Nouveaux programmes de seconde, 4

Page modifiée le 7 / 11 / 2002
Voir aussi page 14 de ce chapitre et page 4 du chapitre de leçons, des idées de travaux pratiques.
Contenu : Mesure de température et de pression, loi "P V = n R T", capteurs, schémas pression, schéma température, typon, Word, Motorola

Mesure de température et de pression, loi "P V = n R T"

1. Capteur de pression :


Nous avons préféré employer un capteur de pression, et non pas un montage tout prêt. Cela représente certes du travail, mais permet d'obtenir à moindre coût un montage utilisable avec deux voltmètres, ou une carte d'acquisition de données, selon la disponibilité de la salle d'informatique.

Nous avons choisi un Motorola MPX 2200 AP

La lettre P signifie qu'il est livré inclus dans un boîtier à pipe, permettant de brancher un tuyau. Le modèle sans pipe doit être placé directement dans l'enceinte dont on veut mesurer la pression. Après discussion avec les collègues, le modèle à pipe a été retenu, d'une part parce que la présence du tuyau montre mieux que c'est bien une pression qu'on mesure, d'autre part pour permettre une éventuelle expérience de cinétique chimique avec dégagement gazeux, sans risque pour le capteur.

Nous avons cherché ses caractéristiques sur le site Internet de Motorola : www.mot.com ; une fois sur le site, pourvu d'un moteur de recherche, il suffit de demander le mot : pressure. Malheureusement les liens ne fonctionnaient pas.

Nous savons qu'il existe un capteur avec amplificateur intégré, nommé MPX 5100, sensible de 0 à 1 bar, qui ne convient donc pas ici, mais nous ignorons s'il en existe des mieux adaptés à notre problématique (0 à 2 bars).

Capteur de pression

Voici quelques caractéristiques du capteur MPX 2200 AP :
(vous trouverez aussi des informations et des idées sur le B.U.P. n° 775)
Gamme de pression : 0 à 2 bars (200 kPa ou 29 psi)

Sensibilité : 0,2 mV / kPa soit pour une pression variant de 0 à 2 bars, tension de sortie différentielle variant de 0 à 40 mV, ou encore tension sur la sortie - : 4,97 V et tension sur la sortie + : 4,99 V (pour 1 bar).
Linéarité : 0,25 %

Tension d'alimentation : 10 V / 6 mA typique. Attention : La tension différentielle de sortie est proportionnelle à cette tension d'alimentation, donc aussi la pente de la courbe tension = f (pression).
Capteurs compensés en température et calibrés en usine.

Les quatre bornes du capteur sont les suivantes :


Il est possible d'employer ce capteur directement, en T P, en utilisant un voltmètre sensible au 1/10 de mV. Par contre il n'est pas envisageable de le raccorder directement à une carte d'acquisition de données numériques, du type Candibus, car cela monopoliserait les deux entrées pour la seule mesure de pression, avec de surcroît de grosses incertitudes de mesure.
 

Nous avons donc décidé de réaliser un amplificateur. Un montage est proposé dans le BUP n° 775, de Juin 1 995, dans l'article d' Alain Arbouet "réalisation d'un capteur de pression et de température".

Nous l'avons testé sur plaque d'essai :

Les deux sorties du MPX 2200 y attaquent chacune un montage suiveur, car la tension qu'elles délivrent chute dès qu'elles débitent sur une impédance inférieure à 10 mégohms. Les deux suiveurs sont suivis d'un amplificateur différentiel, de gain choisi égal à 10, pour les premiers essais. Dans le montage du BUP, le décalage de tension provoqué par ce choix est annulé par le potentiomètre nommé P3.

Car hélas, nous avons constaté que le moindre écart entre les valeurs réelles et les valeurs calculées des résistances employées, produit un fort décalage de la tension de sortie : La pression 0 ne correspond plus à 0 V !

Exemple : Pression 1 bar, gain x 10, capteur MPX à l'endroit, tension de 222,1 mV au lieu de 10 x 18,7 = 187 mV ; capteur à l'envers, tension de - 154,5 mV, au lieu de - 187 mV. Et cela pour des valeurs de résistance dans l'amplificateur différentiel de 4,65 et 47,2 kW (gain : 10,15) et 4,67 et 46,8 (gain : 10,02). Ainsi un faible écart change très peu la pente de la courbe (sensibilité en V/Pa), mais décale de manière trop importante le zéro, ici de 24 mV. C'est catastrophique pour trouver expérimentalement P V = n R T qui devient (P - X) V = n R T, avec X inconnu.

Bien sur, on peut corriger ce décalage, mais ce n'est pas très satisfaisant.
Nous avons essayé de traiter les problèmes à la source.

Une solution qui donne satisfaction consiste à alimenter le Motorola MPX 2200 entre - 5 et + 5 V (ces deux alimentations seront utiles aussi, pour le capteur de température évoqué plus loin). En ce cas, avec les mêmes composants, la tension de sortie bascule de + 189,6 mV à - 187,1 mV, lorsqu' on inverse les sorties du Motorola, soit 1,3 mV de décalage, au lieu de 24 auparavant. Par contre, les "masses" des capteurs de pression et de température ne sont plus communes, ce qui ne semble pas gênant.

Cette méthode permet de réduire fortement le décalage dû aux tensions de sortie du capteur proches de + 5 V et qui sont ainsi ramenées autour de 0 V. Par contre, les tensions de décalage (autour de 0,5 mV) dues aux défauts des deux amplificateurs suiveurs sont multipliées par le gain, soit  x 10 ou plus.

Nous proposons donc d'amplifier immédiatement les deux tensions de sortie du capteur de pression, par deux montages amplificateurs non inverseurs de gain x 50 (ce gain permet d'obtenir en sortie une tension variant de 0 à 2 V, pour une pression absolue variant de 0 à 2 bars ; il évite de plus le changement de sensibilité du voltmètre, aux alentours de 1 bar que provoquerait un gain de x 100 avec un voltmètre 2 000 points). L' amplificateur relié à la sortie positive du capteur aura son gain réglé soigneusement, pour ne pas fausser la pente de la courbe pression -> tension ; le gain de l'autre amplificateur sera ajusté par un potentiomètre, de manière à annuler la tension de décalage. Les deux amplificateurs x 50 attaquent un amplificateur différentiel de gain unité. Cela fonctionne. L'étalonnage se fait à l'aide d'un ohmmètre et d'un voltmètre, pour l'appariement des résistances et le réglage du gain, ainsi que d'un baromètre à mercure, pour l'annulation de la tension de décalage.


Schéma du montage amplificateur

Nous avons choisi R1 = R'1 = R4 = R5 = R6 = R7 = R8 = R9 (du changeur de signe) = 10000 W, à couche métallique, soigneusement appariées.
R2 = R'2 = 470 000 W.
R3 = R'3 = 47 000 W. Ou bien court circuiter R2 et R'2  et choisir R3 = R'3 = 470 000 W (multitours).
Les deux condensateurs sont de type milfeuil 47 nF. De plus, deux condensateurs tantale goutte de découplage, de 1 microfarad sont placés aux entrées entre +15V et masse et entre masse et -15V. Respectez leur polarité !
Choisissez des composants de bonne qualité, pour les potentiomètres, des ajustables multitours, en triangle (pour qu'ils s'adaptent au typon). Le quatrième amplificateur du TL 084 peut être configuré en changeur de signe (gain -1). Afin que le circuit tienne dans un boîtier de 130 x 57 x 35 mm, nous avons dû vous imposer plusieurs liaisons par fils, dans le montage ; veuillez nous en excuser. Les tensions + 5 V et - 5V sont fournies par des régulateurs de tension 7805 et 7905, et des diodes de protection contre les inversions de polarité sont prévues.

Télé charger le typon du montage, imprimable sous Word.

Pour l'emploi de ce fichier (exploitation, impression, tirage), voir les indications données dans les FAQ, ou foire aux questions.
Vous devrez ajouter 4 ponts en fil de cuivre sur ce typon qui ne respecte pas les dimensions normalisées pour les résistances.

2. Capteur de température


Nous avons retenu un LM 35CZ, capable de mesures de - 40 °C à + 110 °C, car nous souhaitons explorer en travaux pratiques une large gamme de températures, disons, de - 10 °C à + 60 °C. - 10 obtenus avec de la glace pilée et du sel, ou un congélateur, + 60 car au-dessus, il y a risque de brûlures.

Il doit être alimenté en + 5 V (contrairement au capteur de pression, ici la valeur n'est pas critique, en fait de 4 à 30 V conviennent). Il lui faut en plus une tension de -  5 V (par exemple) pour mesurer des températures au-dessous de 0 °C.
Voici quelques unes de ses caractéristiques : sensibilité : 10 mV par °C
0 °C correspond à une sortie à 0 V.

L'impédance de sortie est très faible 0,1 ohm si le capteur débite 1 mA. Attention toutefois à ne pas employer de courants trop intenses, car le capteur pourrait s'échauffer. Et c'est bien connu, un thermomètre mesure la température ... du thermomètre. Le LM 35 est garanti ne pas s'échauffer de lui même de plus de 0,08 °C dans de l'air calme.

Capteur de température

Ici R = 100 kW puisque -Vs = - 5V.

Le capteur ne peut pas être directement plongé dans l'eau qui le court-circuite. On peut l'enduire de colle de très bonne qualité (bien poisseuse, même à froid) à l'aide d'un pistolet à colle, puis l'entourer dans de la gaîne thermorétractable. Mais attention aux colles qui fondent à 70 ou 80 °C !

Télé charger le typon du montage (commun pour P et T), imprimable sous Word.
 

3. Protocole de réglage


Vérifiez les soudures, le sens de branchement des composants polarisés, diodes, condensateurs tantale. Ne placez pas le quadruple amplificateur sur son support, ne raccordez pas la résistance R7 à la masse. Mesurez R'1 et ajustez R'3 pour que R'2 + R'3 = 49 R'1.
Placez le quadruple amplificateur et alimentez le montage. Les sorties pression doivent donner autour de + 1 V et - 1 V. Sinon, vérifiez la masse, l'alimentation, + 15 V et - 15 V. Vérifiez les sorties + 5 V et - 5 V des régulateurs. Vérifiez à nouveau le sens des diodes, les soudures, s'il n'y a pas de court-circuit entre deux pistes.
S+ et S-, sorties du capteur de pression doivent donner quelques dizaines de millivolts. Vérifiez si les - 15 et + 15 V sont bien présents sur le quadruple amplificateur.
Si une sortie est saturée, cela signifie qu'il n'y a pas de contre réaction (fil coupé ou mauvaise soudure) ou que la référence de tension est déconnectée.

4. Étalonnage


Voici comment faire pour étalonner ce montage. Tout d'abord, le composant de mesure de température ne nécessite pas d'étalonnage, mais nous avons constaté des différences sensibles entre les températures données par une dizaine de thermomètres (fluctuation estimée à un demi degré au maximum).

Pour le capteur de pression, nous supposons que celui-ci est correctement étalonné en usine. Le gain total de nos amplificateurs doit donc être de 50 exactement. Nous commençons par apparier les résistances, ce qui est possible si nous avons pris soin d'en acheter une quantité sensiblement supérieure à ce qui est strictement nécessaire : Testez-les une par une et notez la valeur sur la bande de papier qui les maintient. Soudez les composants sur le circuit imprimé, ne placez pas l'amplificateur, ni le fil de liaison qui permet de connecter R6, R7 et la masse. Mesurez R'2 + R'3 et ajustez R'3 pour que la somme fasse exactement 49 fois la valeur de R'1. Puis terminez les soudures et placez le quadruple amplificateur sur son support. Traquez les faux contacts et autres courts circuits. Lorsque le signal de sortie est correct, terminez l'étalonnage. Mesurez la pression atmosphérique, à l'aide d'un baromètre à mercure. Faites la conversion cm de mercure -> hectopascals (par exemple dans notre petite ville de moyenne montagne, nous avons trouvé 69,1 cm de mercure, soit (1013 x 69,1)/76 = 921 hPa. Ajustez le potentiomètre de décalage R3 pour afficher la bonne tension, soit 0,921 V. Pour contrôler le tout, raccordez le capteur de pression à une pompe à vide (en bricolant un bouchon caoutchouc). L'indication du voltmètre doit se rapprocher de zéro. Pour notre part cela a assez bien marché, mais nous avons trouvé un capteur (sur dix) dont la pente semble incorrecte (en ce cas il faut réajuster R'3) et dans quelques cas, les potentiomètres de décalage R3 se sont retrouvés en butée, alors que nous n'étions pas tout à fait à la bonne valeur, d'où le conseil d'augmenter R3 et de diminuer voire annuler R2.
 

Un logiciel d'acquisition avec une carte Candibus et de traitement des données P et T (y compris transfert dans Excel) est proposé en télé chargement gratuit ; si vous souhaitez son adaptation à d'autres cartes, veuillez contacter l'auteur de ce site. Revenez nous voir.

Pour l'instant, du code source Delphi des prémices de ce logiciel est proposée avec les sujets de travaux pratiques en page 13 et 14 de ce chapitre.
 

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