigne donc à la fois la forcemodélisée par un vecteur et la valeur P de cette force.

// Discussion : Si le corps est déformable, la simplification précédente est-elle possible ? Pouvez-vous tenir un boîtier de CD en équilibre sur un doigt ? Une feuille de papier ? Le contenu d'un verre d'eau ?

// Le poids d'un corps est légèrement différent de l'attraction gravitationnelle de la Terre sur ce corps ; en effet, la force gravitationnelle est étudiée dans le référentiel géocentrique et le poids dans le référentiel terrestre animé d'un mouvement de rotation par rapport au précédent.

// Le centre de gravité d'un corps est quasi confondu avec son centre d'inertie, mais il est (un tout petit peu) plus bas ; en effet, si deux particules du corps ont même masse, celle qui est plus proche de la Terre est légèrement plus attirée.

// Réponses : Il est clair que la feuille de papier se déforme, tout en restant en équilibre. Quant à l'eau !!!

4.3. Poussée d'Archimède


Imaginons un corps (solide ou déformable) plongé, totalement ou partiellement, dans un fluide au repos (eau, air... ). Le fluide exerce sur la surface immergée du corps un ensemble de forces réparties, qui peut être assimilé à une force unique, appelée poussée d'Archimède.
Cette poussée est :

// Note : Les fluides en mouvement (air autour d'un véhicule automobile qui roule, d'un avion en vol, vent et vagues agissant sur un navire, vent agissant sur un immeuble, un ouvrage d'art... ) exercent des forces réparties sur les objets à leur contact. leur étude est plus complexe que celle de la poussée d'Archimède.

4.4. Réaction d'un support


Posons un corps sur un support. Le support exerce sur le corps des forces microscopiques, réparties selon toute la surface de contact, dont l'origine est l'interaction électromagnétique entre atomes.

Simplifions le problème en envisageant un corps solide, de surface inférieure plane, reposant sur un support lui-même plan.

4.4.1. Solide en équilibre


Si le solide, est en équilibre, l'ensemble des forces réparties peut être assimilé à une force unique , appelée réaction du support, directement opposée au poids du solide, donc appliquée au point de la surface de contact par lequel passe le support du poids du solide, ou encore situé à la verticale du centre de gravité du solide.

// Remarquez que plus le support plan s'incline, plus le point d'application de la réaction du support se rapproche de l'avant du solide. Remarquez aussi que ce point d'application est à l'intérieur de la surface de contact selon laquelle sont exercées les forces de contact réparties.

Si le support n'est pas horizontal,  étant verticale n'est pas perpendiculaire au support ; elle peut être décomposée en deux composantes, 

, qui s'oppose au glissement du solide vers le bas, est appelée force de frottement.

// Cas où le plan est trop incliné : Pour que le solide reste en équilibre, il faudrait que la valeur de la force de frottement devienne très grande. Si cela n'est pas possible (support pas assez rugueux), le solide se met à glisser sur le plan.

// Cas où le solide a une hauteur grande par rapport à sa base : Pour qu'il reste en équilibre, il faudrait que le point d'application de la réaction du support dépasse l'avant du solide ; c'est évidemment impossible, le solide ne peut rester en équilibre, il bascule.

4.4.2. Cas où il n'y a pas frottement


En ce cas, la réaction  du support est toujours perpendiculaire au support. Si le plan est incliné, le solide ne peut pas rester en équilibre.

4.5. Traction d'un fil ou d'un câble


// Note : Les physiciens utilisent souvent le mot "tension" d'un câble, mais cette expression souffre d'ambiguïté.

Imaginons un navire remorquant un pétrolier. Supposons pour simplifier que le poids du câble est négligeable. Dans ce cas, le câble peut être assimilé à un segment de droite. Étant en équilibre (ou animé d'un mouvement rectiligne uniforme), il est soumis en ses deux extrémités à deux forces directement opposées qui ont donc la direction du câble : la force de traction du pétrolier sur le câble et la force de traction du remorqueur sur le câble. La première est directement opposée à la force de traction  du câble sur le pétrolier ; la deuxième est directement opposée à la force de traction du câble sur le remorqueur

La force de traction sur le pétrolier a donc la direction du câble. La force de traction du pétrolier (par l'intermédiaire du câble) sur le remorqueur, directement opposée à a donc la même valeur. C'est cette valeur que les physiciens appellent tension du câble ; parfois aussi ils nomment la force, tension.

Cette force de contact a pour origine l'interaction électromagnétique.

4.6. Forces exercées par un ressort


La force, appelée parfois tension du ressort, exercée par un ressort sur un solide est dans un sens si le ressort est étiré, dans l'autre s'il est comprimé. Il s'agit d'une force de rappel, car elle est de sens contraire à la déformation du ressort. La valeur de cette force est proportionnelle à l'allongement du ressort.

T = k . | l - l0 |
Où l0 est la longueur à vide (ou longueur naturelle) du ressort. T se mesure en newton, k est la raideur du ressort mesurée en newton par mètre (N . m-1), l et l0 sont mesurées en mètre.

// Remarques : k décrit bien la raideur plus ou moins grande du ressort. Si un ressort est remplacé par un plus raide, k augmente, donc il faut une traction T plus grande pour l'allonger de la même quantité.

// Cette relation sera algébrisée en classe de terminale.

// Cette relation, appelée loi de Hooke, n'est vraie que pour certains types de ressorts (les plus courants il est vrai) : ressorts formés d'un fil de diamètre constant, enroulé en hélice de pas constant, sur un cylindre (diamètre constant donc) et pas trop déformés.
L'industrie (automobile) fabrique des ressorts à flexibilité variable (ou à constante de raideur k non constante ! ).

4.7. Effets d'un force


Une force peut :

4.8. Équilibre d'un corps

4.8.1. Cas de deux forces


Lorsqu'un solide soumis à deux forces est en équilibre :

On peut dire aussi : On peut dire encore :

4.8.2. Cas de trois forces (non parallèles)


Lorsqu'un solide soumis à trois forces est en équilibre :

Remarque importante


Vous veillerez sur les schémas à ne pas confondre les représentations des forces et celles des vitesses, car ces deux grandeurs physiques ne sont pas de même nature.

4.9. Faire un inventaire correct des forces extérieures appliquées à un solide


Il faut bien se mettre dans la tête que se lancer dans la résolution d'un problème de mécanique en ayant traité de façon bâclée le point de départ (référentiel et bilan des forces) est perdre son temps. Des hypothèses fausses ne peuvent que conduire à des résultats faux.
Vous aurez parfois l'impression que sur ces points votre professeur de physique se comporte comme un tortionnaire, mais c'est la physique elle-même qui est tortionnaire : Elle interdit des calculs justes à partir d'hypothèses fausses. Dura lex, sed lex.

Au lycée, le référentiel sera toujours choisi de manière à être galiléen ; il vous sera cependant demandé de préciser le référentiel que vous avez choisi.

L'expérience montre que lors de l'établissement du bilan des forces, les étudiants commettent de nombreuses erreurs.


Pour limiter les risque d'erreur, vous pouvez construire, ainsi que vous y invite le document d'accompagnement de ces programmes de première S, des diagrammes objets-interaction.

Voici un exemple concernant le lancer à la main d'un ballon qui retombe sur le sol. La différence entre les objets Terre et sol est celle-ci : Le sol exerce des forces de contact, la Terre (planète sur laquelle nous vivons) exerce une force gravitationnelle à distance.

Lors du mouvement du ballon, 4 phases peuvent être identifiées : Lancer, montée, descente, réception. Le bilan des forces est le même lors de la montée et de la descente ; seul le sens du vecteur vitesse change entre les deux. Ce point est important pour bien faire la distinction entre force et vitesse.

Diagramme d'interactions

4.10. Exercices


Page 76, exercices 1 (forces de contact ou à distance), 3 (révision élémentaire), 4 (loi de Hooke), 7 (solide en équilibre sur un plan incliné), 8 (solide glissant sur un plan incliné), 9 (somme de 2 forces), 13 (glaçon dans un verre), 16 (pendule), 19 à regarder (équilibres d'une brique sur un plan incliné).

4.11. Travail pratique

4.11.1. Matériel, fiche pour le préparateur

Au bureau, 1 ou plusieurs pèse-personnes, autant de bâtons.
Rouleau de fil, ciseaux
Boîtes de masses marquées à crochet

Pour 9 groupes d'élèves :
2 pieds de physique
1 poulie sur tige
1 noix
1 crochet
1 masse à crochet de 100 g (ou autre)
1 ressort
1 règle graduée
1 fil à plomb
1 objet en carton ou contreplaqué

4.11.2. Fiche élève : Forces macroscopiques s'exerçant sur un solide, expériences


Forces macroscopiques s'exerçant sur un solide, expériences

1. Le pèse-personne


Un élève tenant un bâton va monter sur un pèse-personne. Il appuiera avec le bâton sur :

  1. Le pèse-personne, puis sur
  2. le sol, enfin sur
  3. le plafond.
Prévoyez le sens de variation éventuel des indications du pèse-personne.
// Note : Ceci est l'occasion de découvrir que bien choisir le système étudié est primordial pour résoudre un problème de mécanique.

2. Le centre de gravité d'un solide


A l'aide d'un fil à plomb, déterminez la position du centre de gravité d'un solide plan.
Comment pouvez-vous vérifier que vous avez trouvé la position correcte ?

3. Rôle d'une poulie


Suspendez une masse à un ressort et mesurez l'allongement (vertical) de celui-ci.

Avec la même masse, étirez le ressort, cette fois à l'horizontale, en vous aidant d'un fil et d'une poulie. Mesurez l'allongement obtenu et comparez-le au précédent.
Faites un bilan des forces exercées sur la poulie. Ce bilan devrait expliquer votre résultat expérimental.
// Note : Il sera plus facile pour établir un bilan, la poulie étant immobile, d'imaginer que le fil est collé à la poulie, aux deux points de contact extrêmes.
 

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Leçon 5 : Lois de Newton


Sommaire : Travail personnel, principe de l'inertie, deuxième loi de Newton, principe des actions mutuelles ou des interactions,

5.0. Travail personnel


La physique d'Aristote (384-322 avant notre ère) indique que :

La physique de Galilée (1564-1642) et Newton (1642-1727) indique que : Un solide isolé ou pseudo isolé,  Appliquez ces deux physiques aux deux exemples suivants : Des deux physiques précédentes, l'une, non basée sur l'expérience, est fausse et a contribué à retarder le développement scientifique pendant près de 2000 ans. Pourtant elle est encore dans les têtes de bien des physiciens débutants (sauf vous bien sur). De laquelle s'agit-il ?

5.1. Principe de l'inertie


C'est la première loi de Newton, vérifiée expérimentalement et énoncée auparavant par Galilée.

Dans un référentiel galiléen, le vecteur vitesse du centre d'inertie d'un solide est constant si et seulement si la somme vectorielle des forces extérieures qui s'exercent sur le solide est nulle.
Cet énoncé comporte 3 idées fondamentales : référentiel galiléen, vecteur vitesse constant, somme vectorielle des forces nulle.

Vecteur vitesse constant : Cela signifie, que si la vitesse est nulle à un instant, elle reste nulle ; le solide est et reste au repos (par rapport au référentiel). Si la vitesse n'est pas nulle, elle ne change pas de valeur, ni de direction, ni de sens au cours du temps ; le solide est animé d'un mouvement rectiligne uniforme.
Cela peut aussi s'énoncer : Le solide persévère dans son état de repos ou de mouvement.

Somme vectorielle des forces extérieures nulle  : En fait, la somme des forces intérieures (exercées par des parties de l'objet sur d'autres) est toujours nulle ; il n'y a donc pas lieu d'en tenir compte. Il s'agit bien d'une somme vectorielle.
Cela peut aussi s'énoncer : Les forces extérieures se compensent.

Remarquez la relation d'équivalence : Si la somme vectorielle des forces extérieures est nulle, alors le vecteur vitesse est constant ; et réciproquement, si le vecteur vitesse est constant, alors la somme vectorielle des forces extérieures est nulle.

Référentiel galiléen : Par définition, c'est un référentiel dans lequel la loi précédente est vraie.

Cela peut paraître une boutade, mais il n'en est rien.

Rappelons un contre exemple évoqué par le savant russe Landau, prix Nobel, dans un de ses livres de vulgarisation de la physique :
Vous avez pris place à bord d'un navire pour une croisière. Le navire est à quai, vous vous installez dans votre cabine (sans hublot). Le lustre de la cabine pend au bout de son câble ; il est au repos, les forces qui lui sont appliquées (poids et traction du point de suspension) se compensent ; tout paraît normal.
Vous vous endormez. A votre réveil, le lustre se balance. Qu'en concluez-vous ? Qu'un lustre soumis à des forces qui se compensent est obligatoirement animé d'un mouvement de balancement ? Ou que votre référentiel, le bateau, n'a plus ses propriétés initiales ? La réponse est ici évidente.

Bien sur, si un référentiel paraît galiléen, mais qu'un doute subsiste, seules des mesures de plus en plus précises permettront d'apporter une réponse.

Quelques référentiels galiléens :

5.2. Deuxième loi de Newton

Dans un référentiel galiléen, la somme vectorielle des forces qui s'exercent sur un solide a même direction et même sens que la variation du vecteur vitesse du centre d'inertie du solide.
// Cela signifie évidemment que si la somme vectorielle des forces n'est pas nulle, le vecteur vitesse ne peut rester constant.

// Remarque : Vous verrez cette loi énoncée de manière plus complète et plus mathématique en terminale.

Application : une balle de ping pong, à laquelle aucun effet (mouvement de rotation) n'a été donné, rebondit sur une table en suivant une loi analogue à la loi de la réflexion en optique (même valeur de vitesse, direction symétrique par rapport à la normale à la table). En négligeant le poids de la balle, trouvez la direction de la force exercée par la table sur la balle. Le résultat est-il conforme à ce que vous avez vu dans la leçon précédente, au sujet de la réaction d'un support ?

5.3. Principe des actions mutuelles ou des interactions


C'est la troisième loi de Newton.

Si un corps A exerce sur un corps B une force , alors B exerce sur A une force directement opposée.
Autrement dit, ces deux forces ont même valeur, même direction, même support (ou droite d'action) et des sens opposés.

Ceci est vrai quel que soit le mouvement de A par rapport à B.

// Note : Un principe de physique est une propriété qu'on ne démontre pas, contrairement à un théorème. En mathématiques, on parle d'axiome et de théorème. Les principes sont donc le point de départ de la démonstration des théorèmes. Il existe d'autres façons de présenter la physique, où ce qui est appelé ici principe se démontre, donc devient un théorème, mais à partir d'hypothèses de départ différentes. Les relations de la physique sont appelées principes ou théorèmes en se basant sur une façon très traditionnelle d'enseigner la physique.

Application 1 : Vous êtes au départ d'un 100 mètres. Au signal, vous étendez votre jambe (droite ou gauche) et vous vous retrouvez propulsé vers l'avant. Quelle est la force responsable de ce changement de vitesse ? Représentez-la qualitativement. Pourriez-vous effectuer un tel départ sur une piste verglacée ? Pourquoi sur une piste normale (non verglacée ! ) faut-il des cales ou 'blocs de départ' ?

Application 2 : L'hélice (ou la turbine) d'un avion aspire de l'air à une certaine vitesse et le rejette vers l'arrière à une vitesse plus grande. Quelle est la force qui entraîne l'avion ?

5.4. Exercices


Exercice : Un trépied de masse 2 kg repose sur le sol. Calculez la valeur des forces exercées par le sol sur chaque pied. Même question s'il s'agit d'un tabouret à 4 pieds.

Page 92, exercices 5 (référentiels galiléens), 8 représentez les forces appliquées (forces sur une automobile), 9 et 10 (même problème dans 2 référentiels), 13, 18, 21.

5.5. Travail pratique

5.5.1. Matériel, fiche pour le préparateur
Salle informatique
Fichiers AVI, enregistrements de la chute de différentes billes dans le glycérol, ou de la chute d'une boule en polystyrène dans l'air (avec vitesse limite)
Fichier AVI, mouvement parabolique
Logiciel permettant un pointage sur les images
Tableur

5.5.2. Fiche élève

Lois de Newton

Étude de la chute verticale d'une boule en polystyrène dans l'air
Cette chute a été filmée à une cadence de 25 images par seconde. La caméra a été tournée de 90°. Son axe optique est horizontal. L'échelle des images

Transférez les coordonnées des positions successives du centre de gravité de la boule dans un tableur.
Conservez uniquement la cote de la boule, nommée z.

Dans la première partie de la chute, quel est le type du mouvement ? Faites un bilan des forces appliquées à la boule.

Procédez de même pour la dernière partie du mouvement. Quelle est la loi de Newton que vous venez de vérifier ?

Lorsqu'une boule de 7 centimètres de diamètre chute dans l'air, à partir d'une vitesse initiale nulle, les forces de frottement connaissent différents régimes. Pour une vitesse de chute comprise entre 0,011 et 42,8 m.s-1, le régime est tourbillonnaire libre et la force de frottement est donnée par la relation F = 1/2 Cx r S v2, où Cx est le coefficient aérodynamique de la boule (non dimensionné), r la masse volumique de l'air en kg . m-3, S la section de la boule en m2 et v sa vitesse en m . s-1. Trouvez la valeur de la force de frottement F lorsque la boule a atteint sa vitesse limite de chute dans l'air. Calculez le Cx de la boule.

Valeurs numériques : Masse volumique de l'air 1,2 kg . m-3, masse de la boule en polystyrène expansé 5,81 g (masse
de l'air occupant le même volume que cette balle : 0,22 g), diamètre de la boule 7,0 cm.

Étude de la chute d'un solide lancé dans le champ de pesanteur terrestre

Cette chute a été filmée à une cadence de 25 images par seconde. Son axe optique est horizontal. L'échelle des images
 

Transférez les coordonnées des positions successives du centre de gravité du solide dans un tableur.
Faites un bilan des forces appliquées au solide.

Étudiez le mouvement selon l'horizontale (en projection sur un axe horizontal). Vous pouvez, dans un tableur, représenter la fonction qui à la date t fait correspondre la coordonnée horizontale x. Quel est le type de ce mouvement ? Cette constatation est-elle en accord avec le bilan des forces ?

Étudiez le mouvement selon la verticale. Vous pouvez représenter la fonction qui à la date t fait correspondre la coordonnée verticale y. Quel est le type de ce mouvement ? Cette constatation est-elle en accord avec le bilan des forces ?
Quelle est la loi de Newton que vous venez de vérifier ?

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