Cours de première S, troisième page

Page modifiée le 21 / 5 / 2006.
Première approche ; 15 Visibilité d'un objet ; 16 Miroir ; 17 Lentille convergente ; 18 Instruments d'optique
Vous pouvez aussi consulter notre recherche effectuée dans le cadre des Olympiades de la Physique 2004-2005, correction de l'aberration chromatique d'une lentille réfractive convergente, par une lentille diffractive convergente.

Première approche du programme d'optique de 1° S : liste de matériel, remarques générales, idées fortes, qu'est-ce qu'une image ? nous ne voyons pas la lumière,Proposition personnelle hologramme, le miroirProposition personnelleremarque importante, la loupe, la lentille convergente, Proposition personnelleremarque importante, la lunette astronomique, Proposition personnellehistoriqueProposition personnelle l'œil humain ; leçons 1, 2, 3, 4, 5, 6 ; travaux pratiques 1, 2
Voici une première approche de la partie optique du programme de première S, applicable à la rentrée 2001. Réflexion sur le programme. Les propositions personnelles sont signalées par Proposition personnelle, afin de les distinguer des propositions du document d'accompagnement des nouveaux programmes de 1° S. La partie travaux pratiques est presque complète, elle reste cependant à organiser pour que chaque séance soit de longueur correcte, mais le cours est insuffisant. Il est complet dans les paragraphes 15 à 18 qui suivent cette première approche.

Note : Les protocoles expérimentaux sont décrits dans le détail ; ils ne sont pas forcément à donner tels aux élèves. Souvent, il peut être plus profitable de demander aux élèves l'élaboration de leur propre protocole. Ceux qui figurent sur cette page deviennent alors un guide de préparation pour le professeur, ou un exemple de corrigé, ou le moyen de réaliser des expériences par soi-même.

1. Remarques générales


Commençons par quelques généralités, permettant de mieux comprendre comment le nouveau programme d'optique de première peut enrichir celui de spécialité physique de terminale S, et réciproquement. Vous trouverez à la fin de cette page des compléments d'information sur l'histoire de l'optique, sur l'œil humain

Qu'apporte de nouveau la façon de traiter ce programme d'optique, telle que préconisée dans les documents d'accompagnement ?

D'abord une réflexion simple sur ce que signifie voir une image.

Puis une approche expérimentale différente (et complémentaire de l'approche plus traditionnelle).

Ceci est réellement complémentaire des manipulations traditionnelles de spécialité physique de terminale S, où par exemple le traçage du faisceau de lumière issu d'un point objet et traversant la lentille n'a aucun caractère expérimental (sauf dans les démonstrations sur tableau magnétique).

Les méthodes proposées en première S sont aussi plus performantes que celle de spécialité physique, chaque fois qu'il faut étudier une image virtuelle (ce terme est à écarter dans l'enseignement de première), car il est inutile d'employer une modélisation d'œil accommodant à une distance finie ou infinie. Elles sont donc très intéressantes (en terminale S option de spécialité) pour l'étude des lentilles divergentes ou de la loupe. Par contre, elles sont moins rapides que l'utilisation d'un écran pour l'étude des images réelles.
Mais le programme de première fait remarquer à juste titre qu'un écran permet de situer la position d'une image, trouver sa taille, mais que diffusant les rayons de lumière qui forment cette image, il ne permet pas en réalité son observation.

Pensez à l'étude en option de spécialité de terminale S, de l'image virtuelle donnée par une loupe (ou une lentille divergente), reprise par un modèle d'œil, qui donne sur son écran rétine, une image inversée (quand on regarde du bon côté de la rétine) donc droite puisque le cerveau lui-même retourne l'image. Ouf ! Alors qu'il suffit de regarder dans la loupe pour voir ce qui se passe ! Et que cette page internet montre comment situer l'image (virtuelle ici) avec une bonne précision et mesurer sa taille. La démarche est donc finalement plus naturelle et bien aussi efficace.

A ce sujet, vous trouverez dans ce chapitre un TP de terminale S spécialité physique, combinant les trois approches expérimentales (lentilles sur tableau magnétique, écran sur banc d'optique et réticule), pour l'étude des lois de conjugaison.

Il serait dommage de passer à côté, en se cantonnant aux travaux pratiques traditionnels ; sans rejeter tout ce qu'il y a de bon dans ceux-ci.

Remarque : Les premiers livres qu'il m'a été donné de consulter, reprennent pour l'étude des lentilles convergentes les méthodes classiques avec lettre lumineuse sur banc d'optique. Dommage.

Une liste de matériel dont l'acquisition pourra être utile :

10 miroirs rectangulaires protégés par un cadre en matière plastique, tels que les miroirs à main en usage dans les salles de bains,
10 lentilles de 8 ou 10 dioptries. Les lentilles, serties sous plastique employées en spécialité physique de terminale S peuvent convenir, mais il y a risque de télescopages entre les différents travaux pratiques. Sous la marque Maped, on trouve des loupes peu coûteuses, en verre, serties dans une poignée en matière plastique. Deux diamètres sont disponibles, 50 mm (qui convient parfaitement) et 75 mm. 10 lampes de bureau équipées d'ampoules de faible puissance (lampes de réfrigérateur), ou des bougies,
10 lampes de bureau équipées de lampes de réfrigérateur à petite vis, 15 W, 230 - 240 V, X9F,
des épingles à grosse tête,
des cartes de visite.

2. Quelques idées fortes


L'identification et la localisation des images sont effectuées en observant de préférence des objets diffusants éclairés. Les travaux pratiques se font généralement en plein jour, la lumière utilisée étant celle du Soleil ou de l'éclairage artificiel de la salle.

La démarche suivie pour étudier l'image donnée par un système optique est toujours la même : Localisation de l'image (par visées utilisant la parallaxe, ou par emploi de réticules), recherche du chemin effectivement suivi par la lumière, modélisation par construction des rayons lumineux sur une représentation. Notons dès à présent que cette expression même de rayons lumineux est ambiguë, puisqu'elle signifie trajet suivi par la lumière et non pas rayon que l'œil voit.
 

Le programme insiste aussi beaucoup sur les conditions nécessaires pour que l'observateur perçoive une image. C'est effectivement une partie de l'optique qui était très négligée dans notre enseignement. Cela ne signifie pas qu'elle soit plus facile que la partie plus traditionnelle consistant à trouver la position des images, sans trop se préoccuper de savoir si elles sont visibles, uniformément éclairées...

3. Qu'est-ce qu'une image ?


Voici la définition donnée par le nouveau programme de première scientifique :

L'image est l'interprétation du signal reçu par l'œil, effectuée par le cerveau conditionné à la propagation rectiligne de la lumière.

A comparer à celle du bientôt ancien programme de spécialité physique de terminale S, définition qui ne s'applique pas aux images de synthèse, pourtant fondamentales dans notre société.

4. Nous ne voyons pas la lumière


Pour aborder ce point, il faut se poser les questions suivantes : Qu'est-ce qu'une image ? Que signifie voir ? Qu'est-ce qu'un objet ?

5. Nous ne voyons pas la lumière, activité 1, situation 1 du document d'accompagnement, au cours de la leçon 1, classe entière

Objectifs : Notions d'objet, de point-objet ; modèle du rayon lumineux.


Le lecteur pourra consulter avec profit dans le BUP N° 823, d'Avril 2000, l'article 'Optique au collège : Le rôle de la lumière dans la formation d'image par une lentille convergente' qui analyse les idées fausses des élèves sur la lumière et leur évolution en fonction de l'enseignement qui leur est fait.

Le document d'accompagnement (projet) physique propose, page 26 une activité 1, situation 1. Quelles seraient les réponses des élèves ? Je l'ignore et il faudra tester cela.
La manipulation est une variante du corps noir, une boîte percée d'un trou, à l'intérieur peint en noir, dans laquelle est placée une lampe non visible directement de l'extérieur. On ne voit rien depuis l'extérieur, lorsqu'on ouvre le trou ! Étant donné qu'il n'en sort pas de lumière, cela paraît naturel. Cela revient à faire la deuxième expérience, avec le laser, pour montrer qu'on ne voit pas un rayon lumineux, si celui-ci passe devant nous. Mais ce qui paraît évident pour un professeur de physique ne l'est peut-être pas pour un élève.

Proposition personnelle Je propose, si le temps est suffisant et si les réponses des élèves ont dans l'ensemble été correctes, les variantes suivantes, d'interprétation plus complexe, mais soulignant le rôle d'interprétation du cerveau : Et si l'intérieur de la boîte est peint en blanc ? Et si la boîte est chauffée au rouge ? Voit-on quelque chose depuis l'extérieur en ce cas ?
Je crois que oui ! Mais que voit-on ? Que signifie voir ?
Dans ces cas, les deux yeux de l'observateur ont une sensation lumineuse ; mais, si le trou est petit, chaque œil ne voit pas le même morceau de la paroi lumineuse, et si la surface est uniforme, il n'est pas facile au cerveau d'interpréter les sensations lumineuses. Si la paroi intérieure éclairée ou rayonnante vue par les deux yeux est sans détail, notre cerveau ne pouvant situer avec précision l'emplacement de l'image verra un disque lumineux, au niveau du trou dans la boîte, alors que la paroi est plus loin ; l'image semblera ce disque. Si la paroi comporte des détails, nous verrons peut-être (si nos deux yeux peuvent observer une zone commune) qu'ils sont situés derrière l'ouverture dans la boîte.

C'est ce qui se passe la nuit lorsqu'on voit les fenêtres 'éclairées' d'un immeuble lointain. Du fait de la distance, les détails du mur du fond de la pièce ne sont pas discernables, de plus notre vision stéréoscopique n'est pas assez précise pour nous indiquer que le mur du fond est plus loin que la fenêtre ; notre cerveau ne peut pas situer le mur ; par contre, le cadre de la fenêtre est très contrasté. Notre cerveau interprète cela ainsi : Nous voyons la fenêtre éclairée, ce qui est faux, puisque la vitre n'est pas diffusante. Dans le langage de la vie courante, nous dirons même que nous voyons de la lumière à la fenêtre. C'est encore une erreur.

6. Nous ne voyons pas la lumière, activité 1, situation 2 du document d'accompagnement, au cours de la leçon 1, classe entière


Un laser (ou une diode laser) est présenté aux élèves, éteint, orienté vers un mur. On leur demande d'imaginer ce qu'ils vont voir lorsque le laser sera mis en marche.
Il est possible que les élèves prévoient d'observer un pinceau rectiligne de lumière sortant du laser.

Observation : On ne voit pas le faisceau du laser, mais uniquement une tache lumineuse sur le mur ; on peut aussi dire qu'on voit un objet, un petit fragment du mur, éclairé par le laser. Ce pourra être l'occasion d'évoquer les lasers utilisés dans les spectacles, ou les faisceaux de lumière signalant à distance la présence d'un lieu de divertissement nocturne : dans ce cas la lumière est diffusée par les poussières et gouttelettes d'eau présentes dans l'air ; cela se remarque bien quand le faisceau rencontre un nuage.

7. Comment est disposée l'image d'un objet sur notre rétine, quel est le rôle de notre cerveau ? Expérience complémentaire au document d'accompagnement


Proposition personnelle Nous pouvons observer ce qui se passe avec un modèle d'œil, ou avec un œil de bœuf découpé au scalpel (berk ! ). Mais notre œil à nous ? Comment voit-il ?

Consultez aussi l'ouvrage : Terminales S, Physique Spécialité, Ellipses, par l'auteur de ce site Internet, J-M Jussiaux.

7.1. Le sténopé :


Proposition personnelle Ce travail pratique peut être proposé aux élèves, pour un travail personnel, chez eux.

Dans une feuille d’aluminium ménager, réalisez un petit trou à l’aide d’une aiguille. Observez à travers ce trou des objets éloignés puis très proches. Que constatez-vous ?
// Réponse : les objets paraissent moins nets qu’à l’œil nu car le trou diffracte plus que la pupille de l’œil. La profondeur de champ est très grande car le diaphragme est très fermé. Essayez avec des trous de différents diamètres. Les plus lumineux sont ceux dont les diamètres sont les plus grands.

7.2. L’image du monde que vous observez est-elle à l'endroit ou à l’envers sur votre rétine ?


Proposition personnelle Regardez à travers le sténopé de l’expérimentation n°1 6 1, une source de lumière de grande dimension. Par exemple le ciel ou une feuille de papier éclairée par votre lampe de bureau. Faites passer entre la source de lumière et le petit trou un objet de petite taille, un cheveu, ou la pointe d'un crayon par exemple. Tout se passe de façon habituelle. Faites passer maintenant la pointe du crayon entre le trou et votre œil. Observez le sens de déplacement de l’ombre du cheveu.
Faites un croquis pour comprendre ce qui se produit. Le cheveu est tellement proche de l’œil que la convergence de celui-ci est négligeable. Vous pouvez raisonner en terme d’ombres portées.

// Conclusion : les images sur la rétine sont renversées. Remarquez que dans cette manipulation, notre cerveau analyse le signal donné par l'œil à deux niveaux. Le premier, automatique : L'image est l'interprétation du signal reçu par l'œil, effectuée par le cerveau conditionné à la propagation rectiligne de la lumière, et nous voyons une ombre passer, à l'envers ; parfois même, nous voyons la pointe de crayon, à l'envers, se déplaçant à l'envers et semblant de l'autre côté du sténopé. Le deuxième nécessite du temps, de la réflexion (intellectuelle) et une feuille de papier pour tracer un schéma.

7.3. Contraction et dilatation de la pupille :


Proposition personnelle Observez toujours, comme dans l’expérimentation n° 2, une source de lumière étendue à travers un petit trou. Le cercle brillant que vous voyez est à peu de choses près la projection de votre pupille sur la rétine. Avec l’autre œil, regardez la source de lumière ; vos deux pupilles se contractent. Cachez lui maintenant la lumière avec votre main. Les deux pupilles se dilatent. Évaluez le temps de réaction.

8. Nous ne voyons pas la lumière, fabrication et utilisation d'un hologramme, expérience complémentaire, uniquement pour des sections ayant à traiter les interférences et la diffraction


Proposition personnelle Vous trouverez sur ce site, en télé chargement gratuit, un logiciel permettant le calcul de l'hologramme d'un objet lumineux (imaginaire) simple, pour l'instant formé de deux fois huit points placés dans deux plans différents. L'hologramme (convergent) imprimé sur transparent peut être restitué, à l'aide d'un faisceau laser étalé par deux objectifs convergents. Une diode laser convient aussi. Les points lumineux sont visibles sur un écran ; ils pourraient être observés sans écran, mais avec le risque de se brûler la rétine. Ce logiciel réalisé dans le cadre des Olympiades de la Physique est livré avec son code source turbo Pascal pour Delphi de Inprise Borland et un fichier explicatif au format .pdf, consultable à l'aide d'Adobe Acrobat.

L'onde restituée et l'onde de référence ne sont séparées que d'un angle de 0,4 °, à cause de la faible résolution (600 points par pouce) de l'imprimante. Une observation directe de l'image restituée, en plaçant l'œil dans le faisceau émergent, est donc dangereuse. Il faut par mesure de sécurité employer un écran, ou ajouter une lentille convergente et éliminer par un obstacle l'image ponctuelle de la source laser. Cela nous écarte donc de l'objectif d'observation directe des images affirmé dans ce programme de première S.

Un hologramme classique pourrait être plus intéressant : La restitution de l'onde qui provenait d'un objet, induit notre cerveau à voir cet objet.

9. Condition de visibilité d'un objet, activité 2 du document d'accompagnement, au cours de la leçon 1, classe entière


Un objet est placé derrière un écran percé d'une fenêtre rectangulaire. Où doit-on placer l'œil pour voir l'objet complètement, partiellement ou pas du tout ?
Il semble que cette question fait apparaître beaucoup d'idées fausses chez les élèves.

10. Où se trouve ce qu'on voit ? Activité 3 du document d'accompagnement, au cours de la leçon 2, classe entière

Objectif : Détermination de la position d'un point


C'est l'occasion de réinvestir ce qui a été vu en classe de seconde, pour mesurer la distance d'un objet inaccessible, par la méthode de la parallaxe.
Ceci est une introduction au travail pratique suivant.
Les élèves doivent proposer une méthode de travail.

Matériel nécessaire : Une planche à dessin, une grande feuille de papier, des épingles, un objet (par exemple un stylo), un cristallisoir.

Protocole que les élèves pourraient proposer : Placez l'objet sur la feuille de papier, en repérant sa position. Posez dessus le cristallisoir. Repérez en plantant des épingles deux directions conduisant à l'objet. Enlevez le cristallisoir et vérifiez la précision des tracés.

11. Où se trouve ce qu'on voit à travers un miroir ? Activité n° 4 du document d'accompagnement, travail pratique n° 1

Objectif : Image donnée par un miroir plan, point-image

Matériel nécessaire : Une planche à dessin, un objet (stylo par exemple, dont on cherchera à repérer la pointe), un miroir (miroir rectangulaire dans un cadre en matière plastique, miroir à main, d'usage courant dans les salles de bains) et le matériel nécessaire pour le faire tenir à la verticale, posé sur la planche à dessin (pied de physique + noix de serrage + pinces à trois doigts s'il s'agit d'une séance au lycée, une cale bien stable autrement), une feuille de papier, des épingles et une équerre pour les planter bien droit. Éventuellement des réticules, dotés d'un trait bien vertical, réalisés dans une feuille de matière plastique transparente, ni trop rigide, ni trop souple, selon le modèle suivant :

Modèle de réticule Une équerre convient tout aussi bien, mais les réticules peuvent être laissés en place.

Protocole : Placez d'abord l'objet en face du miroir.
Choisissez dans cet objet un point P, appelé point-objet, par exemple la pointe du stylo. Sur la feuille de papier, inscrivez les position et dimension du miroir, ainsi que la position du point P.

// Note : Du fait de la position de l'œil de l'observateur, du fait aussi de l'épaisseur du cadre qui protège le miroir, même si le point P est sur la feuille de papier, la partie de l'épingle qui masque P' est éloignée de sa pointe. Une équerre pourra être utile pour planter l'épingle bien perpendiculairement dans la planche à dessin ; elle peut aussi servir de réticule.
miroir

Synthèse effectuée par le professeur :


Notre cerveau, lorsqu'il interprète l'information qui lui provient de l'œil, est conditionné à la propagation rectiligne de la lumière. Pour lui, tout se passe comme si la lumière provenait directement du point P', symétrique de P par rapport au miroir.
Le point P' est appelé point-image conjugué du point-objet P.
Si on considère l'objet comme un ensemble de points-objets, à chaque point-objet correspond un point-image. L'ensemble des points-images est appelé image de l'objet.

Lois de la réflexion :

Lors d'une réflexion sur un miroir plan, les rayons incident et réfléchi sont dans le plan d'incidence.
Les angles d'incidence i et de réflexion r sont égaux.

12. Que devient le point-image si l'objet n'est pas en face du miroir ? Activité n° 5 du document d'accompagnement, travail pratique n° 1


Y a-t-il encore un point-image P' si le point-objet P n'est plus en face du miroir. Si oui, le situer et déterminer la zone de visibilité de ce point.

Conclusion :

A tout rayon (appelé rayon incident) issu d'un point-objet P, qui rencontre la surface du miroir en un point S, est associé un rayon unique appelé rayon réfléchi vérifiant les lois de la réflexion.
On appelle point-image P' du point-objet P, donné par le miroir, le point P' de rencontre des prolongement des rayons réfléchis.
Les points image P', et objet P, sont appelés points conjugués et sont symétriques par rapport au plan du miroir.
Conditions de visibilité d'un point-objet à travers un miroir plan :

Un point-objet P sera vu dans le miroir par l'œil O de l'observateur si et seulement s'il est possible de construire un rayon réfléchi sur la droite P'O. Ce qui signifie que cette droite P'O doit rencontrer le miroir.

Le champ d'un miroir, pour un point-objet donné, est la région de l'espace où se propage la lumière issue du point-objet et réfléchie par le miroir.

Déterminez le champ de votre miroir, par construction, pour votre dernier point-objet (celui qui n'était pas en face du miroir). Replacez sur la feuille le miroir, l'objet (dans la bonne position) et vérifiez votre construction.

Activité supplémentaire, ne figurant pas dans le document d'accompagnement :
Déterminez le champ de votre miroir, dans l'espace. Votre construction sur la feuille de papier est la projection sur la feuille (ramenée donc à deux dimensions) du champ dans l'espace (à trois dimensions).

Expériences avec un miroir, remarque importante

miroir, remarque

Proposition personnelle Cette remarque n'est peut-être pas à présenter aux élèves (sauf s'ils se posent la question).
Dans toutes les expériences précédentes, nous avons tracé sur la feuille de papier les projections sur le plan de la feuille, des rayons de lumière issus des points-objets. Pour que la figure obtenue sur papier soit rigoureusement conforme à la réalité, il faut que le plan d'incidence soit parallèle au plan de la feuille ; il faut donc que l'observateur place son œil exactement à la hauteur du point-objet. Si ce n'est pas le cas, les deux plans ne sont pas parallèles, la figure subit une transformation, mais par chance, deux angles égaux se projettent selon deux autres angles égaux.
Dans le cas de la réfraction, cette 'chance' n'existe plus.

13. A quoi sert une loupe ? activités n° 6 et 7 du document d'accompagnement, travail pratique n° 2


La loupe est choisie parce que familière aux élèves.
Ils savent ou peuvent facilement vérifier que si un objet est situé assez près d'une loupe, celle-ci en donne une image droite et agrandie. Cependant, ils ont tendance à penser que la loupe rapproche l'objet, raison pour laquelle il paraît plus gros.
Il s'agit d'amener les élèves à comprendre que la loupe donne une image plus éloignée de l'observateur que l'objet, mais que c'est le diamètre apparent de l'image qui est (en général) plus grand que celui de l'objet observé à l'œil nu du même endroit. Cela devrait conduire les élèves à bien différencier les notions de grandissement et de grossissement. Ce sera aussi une introduction au rôle de l'oculaire dans un instrument d'optique.

13.1. TP n° 2, activité 6, où se trouve ce qu'on voit à travers une loupe ?

Matériel nécessaire : Une boîte fermée, sur le côté un calque laissant pénétrer la lumière, sans qu'on puisse voir à l'intérieur, sur le dessus une lentille de 8 à 10 dioptries, un objet placé à environ 5 cm de la lentille sur un support.

Protocole : Estimer la position à laquelle semble se trouver l'objet, estimer sa taille.

Conclusion : L'objet est plus près de la lentille et plus petit que ce qui a été estimé.
Cette activité pourrait être remplacée par l'activité 7 plus proposée au sous-paragraphe 13 2.

13.2. TP n° 2, activité 7, comment la loupe agit-elle sur la lumière qui la traverse ?

Matériel nécessaire : Le document d'accompagnement propose d'employer des loupes d'environ 10 dioptries et de diamètre relativement grand, 5 cm ou plus. Après essai, il s'avère que les lentilles en verre de plus petit diamètre, cerclées dans de la matière plastique, employées en classe de terminale S, pour la spécialité physique, conviennent aussi. Mais il y a un risque qu'employées en 1° S, elles manquent en spécialité. De plus elles sont coûteuses puisque livrées par boîtes de lentilles assorties.

Vous pouvez acheter des loupes de marque Maped, formées d'une lentille en verre d'environ 8 dioptries et de diamètre 50 ou 75 mm (50 mm conviennent parfaitement).
Une planche à dessin, une feuille de papier,
un support pour tenir la loupe verticale, posée sur la planche à dessin, simple cale ou, plus pratique, petit pied de physique avec une noix et une pince à trois doigts,
un objet, par exemple une carte de visite portant des inscriptions, des traits verticaux espacés de 15 mm, ou des carrés adjacents de 15 x 15 mm,
une cale pour tenir l'objet vertical sur la planche,
des épingles ou des réticules. Une équerre peut servir de réticule, si on note à chaque fois l'emplacement du sommet de l'angle droit.

Protocole : Repérez soigneusement sur la feuille de papier, la position de la loupe, la dimension de la loupe et la position du point-objet P choisi (à 7,5 cm de la loupe). Repérez, par des alignements d'épingles ou de réticules (vous pouvez vous aider avec une équerre), les rayons issus de P, émergeant de la lentille, pour deux positions de l'œil (écartées au maximum, pour la précision des tracés). Faites de même pour un deuxième point-objet Q. Construisez sur la feuille de papier les rayons provenant de P, puis ceux provenant de Q. Note : P et Q doivent être au niveau du milieu de la loupe.

loupe, rayons
Conclusion : Lorsqu'un rayon de lumière traverse la loupe, il y a rupture de la propagation rectiligne, la lumière est déviée. Le faisceau des rayons issus du point-objet P, qui est divergent, se 'referme' un peu ; il devient moins divergent. La loupe est dite convergente.
La lumière issue de P, lorsqu'elle est reçue par l'œil, semble provenir du point P', point-image conjugué du point-objet P.

L'image P'Q' est plus éloignée de la loupe que l'objet PQ ;
L'image P'Q' est plus grande que l'objet PQ.

Activité 7 plus
Il est possible de trouver la position de l'image et sa taille approximatives (avec une précision correcte) à l'aide d'un réticule constitué par une équerre ou une règle graduées.
Choisissez comme objet un petit carton portant près de son bord gauche un ou plusieurs rectangles de 15 x 15 mm, placé à 7,5 cm de la loupe. Observez-le à travers la loupe. Placez la règle de manière à ce qu'en bougeant la tête, sa partie visible directement au-dessus de la loupe paraisse fixe par rapport à l'image du carton vu à travers la loupe. La règle doit être plus éloignée de la loupe que le carton ; repérez sa position. Déplacez légèrement la règle vers la gauche, de manière que ses graduations soient visibles directement et mesurez ainsi la taille de l'image d'un carré.

loupe
Cette méthode peut être employée, dans les travaux pratiques de spécialité physique de terminale S, pour trouver, rapidement et avec une précision correcte, les caractéristiques des images virtuelles données par les oculaires, les lentilles convergentes dans certains cas et les lentilles divergentes dans la plupart des cas.

Résultats

A titre d'information, voici des résultats trouvés avec une loupe Maped de 5 cm de diamètre :

Distance objet - loupe : 7,5 cm ; distance horizontale entre les points P et Q : 16,3 mm.
Distance image - loupe, pour P' 18 cm, pour Q' 17,8 cm. Distance P' Q' : 35 mm.

L'utilisation d'un réticule (simple équerre) selon la méthode exposée au paragraphe suivant a donné une distance image - loupe d'environ 17 cm. Cette méthode n'est pas la plus précise, mais elle est très rapide et de plus utilisable même lorsque l'image est virtuelle ; il suffit que l'image (vue à travers la loupe) et le réticule (vu au-dessus de la loupe) ne se déplacent pas l'un par rapport à l'autre lorsque l'observateur déplace sa tête latéralement.

Soit (en anticipant sur la suite du cours, distance focale calculée de la loupe, 12,9 cm, grandissement mesuré 35 / 16,3 = 2,15, grandissement calculé selon les lois de conjugaison -17,9 / (-7,5) = 2,39. Distance focale de la loupe mesurée en formant sur un écran l'image d'un objet à l'infini, environ 12,5 cm.

Remarquons que ces résultats sont bons et qu'ils correspondent à une image virtuelle, d'étude difficile par les méthodes classiques.

Remarque importante, ne figurant pas dans le document d'accompagnement


Proposition personnelle Il faut impérativement que le plan d'incidence des rayons de lumière soit parallèle au plan de la feuille de papier, pour que la figure tracée sur la feuille soit identique au trajet réel des rayons de lumière. Pour cela, les deux points-objets doivent être au niveau du milieu de la loupe, les deux positions de l'œil, les plus éloignées (pour une bonne précision des tracés) étant là où P apparaît au bord de la lentille, donc à l'extrémité d'un diamètre.

Des mesures effectuées en ne plaçant pas les points P et Q à mi hauteur de la lentille ont donné des images P' et Q' un peu trop proches de la loupe (17 cm au lieu de 17,8 cm, soit une focale f' de 13,4 cm au lieu de 12,9 cm). Ce n'est pas dramatique au niveau numérique, mais ennuyeux au niveau de la compréhension.

14. Que voit-on à travers une lentille convergente, activités n° 8 et 9 du document d'accompagnement, travail pratique n° 3

14.1. Activité 8, que voit-on ?


Protocole : Reprenez le protocole du travail pratique précédent. Placez l'objet à 7,5 cm avant la loupe (lentille convergente). Que voyez-vous en regardant à travers la lentille et en éloignant l'objet de la lentille ? Essayez d'abord de prévoir le phénomène, puis vérifiez expérimentalement. Lorsque l'objet est éloigné de la lentille, il peut être utile de l'éclairer, par exemple avec une lampe de bureau pour distinguer plus facilement son image.

14.2. Activité 8, où se trouve l'image donnée par la lentille ?


Suite du protocole : Lorsque l'objet est éloigné (1 mètre), effectuez une visée avec des épingles et construisez deux rayons de lumière issus du point-objet P et traversant la lentille. Où se trouve l'image P' ?

Placez dans le plan de l'image un réticule, ou simplement une équerre. Déplacez la tête latéralement et constatez que les positions relatives de l'image et du réticule ne changent pas. Approchez un peu le réticule de votre œil ; observez ce qui se produit lorsque vous déplacez la tête. Puis faites de même en éloignant le réticule.

Si au lieu du réticule, vous employez une équerre graduée, vous pouvez mesurer la taille de l'image. Pour vous persuader qu'il y a bien une image a l'endroit trouvé (image comprise ici dans le sens d'une distribution lumineuse qui peut impressionner une pellicule photographique placée directement à cet endroit), vous pouvez y placer une feuille de papier blanc ou une carte de visite. Il faudra éclairer vivement l'objet à l'aide d'une lampe de bureau et peut-être faire la pénombre.

Placez l'objet (assez loin de la lentille) en différentes positions, en mesurant la distance p entre l'objet et la lentille. Dans chaque position, trouvez à l'aide d'un réticule (pour gagner du temps) la position de l'image et mesurez la distance p' entre la lentille et l'image. vérifiez que p et p' satisfont à la relation 1/p + 1/p' = C.

Calculez C exprimée en m-1 ou dioptries.

Observation : L'image est d'abord droite et plus grande que l'objet. Elle s'agrandit lorsqu'on commence à éloigner l'objet. Lorsque l'objet se trouve à plus de 13,2 cm de la lentille convergente, l'image apparaît floue. Il faut continuer à éloigner l'objet de la lentille et se reculer (éloigner son œil de la lentille) pour voir à nouveau l'image, cette fois renversée. Au fur et à mesure qu'on éloigne l'objet de la lentille, la taille de l'image diminue.

15. Peut-on prévoir la position et la taille de l'image ? Activité 10, leçon 5


A partir du cas vu précédemment, où l'objet est à 1 mètre environ de la lentille, les élèves sont invités à chercher ce que devient la figure tracée lorsque le point objet P est éloigné à l'infini, en restant sur l'axe de symétrie de la lentille.

La réponse peut être trouvée par calcul et aussi, qualitativement en examinant la divergence, puis la convergence du faisceau de rayons de lumière issus du point-objet P et traversant la lentille convergente.

Sont alors énoncées les propriétés de deux rayons incidents particuliers, le rayon passant par le centre de la lentille qui n'est pas dévié et le rayon parallèle à l'axe (optique) qui émerge en passant par le foyer image F'.

Cela permet d'envisager les différents cas.

Les résultats trouvés précédemment peuvent être rapidement vérifiés à nouveau, qualitativement, en utilisant comme objet la flamme d'une bougie et en 'formant l'image' de la flamme sur un écran.

Proposition personnelle La bougie peut être remplacée par une lampe de bureau (voir la liste de matériel conseillé au début de cette page) ; si le professeur propose aux élèves de réaliser ce TP chez eux, il n'aura pas à se reprocher un éventuel incendie !

16. La lunette astronomique, leçon 6


Vous pouvez consulter le document d'accompagnement ; vous pouvez aussi consulter l'ouvrage : Terminales S, Physique Spécialité, Ellipses, par l'auteur de ce site Internet, J-M Jussiaux.

Le document d'accompagnement propose l'utilisation d'un tube en carton, portant les deux lentilles, objectif et oculaire.

Proposition personnelle Il est possible de réaliser une lunette sans ce tube, par exemple en tenant les lentilles à la main (peu pratique), en les fixant sur une règle en bois ou en les plaçant sur un banc d'optique léger et en posant ce banc sur son épaule (sans blesser ses camarades de classe).
Cela impose à l'élève une observation plus attentive ; à travers la loupe, une vaste zone de l'espace lui paraîtra floue, et ce n'est que lorsque qu'il regardera, à travers la loupe oculaire, en direction de l'objectif qu'il apercevra une image nette.

Des documents historiques montrent de telles lunettes, sans tube. Certains télescopes actuels sont eux aussi dépourvus de tube, remplacé par un treillis de barres métalliques.

Matériel nécessaire :


Un tube en carton, ou une règle en bois, ou un banc d’optique, une boite de lentilles diverses (+1 , 2 , 3 , 8 , ...), deux supports de lentilles.

Protocole :

Installez à environ 20 cm du bout du banc, du coté de la fenêtre, l’objectif. Pour commencer, vous pouvez prendre la lentille de 3 dioptries. Installez l’oculaire. Quelle vergence faut-il choisir, où faut-il placer l’oculaire pour observer un objet à l’infini, sans que votre œil n’accommode ? Dans quel sens faudra-t-il déplacer l’oculaire pour observer un objet situé à quelques dizaines de mètres ?
Visez, à travers les deux lentilles, un objet situé dans la cour, en soulevant le banc sur votre épaule, sans blesser vos camarades ! Ajustez la mise au point. En repérant un objet de taille optimale, évaluez le grossissement de la lunette, en utilisant les deux yeux, un observant directement, l’autre à travers la lunette.
Recommencez avec un autre objectif donnant un plus fort grossissement. Quelle lentille choisir ?
Comment utiliser vos lentilles de -2, -3, +2, +3 et +8 dioptries, pour réaliser la lunette de plus fort grossissement ? Réalisez une lunette de Galilée, avec l’objectif de +2d. Quel oculaire choisissez-vous ?

17. Brève histoire de l'optique (complément)


Proposition personnelle Ce paragraphe ne prétend pas remplacer une encyclopédie ; il essaie plutôt de replacer les découvertes dans leur contexte historique.
Vous pouvez aussi consulter l'ouvrage : Terminales S, Physique Spécialité, Ellipses, par l'auteur de ce site Internet, J-M Jussiaux.

Dès le Haut-Empire, les égyptiens travaillent le verre. La plus ancienne pièce de verre connue remonte à Aménophis I, entre 1557 et 1530 avant l’ère chrétienne. Lors de votre prochain passage au musée du Louvre, visitez les salles d'égyptologie ; vous y trouverez des flacons en verre de cette époque, étonnants par la richesse de leur couleurs et leur technique de fabrication : le verre n'est pas soufflé, mais moulé dans du sable, et le flacon est constitué de plusieurs pièces soudées les unes aux autres. Il reste encore à l'intérieur de certaines pièces le sable ayant servi à réaliser le moulage. Cette technique est encore employée de nos jours, pour couler les radiateurs en fonte, ou les blocs moteurs dans l'industrie automobile.

Thalès pose pour la première fois la question : « De quoi le monde est-il fait ? », en 585 avant notre ère, à Milet, cité grecque en Ionie. C'est la naissance de la Physique. Les mathématiques elles ont déjà plus de 1500 ans. Il serait intéressant de rapprocher cette interrogation scientifique, ce progrès de la connaissance, de l'organisation politique des cités grecques de l'époque, démocratique, du moins pour les citoyens grecs.

Mais la Grèce se retrouve assaillie de toutes parts. En 490 avant notre ère, les athéniens arrêtent les perses à Marathon. Tout cela conduit à une explosion de nationalisme religieux. Une loi condamnant à mort quiconque donnera un enseignement sur les choses du ciel est promulguée.  Socrate, puis Platon, avec tout leur prestige, approuveront cette séparation absolue du ciel, domaine des dieux, et de la Terre, domaine des hommes. En 340 avant notre ère, Aristote la justifiera dans son traité de physique qui fera autorité durant 2000 ans, jusqu'à ce que Galilée en démontre, au péril de sa vie, les contradictions.
Les religions se succéderont, mais ces interdits resteront, retardant tout progrès scientifique.

En 323 avant notre  ère, après la mort d’Alexandre, ses généraux se partagent l’empire. Ptolémée le premier fera de l’Egypte le centre scientifique du monde, avec la bibliothèque d’Alexandrie qui comptera plus tard jusqu'à 500 000 livres.
En 47 avant notre ère, Jules César brûle la bibliothèque d’Alexandrie.
Une verrerie est installée à Rome par Néron entre 54 et 68 de notre ère. Elle sera transférée à Venise où elle est encore. Néron utilisait un monocle en... émeraude ! Probablement importé d’Egypte. Est-ce pour cela qu'il avait une curieuse façon de voir la vie en rose ?

La technique de fabrication du verre, matériau 'sensible' de l'époque doit rester secrète, ce qui explique que ce n’est qu’au VIIe siècle que des fours de verriers apparaissent en France. Lorsqu'un artisan verrier quitte Venise, sa famille est menacée de représailles ; si cela ne suffit pas, des tueurs sont envoyés à sa poursuite.

Pendant des siècles, c'est la science optique qui progresse le plus, sans doute parce qu'elle ne semble pas s'opposer aux interdits religieux. Et c'est elle qui conduira à l'éclatement des contradictions entre dogmatisme religieux et observations scientifiques.

En 990, le physicien arabe Al Haytam décrit les lentilles, connues semble-t-il depuis plusieurs siècles. Dès cette époque, donc, et sans doute même bien avant (consulter le point de vue personnel de l'auteur, à la fin de cet article), sont connus tous les composants nécessaires à la réalisation de la plupart des instruments d’optique, y compris l’appareil photographique, puisque la première photographie a été enregistrée sur du bitume de Judée.
Secret, interdits, manque d’intérêt économique, expliquent sans doute que la science ait perdu près d'un millénaire.

En 1543, Copernic écrit que le Soleil est au centre du système solaire. Son ouvrage est toléré par l’Eglise car à caractère mathématique. Képler publie "L'astronomie nouvelle" en 1609, ouvrage résolument et ouvertement copernicien ; dès 1597, Galilée confie à Képler que lui aussi est depuis longtemps copernicien, mais que faute de preuve, il ne peut le déclarer publiquement. Notons que les rivalités entre église protestante et église catholique amèneront les uns à soutenir tout ce qui peut déplaire aux autres. Képler étant protestant, Galilée, catholique, cela explique que ce dernier ait connu les pires ennuis.

La première lunette d’approche est probablement construite par l’italien Della Porta, en 1558. En 1608 est construite en Hollande la première lunette efficace ; elle est considérée comme un divertissement, et laisse les savants de l’époque totalement indifférents, méfiants qu’ils sont de l’observation, de l’expérience et du témoignage des sens. Ils suivent en cela les préceptes dogmatiques d'Aristote, rejetant la pratique expérimentale, à laquelle ils préfèrent les raisonnements scolastiques.
Ce n’est pas le cas de Galilée, qui enseigne à l’université de Padoue, à 20 kilomètres de Venise, où, rappelons-le, une verrerie existe depuis 1500 ans ! Il améliore la lunette, la pointe vers le ciel et y trouve les justifications expérimentales de la théorie de Copernic.

En 1610, il publie son « Messager des étoiles » : La Lune comme la Terre comporte des montagnes (C'est donc une pierre dans le royaume réservé aux dieux). Jupiter est accompagné dans sa rotation autour du Soleil par des satellites, comme la Terre est accompagnée par la Lune.

C'est pour l'Église catastrophique, car cela renverse par l'expérience, et non plus seulement par la pensée, tous les interdits : Le ciel, domaine réservé aux dieux, puis à Dieu, est parcouru par de vulgaires pierres. Consternation pour ceux qui avaient tranché : le ciel pour Dieu, la Terre pour les hommes, et sous la terre pour les enfers. Notons que ce sont ces interdits qui avaient conduit les hommes du moyen âge, à imaginer la Terre plate, alors que les philosophes grecs, non seulement ne doutaient pas de sa sphéricité, mais avaient même mesuré son diamètre ! Cette conception est, aujourd'hui encore, enfouie dans notre subconscient ; ne dit-on pas "la descente aux enfers". Pourquoi pas la "montée aux enfers" ? Le mouvement des satellites de Jupiter, accompagnant Jupiter dans sa trajectoire autour du Soleil, détruit un argument plus scientifique lui, élaboré par les jésuites : La Terre ne peut tourner autour du Soleil, car la Lune ne pourrait pas l'accompagner dans ce mouvement.

En 1618, l’Église déclare ces idées absurdes et hérétiques. Les ouvrages de Copernic sont interdits. Galilée est condamné en 1633 par l’inquisition ; il échappera de peu au bûcher, mais sera placé en résidence surveillée.

En 1610 encore, apparaît le microscope ; en 1671, le télescope. L’observatoire de Greenwich est le premier à en être équipé.

Les navigateurs sont à la recherche d’horloges de plus en plus précises. Les satellites de Jupiter semblent en constituer une. Mais des irrégularités sont mesurées. En 1675, le danois Römer les attribue à la vitesse de propagation de la lumière qu’il mesure ainsi pour la première fois.
En 1861, l’Écossais James Clerk Maxwell, vient d’être licencié de son poste d’enseignant, à Aberdeen, car à la suite de la fusion de deux universités, il y avait un physicien de trop. Nous saluerons, au passage la perspicacité de ses confrères ! Cela lui laisse enfin le temps de se consacrer à ses recherches personnelles ; nous dirions aujourd'hui qu'il a su rebondir. Il regroupe, en quelques équations, toutes les connaissances des physiciens en électricité et magnétisme, puis il trouve à ce système d’équations une solution encore inconnue, une onde électromagnétique se propageant à une vitesse c, telle que, en utilisant les notations actuelles, E0 u0 c2 = 1. La mesure très délicate des deux premières constantes a été faite en 1856 par les allemands Kohlrausch et Weber , ce qui conduit à c = 3,107 . 108 m . s-1. Or, en 1850, le français Fizeau a trouvé pour vitesse de la lumière, c = 3,14 . 108 m . s-1 . Maxwell écrit : «  on ne peut guère éviter d’en déduire que la lumière est une onde électromagnétique », formulation d'une extraordinaire modestie, pour une découverte capitale. L’équation précédente impose que c soit une constante physique. Que l’on s’éloigne ou se rapproche de la source, on reçoit l’onde à la même vitesse c. Cela est vivement reproché à Maxwell. A tort, car ses équations sont en accord avec la relativité. En 1881, l’américain Michelson vérifiera que la vitesse de la lumière est bien une constante physique.

En 1939, est inventé le microscope électronique. Le premier laser entre en fonctionnement en 1960. Les progrès récents de l’optique doivent beaucoup à l’informatique. Vers 1902, il fallu plusieurs années, au docteur Rudolph, de la firme Zeiss pour calculer un objectif comportant quatre lentilles, qui fut nommé Tessar, utilisé encore aujourd'hui dans des variantes modernisées. Les objectifs à focale variable actuels peuvent compter plus de vingt lentilles, et dans des positions qui sont modifiables ; ils sont calculés et optimisés par des moyens informatiques.

La microscopie en champ proche, les grands télescopes à optique active, nécessitent un traitement informatique de l'image associé à un pilotage informatique de la partie 'optique'.

Point de vue personnel.


Lors de la visite du Musée de la civilisation anatolienne, à Ankara, capitale de la Turquie (pays dont je conseille la visite, en dehors de toute considération politique), notre guide nous a présenté des miroirs, miroir d'eau et miroir en obsidienne.

Le miroir d'eau ressemble à une casserole de faible profondeur, et de couleur foncée. C'est un instrument d'optique puisqu'il donne une image, mais il est directement inspiré de la nature.

Le miroir d'obsidienne, datant du Néolithique, soit environ 5000 ans avant notre ère, est taillé dans une pierre très dure et au grain très fin, de couleur noire. Or des trois miroirs exposés dans une vitrine, un était grossissant !
Pour grossir, un miroir doit être concave, ce qui est difficile à réaliser. Il est donc difficile d'imaginer qu'il a été construit par hasard. Il est possible de concevoir le schéma suivant :

Pour réaliser une surface bien plane, de qualité optique, il suffit d'user l'une par l'autre deux surfaces à peu près planes. C'est la technique encore en usage.

Pour obtenir une surface sphérique, il faut frotter la surface à user sur une calotte sphérique, en combinant plusieurs mouvements, technique encore en usage.

Il est possible d'imaginer qu'en essayant de réaliser une surface plane, si les bords sont trop usés, on obtienne une surface sphérique convexe. Cette surface convexe peut servir à réaliser une surface concave.

Le premier instrument d'optique remonte donc, à mon avis à 7000 ans ! En associant deux de ces miroirs, il aurait été possible, dès cette époque de réaliser un téléscope.
Pour vérifier cette hypothèse, il faudrait étudier l'état de surface des miroirs d'obsidienne, vérifier s'ils sont ou non proches de la qualité optique, puis vérifier si le rayon de courbure du miroir concave est constant, afin de retrouver sa technique de fabrication. Ces vérifications ne sont pas destructives.
Il serait intéressant aussi de rechercher si d'autres miroirs grossissants ont été trouvés, et de retrouver des outils ayant servi à leur fabrication.

18. L' œil humain, complément d'information


Veuillez noter que les lois de conjugaison que vous devez étudier dans cette classe de première S, ne s'appliquent pas à l' œil, car les milieux qui baignent la 'lentille' ne sont pas les mêmes de part et d'autre. Il n'y a pas symétrie, or les lois de conjugaisons sont symétriques.
Ces lois peuvent s'appliquer, à condition de remplacer les distances p et p' par les chemins optiques, produits des distances parcourues par l'indice optique du milieu.

Proposition personnelle Source : Électronique n° 68, Mars 1997.
Voici quelques informations extraites d'un article rédigé par des ingénieurs cherchant à reproduire par l'électronique et l'informatique, les mécanismes de la vision humaine.

L' œil comporte 4 à 5 millions de cônes sensibles à la couleur, dont seulement 15 % pour le bleu (les autres pour le rouge et le vert), dans la zone de l'axe optique. Il comporte aussi 140 millions de bâtonnets panchromatiques (sensibles à toutes les couleurs), 35 fois plus sensibles que les cônes, et dont la densité est décroissante jusqu'à la périphérie.

On observe un mouvement de saccade oculaire : L' œil balaye à 2 ou 3 Hz un angle de 20 °, ce qui permet la détection dynamique des contours. A cela s'ajoutent des mouvements vibratoires à 100 Hz, de faible amplitude angulaire, correspondant à l'acuité visuelle, différentiation entre deux pixels adjacents, cônes ou bâtonnets : L'image d'un point lumineux formée par le cristallin sur la rétine excite alternativement deux cellules sensibles voisines.

Le nerf optique comporte 1 million de fibres. Il véhicule une information déjà compressée, dans un rapport 1 / 145. Ceci est certainement à l'origine de certaines illusions d'optique.

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Leçons

15. Visibilité d'un objet

15.1. Conditions de visibilité d'un objet


La lumière n'est pas visible, sauf si elle pénètre dans l'oeil.
Un objet est vu si la lumière qu'il émet ou qu'il renvoie pénètre dans l'oeil de l'observateur.

15.2. Propagation de la lumière


La lumière est une onde électromagnétique qui échange son énergie par "grains d'énergie" appelés photons. Elle se propage en ligne droite dans le vide et dans les milieux transparents homogènes. Elle est attirée par les masses.
Le rayon lumineux est un modèle simple qui permet de résoudre une partie des problèmes d'optique.
Pour illustrer la notion de modèle, Vous pouvez aussi consulter notre recherche effectuée dans le cadre des Olympiades de la Physique 2004-2005, correction de l'aberration chromatique d'une lentille réfractive convergente, par une lentille diffractive convergente.

15.3. Lentilles


Une lentille (en verre, plongée dans le vide ou dans l'air) à bord mince est convergente, une lentille à bord épais est divergente.

15.4. Exercices

15.5. Travail pratique


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16. Miroir

16.1. Propriétés


Un miroir est formé par une surface lisse réfléchissante (métal) ou partiellement réfléchissante (exemples, verre, eau , obsidienne).

16.2. Lois de la réflexion

miroir, remarque

Le rayon réfléchi est dans le plan d'incidence défini par le rayon incident et la normale à la surface réfléchissante.
L'angle de réflexion est égal à l'angle d'incidence.

16.3. Image donnée par un miroir plan


Un miroir plan donne d'un objet une image symétrique par rapport au plan du miroir.
// Si l'objet est réel (un vrai objet matériel par exemple), l'image est virtuelle : elle est visible directement par l'oeil de l'observateur, mais nécessite un objectif pour être formée sur une plaque photographique, ou un capteur CCD.

Un miroir plan donne d'un point-objet M une image ponctuelle M' (point-image), symétrique de M par rapport au miroir.

16.4. Exercices

16.5. Travail pratique


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17. Lentille convergente

17.1. Image donnée par une lentille convergente


La loupe, l'objectif d'un appareil photographique, le monocle d'un hypermétrope, sont des lentilles convergentes.
L'axe optique est orienté dans le sens de propagation de la lumière, de gauche à droite.
Un objet situé à l'infini, avant la lentille, a une image renversée située après la lentille, à une distance f de celle-ci, appelée distance focale.
Un objet situé avant la lentille, à une distance égale à f, a une image située à l'infini, après la lentille.
Un objet situé avant la lentille entre ces deux positions a une image renversée située après la lentille, à une distance finie, supérieure à f.
Si l'objet est avant la lentille, à une distance plus courte que f, son image est droite, située avant la lentille.

17.2. Vergence


La vergence C d'une lentille, mesurée en dioptrie (symbole d) ou m-1, est l'inverse de la distance focale f mesurée en mètre.

17.3. Lentille convergente et modèle du rayon lumineux

// Expériences de cours sur tableau magnétique
 

1. Tout rayon incident parallèle à l'axe optique émerge en passant par le foyer image F'.

2. Tout rayon passant par le centre optique n'est pas dévié.

3. Tout rayon incident passant par le foyer objet F émerge parallèlement à l'axe optique

Ces règles permettent de déterminer graphiquement la position d'une image.

17.4. Lois de conjugaison

17.4.1. Loi de conjugaison en position


Nous devons définir un repère (O, i, j). En posant p = OA, p ' = OA' et f ' = OF', la relation entre les positions de l'objet et de son image s'écrit :

- 1 / p + 1 / p ' = 1 / f '

17.4.2. Loi de conjugaison en grandissement

Elle s'écrit :

g = A'B' / AB = OA' / OA

17.5. La loupe

17.6. Exercices

17.7. Travail pratique

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18. Instruments d'optique

18.1. Télescope

18.2. Microscope

18.3. Projecteur de diapositives

18.4. rétroprojecteur

18.5. Exercices

18.6. Travail pratique

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